Rétrospective 2022 : retour sur les événements marquants de la guerre en Ukraine

A Bakhmout, dans la région de Donetsk, le 18 décembre dernier
A Bakhmout, dans la région de Donetsk, le 18 décembre dernier Tous droits réservés (AP Photo/LIBKOS)
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Par Euronews
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Le 24 février 2022, le président russe Vladimir Poutine a lancé l'invasion à grande échelle de l'Ukraine qui a causé la mort de milliers de personnes. Retour sur les moments particulièrement marquants qui ont fait basculer tout un pays dans une situation dramatique.

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La guerre en Ukraine a commencé avec l'invasion des troupes russes le 24 février 2022. Depuis, le monde a été témoin de destructions à grande échelle, de populations jetées sur la route de l'exil pour fuir les combats et l'horreur de la guerre. 

Chaque jour, jusqu'à aujourd'hui, réserve son lot de nouvelles glaçantes, comme la menace de catastrophe nucléaire.

Retour sur les moments particulièrement marquants qui ont fait basculer tout un pays dans une situation dramatique.

L'horreur du massacre à Boutcha

Fin mars, après le retrait des troupes russes, de très nombreux cadavres de civils ont été découverts dans la ville de Boutcha, près de la capitale ukrainienne. Kyiv a accusé l'armée russe de "massacre délibéré".

Les atrocités commises dans cette ville ont suscité l'indignation du monde entier. Mais la Russie a nié toute responsabilité et a évoqué "une mise en scène" ukrainienne. 

Pourtant, des images satellites de la ville publiées par la société américaine Maxar Technologies font état de la présence de cadavres à Boutcha depuis plusieurs semaines, alors que la ville était sous contrôle russe.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu à Boutcha où il a dénoncé les exactions de l'armée russe, des "crimes de guerre" qui seront "reconnus comme un génocide". 

Pour le dirigeant ukrainien, ce massacre n'était malheureusement qu'un exemple parmi d'autres de ce que les occupants avaient commis en Ukraine.

Rodrigo Abd/AP Photo
es sacs plastiques contenant des cadavres exhumés d'une fosse commune sont alignés à Boutcha, le 8 avril 2022Rodrigo Abd/AP Photo

Encore aujourd'hui, le difficile travail d'exhumation, entravé par la présence de mines, se poursuit. Des fosses communes ont également été découvertes dans d'autres zones du pays.

Marioupol, ville martyre

Marioupol, port stratégique sur la mer d'Azov et autrefois centre industriel important de près d'un demi-million d'habitants, a été presque complètement détruit par les intenses bombardements russes. Les personnes qui y étaient piégées ont raconté avoir vécu "l'enfer sur terre".

Cette photo de l'attentat à la bombe contre la maternité de Marioupol a fait la une du monde entier et est devenue l'un des symboles des crimes de guerre des temps modernes.

Evgeniy Maloletka/AP Photo
Les services d'urgence ukrainiens transportent une femme enceinte blessée après le bombardement de la maternité de Mariupol, le 9 mars 2022Evgeniy Maloletka/AP Photo

Plus tard, un théâtre local où au moins 1 200 personnes s'étaient réfugiées avec l'espoir d'une évacuation, a été touché par un missile russe.  Les dernières estimations, selon l'agence de presse AP, font état de 600 personnes qui ont perdu la vie dans cette tragédie. 

Fin mai, cette ville, d'une grande importance stratégique, est tombée aux mains de la Russie.

Siège de l'aciérie d'Azovstal

Les défenseurs de Marioupol, parmi lesquels les combattants du régiment d'Azov, qui s'étaient retranchés dans une aciérie du complexe industriel de la ville, ont été assiégés pendant de nombreuses semaines sans accès à la nourriture ou à l'eau potable. 

Finalement, ils reçurent l'ordre de se rendre et furent emmenés comme prisonniers de guerre dans les territoires contrôlés par les séparatistes prorusses. 

Dmytro Kozatsky/Azov regiment via AP
Un soldat ukrainien se tient sous un rayon de soleil à l'intérieur de l'usine Azovstal en ruine à Mariupol, le 7 mai 2022Dmytro Kozatsky/Azov regiment via AP

La menace nucléaire à Zaporijia

La sécurité nucléaire est un problème depuis les premiers jours de la guerre, lorsque les forces russes se sont enfoncées dans le pays, depuis le nord, pour aller sur Kyiv. 

Sur leur chemin, elles se sont emparées de la centrale nucléaire de Tchernobyl, reprise depuis par l'armée ukrainienne. Mais l'une des plus grandes centrales nucléaires du monde, celle de Zaporijia, reste sous contrôle russe. 

Les bombardements autour de la centrale laissent planer le risque d'une catastrophe nucléaire. Pour l'Agence internationale de l'énergie atomique, attaquer la centrale, ce serait "jouer avec le feu".

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Mobilisation et fuite des hommes russes

La mobilisation partielle décrétée par Vladimir Poutine le 21 septembre pour renforcer l'armée déployée en Ukraine poussa des dizaines de milliers de Russes à fuir le pays. La plupart se sont réfugiés dans des pays voisins comme la Géorgie pour éviter d'être envoyés au front en Ukraine.

Selon les estimations, plus de 260 000 hommes en âge de combattre ont quitté le pays.

"A 26 ans, je ne veux pas être ramené chez moi dans un cercueil ou me salir les mains avec le sang de quelqu'un pour la guerre d'une seule personne", explique l'un des jeunes ayant décidé de fuir la Russie. 

Pont de Crimée touché

Début octobre, une explosion a partiellement détruit le pont de Crimée, une infrastructure clé et symbolique reliant la Russie à la péninsule annexée en 2014 au détriment de l'Ukraine.

Selon Vladimir Poutine, Kyiv serait à l’origine de la déflagration: "il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un acte de terrorisme visant à détruire les infrastructures civiles essentielles de la Russie. Ses auteurs et bénéficiaires sont les services de sécurité ukrainiens."

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Ce pont, construit à grands frais sur ordre de Vladimir Poutine pour relier la péninsule annexée au territoire russe, sert notamment au transport d'équipements militaires de l'armée russe combattant en Ukraine.

Si l'Ukraine est à l'origine de l'incendie et de l'explosion sur le pont de Crimée, le fait qu'une infrastructure aussi cruciale et aussi loin du front puisse être endommagée par les forces ukrainiennes serait un camouflet pour Moscou.

La libération de Kherson, un tournant de la guerre

Pendant ce temps, l'armée ukrainienne a gagné du terrain et a repris le contrôle de la région occidentale de Kherson. 

Les soldats ukrainiens ont été chaleureusement accueillis dans les villages et villes de Kherson reconquis. Libérés, les habitants de Kherson affichaient leur soulagement après huit mois d'occupation russe. 

Le retrait des Russes a marqué une étape importante dans la résistance ukrainienne contre l'invasion de Moscou. 

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Le Kremlin a repoussé aussi longtemps que possible ce retrait humiliant, mais la situation était devenue de plus en plus difficile face à une armée ukrainienne visant les lignes d'approvisionnement russes à l'aide d'armements modernes livrés par les Occidentaux.

La région de Kherson est d'autant plus stratégique que son territoire est frontalier de la Crimée. Mais pour la population, le répit a été de courte durée. 

La Russie a intensifié ses attaques sur Kherson et sur plusieurs autres villes. Déjà à court de ressources, l'hiver s'annonce particulièrement difficile.

L'Ukraine, plongée dans le noir

Après avoir essuyé des défaites militaires humiliantes sur le terrain, la Russie a commencé en octobre à viser des installations énergétiques ukrainiennes, provoquant de graves dégâts et entraînant de graves pénuries d'électricité qui affectent des millions d'Ukrainiens chaque jour.

Francisco Seco/Copyright 2022 The AP. All rights reserved
Une femme remplit des bouteilles d'eau dans un puits à Kivsharivka, en Ukraine, 16 octobre,Francisco Seco/Copyright 2022 The AP. All rights reserved

Le 24 novembre, les dernières frappes massives sur ces sites ont laissé dans le noir et le froid des régions entières, y compris la capitale Kyiv.

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Et de nouvelles frappes russes risquent d'aggraver considérablement la situation énergétique, et de provoquer une nouvelle crise de réfugiés au plein coeur de l'hiver.

"Tant de victimes, tant de maisons ruinées. Les gens n'ont nulle part où vivre, nulle part où dormir. Il fait très froid", dit une ukrainienne avec les larmes aux yeux.

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