Vers une interdiction du Black Friday en France ?

Archives - Vitrine à Paris, le 24 novembre 2017
Archives - Vitrine à Paris, le 24 novembre 2017 Tous droits réservés REUTERS/Benoit Tessier
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Par Vincent Coste
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Les députés français ont adopté un amendement visant à interdire l'opération commerciale et ses dérives. Parallèlement, les appels au boycott du Black Friday se multiplient, portés par des entreprises et des citoyens.

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Moins de quatre ans après son introduction en France, le Black Friday va peut-être devoir faire ses valises. Lundi soir, les députés français se sont, en effet, prononcés pour l’interdiction de cette manifestation commerciale importée des Etats-Unis qui s'est imposée, peu à peu, dans l'Hexagone et dans la majeure partie des pays européens.

Les élus ont ainsi adopté un amendement au projet de loi anti-gaspillage, qui doit encore être examiné à partir du 9 décembre. Le "lack Friday 2019, vendredi prochain, ne sera donc pas concerné par la mesure portée par la députée non-inscrite Delphine Batho. L'ancienne ministre de l'Ecologie a expliqué vouloir "mettre fin à cette vaste arnaque à la gloire du consumérisme".

La déferlante du Black Friday, promue par des messages publicitaires agressifs sur les sites marchands et dans les magasins physiques, suscite de plus en plus de critiques. A l'image de l'action des députés français qui dénoncent les procédés commerciaux mis en place lors de cette opération. Ainsi ils proposent d'intégrer la publicité du Black Friday aux "pratiques commerciales agressives", passibles en France d'un emprisonnement de deux ans et d'une amende de 300 000 euros au plus.

De plus, les promotions au cœur de cette manifestation, qui s'est invitée sur le vieux continent par l'entremise de groupes globalisés tels qu'Amazon ou Apple, ne sont pas si alléchantes que cela. Loin s'en faut. L'association française de défense des consommateurs, l'UFC-Que choisir a mis en garde contre la prolifération de fausses promotions.
De nombreuses enseignes mettent en avant d'importants rabais sur des articles dont le prix élevé ne correspond pas à la réalité. Les réductions sont au final bien loin de celles qui sont affichées en ligne ou dans les rayons.

La résistance au Black Friday s'organise

Le modèle d'une consommation plus raisonnée et responsable trouve un écho grandissant dans la population française pour qui le Black Friday est "avant tout une trouvaille marketing", selon un sondage de novembre 2019. Des initiatives comme le Green Friday, créée en 2017 par la recyclerie Envie et rejointe depuis par d'autre associations luttant contre le gaspillage ou promouvant la réinsertion comme Emmaüs, espèrent cette année aller encore loin dans la "lutte contre l’hyperconsommation".

Attention toutefois. Si les appels au boycott pur et simple du Black Friday se multiplient, certaines entreprises ont pris le train en marche, espérant verdir leur image, en surfant sur la vague du "greenwashing". Les consommateurs forcément lucides sont avisés !

Des actions sont également prévues dans les rues. Des groupes et associations réunis sous la bannière du "Block Friday" prévoient d'occuper des "temples de la consommation" ce vendredi dans de nombreuses villes françaises. Extinction Rebellion, Youth for climate ou Attac espèrent fédérer pour dénoncer le Black Friday, "la grande braderie de la planète".

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