Amende record pour Alibaba pour "abus de position dominante"

Amende record pour Alibaba pour "abus de position dominante"
Tous droits réservés Firdia Lisnawati/Copyright 2018 The Associated Press. All rights reserved.
Tous droits réservés Firdia Lisnawati/Copyright 2018 The Associated Press. All rights reserved.
Par Euronews avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Les autorités chinoises infligent une amende de 18,2 milliards de yuans (2,34 milliards d'euros) au géant du commerce en ligne. Alibaba est accusé d'exiger l'exclusivité des commerçants souhaitant vendre leurs produits sur sa plateforme.

PUBLICITÉ

18,2 milliards de yuans soit 2,34 milliards d’euros, c'est le montant de l'amende record infligée au géant du commerce en ligne Alibaba par les autorités chinoises. Une somme qui correspond à 4% du chiffre d'affaires du groupe de 2019, soit 455,7 milliards de yuans, selon Chine nouvelle.

Après l'ouverture d'une enquête fin décembre, l’Administration d’Etat chinoise pour la régulation des marchés a donc estimé que le groupe co-fondé par Jack Ma avait « abusé de sa position dominante sur le marché » depuis 2015, en empêchant ses commerçants d’utiliser d’autres plates-formes de commerce en ligne. Une pratique qui viole notamment la loi anti-monopole chinoise. 

Dans un communiqué, la société Alibaba a déclaré qu'elle acceptait la décision et qu'elle appliquerait les décisions de l'administration. Le groupe s'est également engagé à mettre ses activités en conformité avec la réglementation "et à mieux assumer" ses "responsabilités sociales."

Les géants du numérique sous surveillance

Alibaba et d'autres grandes entreprises de technologies chinoises font face à des pressions dans un contexte d'inquiétude croissante quant à leur influence en Chine, où les consommateurs utilisent ces plateformes de premier plan pour communiquer, faire des achats, payer des factures, réserver des taxis, contracter des prêts et toute une série d'autres tâches quotidiennes.

Alibaba, en particulier, fait l'objet d'un examen minutieux depuis octobre dernier. Son co-fondateur Jack Ma avait alors accusé les régulateurs chinois d'être en retard sur leur temps pour avoir exprimé leur inquiétude quant à l'expansion de la branche financière d'Alibaba, Ant Group, dans les domaines des prêts, de la gestion de patrimoine et de l'assurance.

La Chine cherche à freiner l'endettement personnel et les prêts chaotiques, et l'importance grandissante de Ant - ainsi que les rares critiques publiques de M. Ma - ont été considérés comme un défi à la sphère financière dominée par l'État dans le pays.

Les géants du commerce électronique Alibaba et JD.com, ainsi que le colosse de la messagerie et des jeux Tencent, ont profité de l'essor du numérique dans la vie des Chinois et de l'interdiction par le gouvernement des principaux concurrents américains sur le marché intérieur pour devenir certaines des entreprises les plus cotées au monde.

Interdiction de l'entrée en bourse

Avant même l'annonce de samedi, la répression chinoise avait déjà coûté cher à Alibaba et Jack Ma. En novembre, les régulateurs chinois avaient stoppé in extremis une colossale introduction en Bourse à 34 milliards de dollars d'Ant Group, une filiale d'Alibaba pour le paiement en ligne, avant de lui ordonner de revenir à ses compétences premières de fournisseur de services de paiement en ligne.

Les actions des principaux acteurs technologiques ont souffert de l'intensification de la surveillance des grandes plateformes technologiques.

Le Wall Street Journal a rapporté le mois dernier qu'Alibaba était également poussé à se défaire d'un large éventail d'actifs médiatiques, y compris une vente potentielle du South China Morning Post de Hong Kong.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Alibaba modernise son modèle d'IA pour concurrencer Amazon et Microsoft

Pékin et Washington doivent être "des partenaires, pas des rivaux" affirme Xi à Blinken

Scholz en visite en Chine pour favoriser la coopération économique