Le poids des milices dans la campagne présidentielle aux États-Unis

Manifestants pro-armes à Raleigh en Caroline du Nord, le 1er mai 2020.
Manifestants pro-armes à Raleigh en Caroline du Nord, le 1er mai 2020. Tous droits réservés Gerry Broome/AP Photo
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Par Andy Roesgen
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Lors des manifestations et émeutes contre les violences policières envers les minorités, des milices en particulier d'extrême-droite sont entrées en scène. Quelle influence ont-elles dans la campagne présidentielle ?

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Des manifestants de tout bord et de toute couleur de peau en armes... Cette scène se répète depuis quelques mois, dans certains Etats américains en pleine campagne présidentielle. Quand on les interroge, ils disent être là au service de la défense des personnes et des biens.

"On est là pour protéger des biens à la demande de leurs propriétaires," indique Steve Cochran, membre des "Oath Keepers".

Quan Kaiser fait lui partie des "United Pharaoh's Guard". Au cours d'un rassemblement, il lance : "On veut la justice, on veut la justice."

Mais ces individus n'ont aucun lien avec les forces de l'ordre. Ils alimentent la contestation et parfois, l'insurrection.

À Kenosha dans le Wisconsin, les tirs de la police sur un homme noir Jacob Blake ont déclenché la colère, puis des incendies et des pillages, les manifestants de "Black Lives Matter" ont alors accusé des extrémistes de s'être immiscés dans leur mouvement.

Pat Oertle et Eric Oertle font partie des propriétaires de magasins qui ont subi des dégâts. Ils sont sous le choc : "Ce ne sont pas des gens d'ici qui ont fait ça ! Les habitants ici sont des gens bien ! On s'entend bien ! Noirs, blancs, hispaniques, on s'entend tous bien !" assure Eric Oertle.

Un habitant de Kenosha Chauncey Body indique de son côté : "Ce mouvement n'a rien à voir avec la violence."

Des arguments utilisés par le camp Trump

Mais le camp Trump juge Black Lives Matter responsable de la violence et met en avant le respect de l'ordre. Parmi ses slogans, "des emplois plutôt que des foules".

Dans ses spots diffusés dans le Wisconsin, le candidat démocrate à la présidentielle Joe Biden est présenté comme trop mou face aux émeutiers.

Des arguments qui trouvent un écho dans l'opinion. "Le soutien au mouvement Black Lives Matter a reculé après un pic cet été," fait remarquer Paru Shah, professeure de sciences politiques à l'Université Wisconsin-Milwaukee.

D'après cette professeure, le dénigrement du mouvement parle aux électeurs de Donald Trump. "Ces divisions, Black Lives Matter, tout ça, c'est beaucoup plus important que ce qu'on pense et ça fait vraiment peur !" confie Kathy Johnson, une supportrice de Donald Trump.

Des habitants rassurés par leur présence

Mais le rôle des miliciens interroge. Kyle Rittenhouse se revendique comme tel. Ce militant d'extrême-droite et partisan de Donald Trump est accusé d'avoir tué deux manifestants à Kenosha.

L'adolescent a expliqué qu'il était venu en voiture depuis un autre État pour protéger les vies et les biens.

Le propriétaire du magasin pillé à Kenosha salue son intervention. "Il aurait dû y avoir beaucoup d'autres gens comme lui ici cette nuit-là," estime Eric Oertle.

Des actions le jour de l'élection ?

Dans le Michigan, les miliciens d'extrême-droite appelés Gardiens du serment ("Oath Keepers") viennent d'annoncer leur intention de patrouiller devant les bureaux de vote le jour de l'élection, en armes comme toujours.

Une action redoutée par les autorités comme par les électeurs. Les lieux de vote seront le jour J directement reliés à la police. Et si les résultats définitifs de l'élection se font attendre, de nouvelles tensions sont à craindre.

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