Extrême-droite française : l'union impossible ?

French candidate Marine Le Pen taking a selfie with a supporter
French candidate Marine Le Pen taking a selfie with a supporter Tous droits réservés Jeremias Gonzalez/Copyright 2022 The Associated Press. All rights reserved.
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Par Euronews avec AFP
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Marine Le Pen a refusé la proposition d'union lancée par le parti Reconquête ! Le Rassemblement national fera cavalier seul aux élections législatives.

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Au lendemain de sa défaite à l'élection présidentielle, Marine Le Pen prépare déjà les législatives des 12 et 19 juin. La candidate du Rassemblement National voudrait représenter l'opposition à Emmanuel Macron, lors du nouveau quinquennat mais sans conclure d'alliance : elle n'a pas répondu à la main tendue de l'autre parti d'extrême-droite, Reconquête !, fondé par le polémiste Eric Zemmour.

Eric Zemmour appelle le Rassemblement National à l'union

Mais au Rassemblement National, il va être difficile d'oublier les critiques et les attaques essuyées pendant des semaines de campagne électorale... et y compris à l'annonce des résultats le soir du second tour, quand Eric Zemmour a directement accusé la famille Le Pen de porter la défaite du camp nationaliste. 

Le porte-parole du RN, Sébastien Chenu, n'exclut pas de soutenir des candidats au cas par cas, sans qu'il n'y ait toutefois de négociations sur toutes les circonscriptions : "D'abord on va regarder un peu les idées, les enjeux, le programme, ce que l'on veut faire avec ces élections législatives. Puis viendra le temps du choix des hommes. Nous sommes ouverts à soutenir des candidats qui ne sont pas f__orcément de notre mouvement... Après, les alliances de partis, c'est autre chose, je crois en réalité que c'est peut-être un peu moins intéressant."

Nous sommes ouverts à soutenir des candidats qui ne sont pas forcément de notre mouvement. Après, les alliances de partis, c'est autre chose. Je crois en réalité que c'est peut-être un peu moins intéressant
Sébastien Chenu
député et porte-parole du Rassemblement National

Ce refus du RN, déjà exprimé par le Président par intérim Jordan Bardella au soir du second tour, est jugé inconscient par les cadres du parti Reconquête ! : "Ce que je trouve problématique depuis quelques jours, c’est de tenter de trouver prétexte de phrases pour se détourner de l’enjeu essentiel : éviter une majorité macroniste avec un premier groupe d’opposition composé d’un bloc mélenchoniste" s'inquiète la vice-présidente Marion Maréchal, elle même ancienne élue du Front National ayant rejoint Eric Zemmour.

Malgré le procès qui lui a été fait en incompétence, Marine Le Pen réalise un score historique avec ses 41.5% des voix. "Même si c'est une défaite, elle est honorable ; Marine Le Pen évite l'humiliation de 2017 et progresse de plus de deux millions de suffrages. Depuis 40 ans, ce courant politique n'a cessé de progresser et on a pu mesurer à cette occasion que le Rassemblement national était vraiment bien installé dans notre pays" analyse Brice Teinturier, directeur de l'institut de sondages Ipsos. 

Marine Le Pen a réussi à dédiaboliser l'image de son parti, stratégie menée depuis qu'elle en a pris la tête en 2011. Elle a su donner d'elle une image sympathique, populaire, et ceux qui voudraient l'évincer pour fonder une grande union à l'extrême-droite auront du mal à la laisser de côté.

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