Gaza : le Hamas affirme avoir remis 17 otages à la Croix-Rouge, l'armée israélienne confirme

Manifestation de solidarité avec les otages détenus dans la bande de Gaza, près du musée d'art de Tel Aviv, en Israël, samedi 25
Manifestation de solidarité avec les otages détenus dans la bande de Gaza, près du musée d'art de Tel Aviv, en Israël, samedi 25 Tous droits réservés Leo Correa/Copyright 2023 The AP. All rights reserved
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La libération d’un nouveau petit groupe d’otages aux mains du Hamas depuis le 7 octobre doit intervenir ce samedi. En contrepartie, 39 détenus palestiniens sortiront de prison.

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**La Croix-Rouge annonce que 13 otages israéliens et 4 étrangers ont été remis en liberté par le Hamas.**De son côté, la branche armée du Hamas, les brigades Al-Qassam, a elle aussi annoncé avoir remis à la Croix-Rouge 13 otages israéliens et 4 étrangers.

Interrogé sur les suites à venir, Daniel Hagari a estimé que "chaque jour était une opération en soi". "Rien n’est conclu. La journée d’hier ne ressemble pas à celle d’aujourd’hui (…). Il y a des coordinations entre tant de partie que cela ne se passe pas selon un planning précis", a-t-il ajouté. "Nous voulons que tout se passe au mieux et que (les otages) rentrent à la maison."

Plus tôt dans cette conférence de presse, Daniel Hagari avait appelé à "de la patience" et avait estimé qu’il y avait "une progression". "Les efforts se poursuivent", avait-il ajouté en parlant d’« obligation » à tout faire pour ramener les otages en Israël.

"Après un délai, les obstacles pour relâcher les prisonniers ont été surmontés à travers des contacts qataris égyptiens avec les deux camps, et 39 civils palestiniens seront relâchés ce soir, alors que 13 otages israéliens quitteront Gaza avec sept étrangers", a déclaré sur X le porte-parole du ministère qatari des affaires étrangères, Majed Al-Ansari.

Dans un communiqué, le Hamas dit avoir "répondu positivement aux efforts égyptiens et qataris qui ont duré toute la journée". Il a précisé avoir obtenu d’Israël un "engagement" notamment sur l’acheminement d’aide humanitaire dans le nord de la bande de Gaza et la libération de prisonniers palestiniens incarcérés de longue date.

Le Croissant-Rouge a acheminé une aide humanitaire dans la ville de Gaza et dans le gouvernorat du Nord. Il s’agit du convoi d’aide "le plus important acheminé à Gaza" depuis le 7 octobre, a avancé l’organisation humanitaire palestinienne samedi midi. Soixante et un camions étaient chargés "de produits alimentaires et non alimentaires, d’eau, de médicaments et de fournitures médicales d’urgence" en provenance du terminal de Rafah, en Egypte, et des entrepôts du Croissant-Rouge situés dans le sud de l’enclave.

"Un responsable égyptien a déclaré que 340 camions d’aide étaient entrés dans le point de passage du côté égyptien, mais qu’ils n’avaient pas encore atteint le côté de Gaza, car ils doivent être inspectés par Israël au préalable", a rapporté le média CNN en début de soirée. Un porte-parole du poste-frontière de Rafah a, par ailleurs, fait savoir à CNN que "133 camions étaient entrés dans la bande de Gaza jusqu’à présent", rapporte le média américain.

Les Brigades Ezzedine Al-Qassam ont dit en début de soirée reporter la libération des otages jusqu’à ce qu’Israël s’engage à autoriser "l’entrée de camions d’aide humanitaire dans le nord de la bande de Gaza" et respecte les "critères de sélection" convenus pour la libération des prisonniers palestiniens.

Ces libérations dans les deux camps s'accompagnent d'une trêve de quatre jours renouvelable, obtenue par le Qatar avec l'appui des Etats-Unis et de l'Egypte.

L'accord, conclu après plusieurs semaines de négociations, prévoit au total la libération de 50 otages aux mains du Hamas et de 150 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

Les 24 premiers otages libérés vendredi (13 Israéliens, dix Thaïlandais et un Philippin) par l'intermédiaire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont regagné Israël via l'Egypte et ont été hospitalisés, entourés de leurs familles. Israël a de son côté libéré 39 Palestiniens au premier jour de la trêve.

"Il reste approximativement 215 otages dans Gaza", a déclaré le porte-parole de l'armée israélienne, Doron Spielman."Nous ne savons pas, dans de nombreux cas, s'ils sont morts ou vivants", a-t-il ajouté.

A Tel-Aviv, des visages souriants d'otages libérés ont été projetés vendredi soir sur la façade du musée d'Art, avec les mots: "Je suis de retour à la maison".

Les autorités israéliennes ont demandé aux médias de laisser les premiers ex-otages retrouver leurs familles dans la plus stricte intimité. Et ceux dont les proches sont encore détenus par le Hamas attendaient dans l'angoisse une issue à un cauchemar qui dure depuis sept semaines.

"Aujourd'hui, nous sommes heureux de voir revenir les nôtres mais nous ne devons pas oublier tous ceux qui ne sont pas encore rentrés", a témoigné Yael Adar, la belle-fille de Yaffa Adar, une femme de 85 ans qui est la plus âgée des ex-otages, sur le site d'informations Ynet.

"Nous ne nous tairons pas tant que le dernier des détenus ne sera pas rentré chez lui", a promis Yael Adar dont le fils Tamir, un père de deux jeunes enfants âgé de 38 ans, est encore aux mains du Hamas après avoir été enlevé comme sa grand-mère dans le kibboutz de Nir Oz.

Quatre enfants et quatre femmes libérés ont été transportés à l'hôpital pour enfants Schneider de Petah Tikva, dans la banlieue de Tel-Aviv, où leur état samedi était "bon", selon la porte-parole de cet établissement. Les cinq autres, des femmes âgées, se trouvent à l'hôpital Wolfson à Holon, près de Tel-Aviv, elles aussi entourées de leurs familles.

En Cisjordanie occupée, des scènes de liesse, au milieu des feux d'artifice, des drapeaux palestiniens et des différents mouvements dont l'étendard vert du Hamas, ont accompagné le retour des prisonniers palestiniens libérés par Israël. A Jérusalem-Est, occupée par Israël depuis 1967, les manifestations de joie étaient en revanche interdites.

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La trêve offre un fragile moment de répit aux habitants de Gaza

Vendredi, des milliers de déplacés ont quitté des hôpitaux et des écoles du sud du territoire où ils avaient trouvé refuge, se précipitant pour rentrer chez eux.

Dans les hôpitaux du sud de la bande de Gaza, les convois d'ambulances évacuant des blessés des hôpitaux du nord continuent d'arriver. Mais, assure le docteur Ashraf al-Qidreh, porte-parole du ministère de la Santé du Hamas, "ils n'ont plus ni la capacité d'accueil ni l'équipement" pour faire face.

Plus de la moitié des logements du territoire ont été endommagés ou détruits, selon l'ONU, et 1,7 million de personnes ont été déplacées, sur les 2,4 millions que compte la bande de Gaza.

"La trêve, ça fait du bien, on espère qu'elle va durer. C'est bien quand c'est calme. Les gens veulent vivre", a confié à l'AFP Mohammed Dheir, qui a trouvé refuge avec sa famille à Rafah, dans le sud de Gaza.

Des centaines de milliers de Palestiniens venus du nord se sont massés depuis le début de la guerre dans cette partie du territoire pour essayer d'échapper aux bombardements.

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L'armée considère que le tiers nord de la bande de Gaza, où se trouve la ville de Gaza, est une zone de combat abritant le centre des infrastructures du Hamas et a ordonné à tous les civils d'en sortir.

Des tracts lancés vendredi depuis les airs par l'armée israélienne prévenaient: "la guerre n'est pas encore finie", "revenir dans le nord est interdit et très dangereux!!!"

La trêve doit en outre permettre l'accélération de l'arrivée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza. Ces cargaisons, dont l'entrée depuis l'Egypte est soumise au feu vert d'Israël, arrivaient ces dernières semaines au compte-gouttes.

Après l'arrivée vendredi de 200 camions chargés d'aide, selon un service gouvernemental israélien, soit une quantité record depuis le début de la guerre, de nouveaux camions ont traversé samedi le poste-frontière de Rafah.

L’émir du Qatar, Tamim ben Hamad al-Thani, a reçu un appel du président américain, Joe Biden,pour discuter des "progrès réalisés dans la mise en œuvre de la trêve humanitaire" entre Israël et le Hamas, a déclaré dans un communiqué le bureau du dirigeant qatari.

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Sources additionnelles • AFP, AP

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