🇮🇹 Dans le sud de l'Italie, la pandémie de coronavirus et les mesures de confinement font exploser la précarité.
La pandémie de coronavirus a amplifié la fracture sociale en Italie. Dans le sud du pays, la précarité explose, poussant certains à rationner leur nourriture. En Sicile, les autorités locales craignent une résurgence des organisations mafieuses.
La Sicile n'a recensé que 34 nouveaux cas de coronavirus ces dernières 24 heures. L'île est relativement épargnée par la pandémie, mais les mesures de confinement décidées à Rome s'y appliquent tout de même.
Des "nouveaux pauvres"
Face à l'effondrement de l'activité économique et l'absence d'autorité étatique, le maire de Palerme alerte le gouvernement."Je ne veux pas croire que l'absence d'aide du gouvernement central va donner aux organisations mafieuses une chance de prendre le contrôle des entreprises et de profiter de la colère des gens dans le nord et le sud du pays ".
Une mise en garde, alors que les statistiques montrent une précarisation de la société de l'île. Un sicilien sur 4 vivrait dans la pauvreté, beaucoup plus qu'en Lombardie, où une personne sur 10 est considérée comme précaire. Des "nouveaux pauvres" sont apparus dans le paysage du pays.
"Ils ne vous regardent pas dans les yeux, ils viennent juste chercher leur nourriture et puis ils partent" constate Giuseppe Parruzzo de la fondation Caritas en Sicile. "Ils ont honte, ils n'ont pas l'habitude de demander des choses, ils ont toujours été habitués à vivre de leurs propres revenus" explique-il, alors que la fréquentation des organisations caritative est en augmentation sur l'île.
La différence de richesse entre le nord et le sud se ressent particulièrement en cette période de confinement et de rationnement de la nourriture. Certains ne peuvent plus acheter des biens de première nécessité.
La précarité en Calabre
"Pour rationner nos aliments, nous ne mangeons que deux fois par jour" raconte Salvatore Chinni, retraité dans la région Calabre. "Nous mangeons des pâtes à midi et le soir, nous cuisinons nous-mêmes avec de la farine" explique-t-il en précisant n'utiliser que des "ingrédients bon marché comme des oignons, des poivrons, des tomates sans utiliser des choses comme le jambon, le salami ou autres charcuteries que nous ne pouvons pas nous permettre".
Le gouvernement italien a déjà envoyé une aide financière à chaque municipalité d'Italie, mais le maire de Palerme, Leoluca Orlando, a expliqué que cet argent avait été utilisé pour gérer la première phase de l'urgence et apaiser les tensions sociales. Il faudra plus d’argent dans les semaines à venir, a-t-il dit.