Groenland : dilemme autour de l'exploitation minière des terres rares

Groenland : dilemme autour de l'exploitation minière des terres rares
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Par Anne Devineaux avec AP
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A une semaine d'élections générales, le Groenland se divise autour d'un vaste projet de mine à Kvanefjeld. L'île, sous tutelle danoise, doit arbitrer entre retombées économiques et menaces écologiques.

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Développer l'économie et l'indépendance vis-à-vis du Danemark ou défendre l'environnement ? Le débat fait rage autour d'un projet minier à Kvanefjeld dans le sud du Groenland.

Le Groenland subit de plein fouet les effets du changement climatique. Si certains s'en alarment d'autres y voient des opportunités. Car les richesses du sous-sol sont immenses et de plus en plus accessibles à mesure que les températures grimpent. Les compagnies minières lorgnent sur les gisements d'uranium et surtout de terres rares, des métaux essentiels aux technologies de pointe et dont la demande est en constante hausse.

Le groupe australien Greenland Minerals espère bien exploiter un des plus importants gisements au monde, à Kvanefjeld. Mais le projet est toujours en attente d'un feu vert définitif des autorités. Le patron du groupe Jørn Skov Nielsen vante les retombées financières pour un territoire toujours sous tutelle du Danemark. "Cela peut contribuer de manière significative à l'économie du Groenland. Le Groenland peut devenir un acteur clé car nous pourrions être assis sur des matières premières qui représentent 15 à 20 % de la demande mondiale de ces métaux. Après tout, ce sont ces terres rares qui devraient être le moteur de la transition écologique", plaide-t-il.

Mais l'extraction des terres rares n'est pas sans conséquence car elle induit des résidus toxiques et notamment des dépôts de déchets radioactifs. Et le débat fait rage à une semaine d'élections législatives sur l'île. Les défenseurs de l'environnement et une partie de la population s'opposent à ce vaste projet minier.

Dépôts de déchets radioactifs

Parmi eux, Aviaja Lennert qui vit de l'élevage de moutons. "La nature est si dure ici dans les régions arctiques que l'on a pas le droit à l'erreur si quelque chose arrive. vous ne pouvez pas compter sur le fait que rien n'arrive. (...) S'ils autorisent une mine alors nous ne pourrons pas vivre", dit-elle.

Jusque-là favorable au projet d'exploitation, le principal parti du Groenland, Siumut, d'obédience sociale-démocrate, se montre plus réservé aujourd'hui. Mais certains continuent de défendre une opportunité pour s'émanciper de la tutelle danoise et favoriser l'emploi local pour la commune toute proche de Narsaq.

"La ville se dépeuple. S'il n'y a pas d'emplois, il est difficile de donner aux gens une perspective d'avenir", affirme un des élus du parti Josef Petersen.

L'issue des élections du 6 avril prochain décidera du sort de ce projet minier, emblématique du dilemme entre développement économique immédiat et protection à long terme de la nature.

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