Haut-Karabagh : le retour des Azerbaïdjanais dans la ville stratégique de Latchine

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Par Anelise Borges
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Reportage à Latchine autrefois ville clé pour approvisionner le Haut-Karabagh et où la communauté azerbaïdjanaise s'installe, trois ans après la guerre avec l'Arménie.

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Il y a trois ans, la Russie a négocié un accord de cessez-le-feu qui a permis à l'Azerbaïdjan de reprendre à l'Arménie une partie du Haut-Karabakh. Cette région est tellement stratégique que, peu après l'accord, Moscou a envoyé ses troupes pour surveiller l'accord et s'interposer entre les deux parties.

Aujourd'hui, le "corridor de Latchine" ne passe plus par ici et les soldats ont en grande partie déménagé. Mais l'importance de la ville est indéniable.

"Les chars ont été remplacés par des camions de chantier. Un investissement énorme a été fait pour reconstruire et bâtir à nouveau... Avec l'objectif de faire revenir les gens qui avaient été déplacés d'ici pendant la première guerre dans les années 90", explique Anelise Borges d'Euronews.

Hikmat Mammadov est un nouveau résident de Latchine. Il nous emmène dans la maison qui, selon lui, appartenait à ses grands-parents. C'est là que sa mère, ses oncles et ses tantes sont nés et ont grandi. Gulshen, une femme de sa famille, dit qu'elle espère fêter son 60e anniversaire ici l'année prochaine.

Mais une partie du voyage de cette famille a comporté des moments plus douloureux. Comme la recherche de la tombe de leurs grands-parents dans un cimetière voisin.

"C'était plein (de tombes)... la distance entre elles était comme ça", montre l'oncle de Hikmat en pleurant. "Voici la première, la deuxième. Et comme vous pouvez le voir, la troisième est complètement creusée. Même sous les arbres, il y avait des tombes. Quand nous sommes revenus ici, l'endroit était rempli d'os.... Des ossements humains. C'étaient les restes de nos grands-pères, de nos grands-mères, de nos proches... de notre jeunesse... Qui peut comprendre cela ?".

Pour l'instant, la douleur est peut-être la seule chose que les deux parties ont en commun. Alors que les négociations se poursuivent entre les dirigeants de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie, le chemin vers une paix durable devra inclure la population.

Les traces indélébiles laissées par les multiples conflits semblent avoir pris le dessus. Et il faudra plus que du béton et des briques pour les cacher.

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