Un attentat meurtrier a été perpétré dans le centre de Kaboul. Le vice-président, connu pour être hostile aux Talibans, en était la cible. Une dizaine de civils ont été tués.
Le convoi du premier vice-président afghan Amrullah Saleh a été visé par une attaque à la bombe dans le centre de Kaboul. Connu pour son hostilité envers les Talibans, Amrullah Saleh a été brûlé au visage et à une main. Certains de ses gardes ont été blessés. Le vice-président se rendait à son bureau, quand un kamikaze s'est fait exploser près du convoi a témoigné, sous couvert d'anonymat, un collaborateur du vice-président. Au moins 10 civils ont été tués et une douzaine de personnes blessées.
Un commerçant, témoin de l'explosion a raconté que ses fenêtres avaient été brisées et qu'un magasin qui vendait des bouteilles de gaz avait aussi pris feu, ce qui avait fait exploser les bouteilles.
Amrullah Saleh avait déjà été échappé à une tentative d'assassinat l'été dernier pendant la campagne présidentielle, quand un kamikaze et des hommes armés avaient attaqué ses bureaux.
L'attentat avait fait au moins 20 morts, pour la plupart des civils, et 50 blessés.
Il faut savoir qu'en août, le Pentagone avait affirmé vouloir réduire à moins de 5 000 militaires sa présence en Afghanistan alors que des pourparlers de paix inter-afghanes se profilent.
Actuellement, les Etats-Unis disposent de 8 600 militaires en Afghanistan. Selon un accord signé en février à Doha par Washington et les talibans, les troupes étrangères vont quitter l'Afghanistan en 2021, en échange d'un engagement des talibans en faveur de la paix.
Donald Trump pourrait même annoncer dans les jours à venir un retrait plus important.
Pourparlers de paix ?
L'attaque de ce mercredi intervient alors que l'équipe de négociateurs afghans et les talibans doivent bientôt démarrer des pourparlers de paix inédits au Qatar.
Dimanche, le vice-président Saleh avait déclaré que l'engagement des talibans pour la paix serait mesuré dès le début des négociations, lorsque la délégation de Kaboul fera pression pour un cessez-le-feu permanent.
"Le premier test pour les talibans est (un) cessez-le-feu", a annoncé Saleh lors d'une interview sur Tolo News, une chaîne de télévision privée afghane. "S'ils acceptent un cessez-le-feu, ils sont engagés pour la paix. Si ce n'est pas le cas, ils ne le sont pas", avait-il insisté.
Alors que les préparations sont en cours pour les pourparlers de Doha, la violence n'a pas cessé.
Mardi, le porte-parole du président afghan avait accusé les talibans de mener des attaques quotidiennement à travers le pays.
"Ces attaques brisent l'espoir de millions d'Afghans qui rêvent de paix et qui ont hâte de voir les pourparlers de paix débuter et la violence cesser", avait-il écrit sur Twitter.
Prévue en mars, l'ouverture d'un dialogue de paix, inédit entre les deux camps, a été reportée à plusieurs reprises du fait de désaccords autour d'un échange de prisonniers aujourd'hui presque achevé.
La date de leur démarrage n'a pas encore été fixée alors que plusieurs pays dont la France et l'Australie s'opposent à la libération de six derniers captifs, coupables d'avoir tué plusieurs de leurs ressortissants. Selon Amrullah Daleh, ces prisonniers seront transférés au Qatar.