La destruction du barrage de Kakhovka a provoqué d'importantes inondations et des dégâts toujours visibles un mois après, dans la partie méridionale du territoire ukrainien.
"de l'eau jusque-là"
Moscou et Kyiv se rejettent la responsabilité de cette catastrophe mais le barrage se trouve en zone contrôlée par les Russes, et l'armée ukrainienne estime que ceux-ci cherchaient à freiner une contre-offensive en inondant la région.
La masse d'eau qui a gonflé le Dniepr a remonté l'Ingoulets, inondant les berges de nombreux villages comme Afanassiïvka, transformé en île avec ses deux ponts submergés. Un mois après la destruction du barrage, l'eau s'est écoulée mais les dégâts sont toujours visibles.
"Il y avait de l'eau jusque-là", montre Nadia, 86 ans, avec sa main levée sur un mur de sa maison à Afanassiïvka. "J'ai déjà enlevé et nettoyé beaucoup de choses. Chaque jour je fais sécher des affaires", dit-elle, résignée.
L'octogénaire n'est pas contente. "Les autorités n'aident pas, elles disent +faites tout vous-même+", dit-elle, ajoutant avoir été aidée par des voisins pour retirer des gravats ou enlever des meubles.
À l'extérieur, les champs de cette région agricole ont désormais une couleur marron foncée, mélange d'herbes mortes, de cultures détruites, et de boue. Une terre qui aura besoin de "deux ans" pour être de nouveau cultivable selon Serguiï Iablonsky, agriculteur à Novossofiivka.
Menace à Zaporijjia
L'Agence internationale de l'énergie atomique a réclamé mercredi d'avoir accès à l'ensemble de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia (sud), occupée par la Russie, alors que Kyiv et Moscou s'accusent mutuellement de préparer une provocation sur le site.
L'AIEA estime qu'il est crucial pour ses observateurs d'avoir accès à l'ensemble des bâtiments de la centrale afin de "confirmer l'absence de mines ou d'explosifs sur le site".
"Alors que la tension et les activités militaires s'accentuent dans la région, nos experts doivent pouvoir vérifier les faits sur le terrain", de manière "indépendante et objective", a déclaré son directeur général Rafael Grossi dans un communiqué.
Frappe russe à Lviv
Une frappe de missile contre un immeuble résidentiel a tué au moins quatre personnes jeudi à Lviv, a indiqué le maire de cette ville de l'Ouest de l'Ukraine.
"Déjà trois morts", a déclaré Andriï Sadovyi dans un message Telegram, après avoir fait état de "huit blessés" et de "nombreux appartements" endommagés dans une vidéo, également diffusée sur le réseau social.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promis jeudi une réponse "tangible" après cette attaque meurtrière.