Vladimir Poutine annonce une révision de la Constitution : changement ou immobilisme ?

Vladimir Poutine annonce une révision de la Constitution : changement ou immobilisme ?
Tous droits réservés Alexei Nikolsky, Sputnik, Kremlin Pool Photo via AP
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Par Guillaume Petiteuronews avec AFP
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Pour certains analystes politiques, le président russe Vladimir Poutine prépare l'après 2024, date à laquelle il ne peut plus se représenter.

Le président russe Vladimir Poutine a annoncé une réforme de la Constitution et a remplacé son premier ministre Dmitri Medvedev ce mercredi. Mais pour quoi faire ? Analyse.

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Vladimir Poutine prépare-t-il l'après 2024, date à laquelle il ne pourra se représenter ? La question est sur toutes les lèvres après la démission du premier ministre Dmitri Medvedev, remplacé par un inconnu du grand public et figure de l'ombre, Mikhail Michoustine, patron du fisc russe depuis 2010.

Il y avait décidément du changement dans l'air en Russie mercredi : lors de son discours annuel devant le Parlement et les élites politiques du pays, le président russe a annoncé une série de réformes de la Constitution. Vladimir Poutine souhaite donner plus de pouvoirs au Parlement, qui nommera directement le premier ministre, alors qu'aujourd'hui, la Douma fait surtout office de tampon du choix du président.

"Je suggère de changer cet ordre et de confier à la Douma le pouvoir de nommer, et non pas juste d'accepter un candidat au poste de Premier ministre. puis de nommer les vice-présidents et ministres, sur proposition du Premier ministre", a déclaré le président russe.

Ce qui change vraiment

Vladimir Poutine, qui a célébré les 20 ans de sa succession à Boris Eltsine au pouvoir, a proposé de soumettre au vote des Russes ces réformes de la Constitution. Une révision qui devrait néanmoins préserver le caractère présidentiel du système politique russe.

Le président russe maintient également l'idée de limiter les mandats du président à deux. Plus précisément, le président ne pourra accomplir plus de deux mandats tout court, et non plus seulement "deux mandats consécutifs" comme c'est le cas actuellement. 

Mais est-ce le début de changements plus vastes ? Difficile à dire pour l'heure. 

Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, a jugé que Vladimir Poutine cherchait à "rester dirigeant à vie", quelle que soit la fonction officielle à laquelle il se désignait.

"Nous devons donner au président de notre pays la possibilité de prendre toutes les décisions nécessaires"
Dmitri Medvedev
Premier ministre russe démissionnaire

Mais ce n'est pas la seule annonce qui a fait grand bruit en Russie mercredi. Peu après le discours du président russe, le premier ministre Dmitri Medvedev a présenté la démission de son gouvernement.

"Nous devons donner au président de notre pays la possibilité de prendre toutes les décisions nécessaires", a déclaré le premier ministre démissionnaire.

Dmitri Medvedev avait occupé le poste de président de 2008 à 2012, quand pour des raisons constitutionnelles, Vladimir Poutine avait dû céder le Kremlin pour le poste de premier ministre. En 2012, les deux hommes avaient échangé leur rôle.

"L'objectif c'est que le système reste stable, que Poutine conserve son emprise sur le pouvoir"
Masha Lipman
Analyste politique

Pour certains politologues, Vladimir Poutine prépare clairement le terrain pour rester au pouvoir.

"L'objectif c'est que le système reste stable, que Vladimir Poutine conserve son emprise sur le pouvoir, qu'il reste ce qu'il a été pendant ces 20 ans : le politicien le plus important du pays, le décideur ultime, un leader incontestable et incontesté, qui ne laisse la place à aucune alternative", explique la politologue Masha Lipman.

Incontesté, pas tout à fait... Les manifestations contre le pouvoir se sont multipliées cet été, alors que la croissance reste russe molle.

Mais l'homme fort de la Russie veut incarner la stabilité. Et s'il est resté vague sur ses intentions, il n'a pour l'heure jamais évoqué de successeur.

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