L'Ukraine met en garde les pays européens qui maintiennent des restrictions sur les céréales

Céréales ukrainiennes: l'UE veut cesser les restrictions, Pologne et Hongrie résistent
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Par euronews avec AFP
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Bruxelles a annoncé vendredi la fin de l'interdiction imposée par cinq Etats de l'UE sur l'importation de céréales ukrainiennes, en contrepartie d'un engagement de Kyiv à maîtriser l'afflux de grains.

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Kyiv a salué la décision de l'Union européenne de mettre fin à l'interdiction sur l'importation de céréales ukrainiennes imposée par cinq États membres.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a toutefois averti la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie qui ont décidé de prolonger cette interdiction de manière unilatérale.

"Les mesures restrictives prises par l'UE contre nos exportations agricoles ont été annulées. Maintenant, il est important que l'unité européenne fonctionne au niveau bilatéral, avec les voisins. Il faut que les voisins soutiennent l'Ukraine pendant la guerre. L'Europe est toujours gagnante lorsque les règles fonctionnent et que les promesses sont tenues. Si les voisins ne respectent pas les principes du voisinage, l'Ukraine réagira", a déclaré le dirigeant ukrainien. 

La Commission européenne avait conclu fin avril avec cinq Etats membres (Pologne, Hongrie, Slovaquie, Bulgarie, Roumanie) un accord leur permettant de bloquer sur leur sol la commercialisation de blé, maïs, colza et tournesol ukrainiens afin de protéger leurs agriculteurs.

A la suite de la levée des droits de douane de l'UE en mai 2022, ces pays avaient vu affluer les céréales à prix bradé venues d'Ukraine, mais bloquées sur leur sol du fait de problèmes logistiques au lieu de rejoindre l'Afrique et le Moyen-Orient. Plusieurs avaient unilatéralement interdit l'importation, pour endiguer la saturation de leurs silos et l'effondrement des prix locaux.

"Intérêts des agriculteurs"

Soucieuse de donner des gages aux pays de l'Est, la Commission précise qu'en contrepartie, Kyiv s'est engagé à adopter dans un délai d'un mois des mesures pour "éviter des envolées" des volumes de grains, par exemple via un système de licences d'exportation.

D'ici là, l'Ukraine devra contrôler les exportations et éviter de déstabiliser les pays frontaliers. Kiev devra soumettre d'ici lundi soir un "plan d'action" à Bruxelles, qui promet de ne pas ré-imposer de restrictions "tant que les mesures prises seront pleinement efficaces".

Pas de quoi convaincre la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie, qui ont aussitôt annoncé maintenir de façon unilatérale leur interdiction.

Et ce en violation de la décision prise par la Commission, seule compétente sur la politique commerciale de l'UE-- au risque, comme au printemps, d'un bras de fer politique et juridique avec Bruxelles.

Une partie des Vingt-Sept, France et Allemagne en tête, s'étaient farouchement opposés d'emblée à ces restrictions, dénonçant des distorsions du marché unique.

Dans le même temps, les Européens s'efforcent de muscler tous azimuts les voies d'acheminement des céréales ukrainiennes vers le reste du monde après la fin mi-juillet de l'accord avec la Russie pour permettre le transit via la mer Noire.

L'UE a développé des corridors terrestres et fluviaux "de solidarité", à travers la Pologne et la Roumanie, qui ont permis d'acheminer 44,4 millions de tonnes de céréales ukrainiennes depuis le début de la guerre, soit 60% de la production ukrainienne, afin d'approvisionner les pays consommateurs, notamment en Afrique.

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