La Chine appelle à resserrer les liens avec l'Allemagne, qui veut s'émanciper

Olaf Scholz a reçu le Premier ministre chinois Li Qiang à Berlin, en Allemagne, mardi 20 juin 2023.
Olaf Scholz a reçu le Premier ministre chinois Li Qiang à Berlin, en Allemagne, mardi 20 juin 2023. Tous droits réservés Kay Nietfeld/(c) Copyright 2023, dpa (www.dpa.de). Alle Rechte vorbehalten
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Par Euronews avec AFP
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Le chancelier allemand Olaf Scholz a reçu le Premier ministre chinois Li Qiang à Berlin, mardi, alors que l’Allemagne veut réduire sa dépendance à la Chine.

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Le Premier ministre chinois Li Qiang, en visite à Berlin, a plaidé mardi pour une coopération économique accrue avec l'Allemagne qui tente, de son coté, de réduire sa dépendance au géant asiatique.

"La reprise économique mondiale manque d'une dynamique de croissance. La Chine et l'Allemagne, en tant que grandes nations influentes, devraient d'autant plus collaborer étroitement à la paix et au développement dans le monde", a déclaré Li Qiang lors d'une conférence de presse avec le chancelier allemand Olaf Scholz.

Le responsable chinois a également assuré que Pékin accordait "une grande importance aux liens entre l'UE et la Chine et souhaitait travailler avec l'Allemagne pour promouvoir ces liens".

Le chancelier a reçu le Premier ministre chinois pour des entretiens délicats en plein réajustement de la diplomatie allemande envers la Chine, qui reste son premier partenaire commercial.

La Commission européenne a de son côté dévoilé mardi sa stratégie pour répondre de façon plus musclée aux risques pesant sur sa sécurité économique, avec notamment la Chine en ligne de mire.

L'Allemagne adopte désormais un ton plus critique à l'égard du géant asiatique, comparé aux pratiques passées, notamment l'ère de l'ex-chancelière Angela Merkel, quand l'Allemagne cherchait avant tout à renforcer ses relations commerciales avec la Chine.

Partenariats "équilibrés"

La première économie européenne souhaite diversifier ses partenaires pour "réduire les risques" liés à sa trop grande dépendance à la Chine mais ne peut se passer du marché chinois, crucial pour sa puissante industrie.

Et le chemin vers plus de souveraineté est encore long tant le pays dépend de la Chine pour les matériaux liés à la transition énergétique ou les composants électroniques.

"L'Allemagne mise sur un élargissement des relations économiques en Asie. Nous ne voulons pas nous fermer à un partenaire, nous voulons des partenariats équilibrés", a dit Olaf Scholz durant la conférence de presse, assurant également que Berlin n'avait "aucun intérêt" à se couper économiquement de la Chine.

Li Qiang a lui appelé les pays désireux de diminuer leur dépendance économique à la Chine à ne pas utiliser cette politique de "réduction des risques" pour discriminer son pays.

Nommé en mars au poste de Premier ministre, il a choisi l'Allemagne pour sa première visite officielle à l'étranger, qui sera suivie d'un déplacement en France.

En pleine période de tensions sino-américaines, l'Allemagne est un interlocuteur privilégié pour les responsables chinois.

Pékin et Washington ont renoué le dialogue lors d'une visite du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken dans la capitale chinoise dimanche et lundi. Mais les désaccords demeurent profonds entre les deux grandes puissances.

"Pékin veut montrer que le dialogue avec l'un de ses principaux partenaires commerciaux se poursuit", note Mikko Huotari, économiste à l'institut Mercator d'études sur la Chine (Merics) à Berlin.

"Ensemble" pour le climat

Berlin veut au contraire signaler que les temps ont changé.

Les menaces chinoises visant Taïwan, les accusations de persécutions contre les Ouïghours, l'absence de condamnation par Xi Jinping de l'invasion russe de l'Ukraine ont creusé le fossé avec Pékin.

L'Allemagne veut aussi tirer les leçons de l'invasion de l'Ukraine par Moscou, qui a montré sa trop grande dépendance au pétrole russe. Le pays ne veut répéter la même erreur dans les relations avec la Chine de Xi Jinping.

Dans sa première "Stratégie de sécurité nationale", le gouvernement d'Olaf Scholz accuse la Chine d'agir "à l'encontre de nos intérêts et valeurs".

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"Les éléments de rivalité et de concurrence ont augmenté ces dernières années", avec le géant asiatique, note le document.

Mais il souligne aussi la nécessité de continuer à traiter le pays en "partenaire" et d'obtenir la coopération de Pékin sur des enjeux internationaux comme la lutte contre le changement climatique.

Le climat offre aux deux pays un terrain commun pour dépasser les tensions, ont souligné les deux responsables mardi.

"La Chine et l'Allemagne devraient devenir des partenaires verts", a plaidé M. Li, tandis que Olaf Scholz a appelé les deux pays, "principaux émetteurs de Co2" dans le monde, à "assumer ensemble" la responsabilité de lutter contre le changement climatique.

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