Bande dessinée : Riad Sattouf remporte le Grand Prix du Festival d'Angoulême

Le dessinateur Riad Sattouf après avoir reçu, le 25 janvier 2023, le Grand prix du festival d'Angoulême qui fêtait cette année son 50ème anniversaire
Le dessinateur Riad Sattouf après avoir reçu, le 25 janvier 2023, le Grand prix du festival d'Angoulême qui fêtait cette année son 50ème anniversaire Tous droits réservés YOHAN BONNET / AFP
Tous droits réservés YOHAN BONNET / AFP
Par euronews avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button

L'auteur franco-syrien a été récompensé, lors de la 50ième édition du plus célèbre festival de BD, pour l'ensemble de son œuvre de "La Vie secrète des jeunes" en passant par "L’Arabe du futur" et "Les Cahiers d’Esther".

PUBLICITÉ

Le Franco-Syrien Riad Sattouf, auteur de "L'Arabe du futur", a remporté ce mercredi le Grand Prix au Festival d'Angoulême, plus haute récompense du monde de la bande dessinée.

Le dessinateur de 44 ans, élu par ses pairs auteurs de BD à l'occasion de la 50e édition du célèbre festival, a reçu la distinction lors de la cérémonie d'ouverture au Théâtre d'Angoulême, dans l'ouest de la France. 

"C'est très impressionnant", a-t-il déclaré après une ovation debout.

Il a rendu hommage à sa grand-mère maternelle, celle qui a cru en son talent la première. "J'ai voulu faire une bande dessinée en imaginant qu'elle voudrait la lire, elle qui n'aimait pas ça", a expliqué le dessinateur au sujet de "L'Arabe du futur", dont le 6ième et dernier tome est sorti en novembre dernier.

"Je suis profondément honoré et ému (...) C'est la pièce maîtresse qui manquait en haut de la pyramide de mon ego", a-t-il lancé. "Faites des livres, et encore des livres. D'ailleurs c'est ce que je vais faire moi aussi".

Riad Sattouf a devancé deux femmes.

Pour la Française Catherine Meurisse, c'est la quatrième fois consécutive qu'elle est battue en finale. Elle peut se consoler avec son entrée à l'Académie des Beaux-Arts en novembre.

L'Américaine Alison Bechdel avait quant à elle reçu une forme de reconnaissance, moins visible mais plus rare, quand "Les Secrets de la force surhumaine" avait été retenu par le prix Médicis dans sa première sélection en littérature étrangère en septembre.

Difficile de rivaliser avec la cote d'amour dont bénéficie Riad Sattouf au sein du milieu de la BD. Et sa légitimité artistique ne fait de doute pour personne.

"L'Arabe du futur", sa série autobiographique en six tomes, s'est vendue à plus de trois millions d'exemplaires dans le monde. Mais il a également connu des succès éclatants avec "Les Cahiers d'Esther" ou encore "Le Jeune Acteur" ou bien "La Vie secrète des jeunes". 

Riad Sattouf est également passé derrière la caméra en 2009 avec "Les Beaux Gosses", pour lequel il a reçu le César du meilleur premier film et en 2014 avec "Jacky au royaume des filles".    

Un festival entre polémique et difficulté économique

Le Grand Prix de la Ville d'Angoulême est remis depuis 1974, avec à son palmarès tous les grands noms de la bande dessinée, particulièrement franco-belge.

Celui-ci ne s'est que peu ouvert aux autres continents, en primant quelques auteurs venus des États-Unis et du Japon, malgré la forte tradition de bande dessinée dans ces pays.

En 2022, c'est la Canadienne Julie Doucet qui avait été récompensée. Comme le veut la tradition, elle a remis le Grand Prix à son successeur, et une exposition lui est consacrée lors de ce Festival.

La ministre de la Culture Rima Abdul Malak, franco-libanaise, était présente à la cérémonie.

"Le Festival d'Angoulême a de l'avenir", a affirmé son directeur Franck Bondoux sur scène. "Néanmoins comment ne pas évoquer les décennies passées à l'occasion de cette 50e édition? La bande dessinée a beaucoup évolué depuis sa création en 1974", a-t-il ajouté.

"La menace d'une disparition immédiate du Festival peut sembler dépassée (...) Cependant les choses ne sont pas si simples. On attend beaucoup des grands événements culturels", a-t-il estimé.

Alors qu'il allait appeler sur scène le créateur du Festival Francis Groux, M. Bondoux a eu de grandes difficultés à terminer son discours, étranglé par les pleurs après des moments difficiles pour l'organisation.

PUBLICITÉ

En difficulté économique, le Festival a par ailleurs dû annuler une exposition consacrée à l'auteur Bastien Vivès, contesté pour des propos misogynes passés et des œuvres mêlant mineurs et pornographie.

Le Festival accueille les meilleures années près de 200 000 visiteurs, mais doit se relancer après une édition 2021 annulée, et une édition 2022 qui avait eu moins de succès en étant reportée en mars

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Le FIFDH de Genève récompense un drame sur le génocide arménien

Le Moulin rouge à Paris privé de ses ailes après un incident

Les journalistes ont eu un accès rare au sous-marin français à propulsion nucléaire de classe Rubis