En Russie, nouveau tour de vis contre le droit à l'avortement

En Russie, le droit à l’avortement remis en cause
En Russie, le droit à l’avortement remis en cause Tous droits réservés Alexei Druzhinin/AP
Tous droits réservés Alexei Druzhinin/AP
Par Euronews avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Les députés russes ont présenté un projet de loi visant à interdire l'avortement dans les cliniques privées. Une mesure qui ressemble à une stratégie électorale, selon les observateurs.

PUBLICITÉ

Les députés russes ont présenté ce mercredi à la Douma un projet de loi visant à exclure les cliniques privées de la liste des organisations médicales habilitées à pratiquer des avortements.

Depuis le début de l'année, Moscou multiplie les tours de vis contre l'avortement, le rendant pratiquement "illégal" dans certaines régions. Le mois dernier, le patriarche Kirill a demandé d'interdire les interruptions volontaires de grossesse dans tout le pays : "sans exagération, il s'agit d'un véritable désastre national qui détruit l'avenir de notre société et détruit l'idée de la valeur de la vie humaine."

"Seul l'État devrait contrôler où, quand et qui est tué dans nos cliniques" a ajouté Natalia Moskvitina, présidente de l'association caritative "Femmes pour la vie" et membre de la Chambre publique de la Fédération de Russie.

A Moscou, ce nouveau projet de loi effraie les jeunes femmes. "C'est une idée dégoûtante, car le travail clandestin des cliniques et des hôpitaux va se propager, la mortalité féminine va augmenter, ce qui entraînera des problèmes démographiques" commente une étudiante.

Certains élus ont appelé les députés à ne pas effrayer les femmes et à laisser le droit de décision aux familles. Mais les observateurs considèrent que le débat autour de l'avortement qui se déroule actuellement dans les médias d’État ressemble à une stratégie électorale.

Alexeï Rakcha, démographe indépendant, explique : "il y a maintenant une sorte de fièvre électorale, et quelqu'un a décidé que c'était un bon sujet pour détourner l'attention de questions plus sérieuses. Le nombre d’avortements a été divisé par 14 depuis l’effondrement de l’URSS."

Jusqu’à présent, la législation russe sur l’avortement reste l’une des plus libérales au monde.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Droit à l'avortement dans la constitution : le feu vert des députés français

Russie : Ekaterina Duntsova veut défier Vladimir Poutine à l'élection présidentielle

Russie : élection présidentielle le 17 mars 2024