France : la loi immigration retoquée par un vote avant même d'avoir été examinée en plénière

L'Assemblée nationale, ce lundi 11 décembre
L'Assemblée nationale, ce lundi 11 décembre Tous droits réservés LUDOVIC MARIN/AFP or licensors
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Par Euronews
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Coup de tonnerre à l'Assemblée nationale française. Une coalition allant de l'extrême droite à l'extrême gauche a voté ce lundi une motion de rejet de la loi sur l'immigration.

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Un signe supplémentaire de la grande faiblesse du camp présidentiel à l'Assemblée nationale. A cinq voix près les députés français ont adopté (270 voix contre 265) une motion de rejet préalable au projet de loi immigration, avec les voix de la gauche et de l'extrême gauche, des Républicains et de l'extrême droite, infligeant une très lourde défaite politique au gouvernement.

"Tout ce que je souhaite c'est que le gouvernement poursuive, parce qu'il peut le faire, dans sa volonté d'apporter des réponses au problème de l'immigration", a réagi de son côté le président du groupe Horizons (parti d'Edouard Philippe) Laurent Marcangeli, membre de la majorité.

La gauche et le Rassemblement national (RN) ont salué debout dans l'hémicycle l'adoption de la motion de rejet, des députés de gauche appelant à la démission du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Ce rejet est aussi un camouflet pour ce dernier, qui a fait le pari de trouver un chemin, notamment avec la droite, pour faire passer son texte à l'Assemblée nationale, après son adoption au Sénat dans une version fortement durcie.

Gérald "Darmanin a dompté les groupuscules macronistes. Mais pas l'Assemblée nationale. Ca sent le bout du chemin pour sa loi et donc pour lui", a jugé le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon sur X (ex-Twitter).

"Nous avons protégé les Français d'un appel d'air migratoire", a estimé de son côté la présidente du groupe RN Marine Le Pen face aux journalistes. C'est "un désaveu extrêmement puissant", a encore estimé Marine Le Pen.

Si le soutien de la gauche à la motion de rejet était acquis, les LR et le RN ont fait planer le suspense tout au long de la journée.

"Votre gouvernement a laissé piétiner en commission le texte de fermeté du Sénat", a lancé au ministre le patron du groupe LR Olivier Marleix.

Au Parti socialiste, le premier secrétaire Olivier Faure a estimé que Gérald Darmanin était "désavoué" et devait en "tirer les conclusions".

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'est immédiatement rendu lundi soir à l'Élysée, où il a remis sa démission au président de la République, qui l'a refusée.

La motion de rejet était défendue par le groupe écologiste. Son adoption par l'Assemblée entraîne l'interruption de l'examen du texte avant même que ne soient abordés les articles au fond.

Le gouvernement peut choisir désormais de laisser le texte poursuivre son parcours législatif au Sénat ou en commission mixte paritaire réunissant députés et sénateurs, ou décider de l'abandonner.

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