Le président serbe revendique la victoire de son parti aux élections législatives

Le président serbe Aleksandar Vucic a revendiqué dimanche soir la victoire de son parti de droite nationaliste aux élections législatives.
Le président serbe Aleksandar Vucic a revendiqué dimanche soir la victoire de son parti de droite nationaliste aux élections législatives. Tous droits réservés Darko Vojinovic/Copyright 2023 The AP. All rights reserved
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Par Euronews avec AFP
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Le président serbe Aleksandar Vucic a revendiqué dimanche soir la victoire de son parti de droite nationaliste aux élections législatives.

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Le président serbe Aleksandar Vucic a revendiqué dimanche soir la victoire de son parti de droite nationaliste (SNS) aux élections législatives, dont il sortirait même renforcé avec au moins 127 sièges sur les 250 que compte le Parlement.

"Nous aurons la majorité absolue au Parlement avec 127 sièges" a-t-il déclaré, confiant, en conférence de presse, en se fondant sur 76% des bulletins dépouillés. Lors de la précédente législature, le SNS avait 120 siège.

Omniprésent dans les médias, le président était de toutes les affiches, faisant de ces élections législatives et locales un référendum sur sa personne. "Mon travail était de tout faire en mon pouvoir pour que vous obteniez la majorité absolue au parlement", a-t-il d'ailleurs déclaré dimanche soir, "très fier" de la campagne menée.

Les résultats officiels ne sont pas attendus avant lundi soir, a rappelé l'opposition unie sous la bannière "La Serbie contre la violence" (SPN) - qui remporterait 23,5% des voix selon les estimations.

La coalition, née des manifestations monstres qui ont secoué le pays dès mai, après la mort de 19 personnes dans deux fusillades - dont une dans une école primaire - n'a eu de cesse de dénoncer une campagne biaisée, entachée selon elle de fraudes.

Marinika Tepic, cheffe de file de la liste SPN a fustigé une "production d'électeurs qui ne vivent ni en Serbie, ni à Belgrade, et qui constitue une violation flagrante de la loi". "Nous utiliserons tous les moyens légaux et démocratiques pour défendre la volonté des Belgradois et des citoyens dans toute la Serbie", a-t-elle ajouté.

Son colistier, Radomir Lazovic, avait dès dimanche matin évoqué des irrégularités - affirmant qu'il s'agissait peut-être "du processus électoral le plus sale", évoquant des "achats de voix, fausses signatures..."

L'opposition a aussi affirmé que des bus entiers étaient arrivés à Belgrade pour y faire voter des non-résidents.

"La plus grande préoccupation est causée par le plus grand nombre d'électeurs amenés d'autres endroits à Belgrade", a indiqué le Centre pour la recherche, la transparence et la responsabilité (CRTA), dont une équipe d'observateurs a affirmé avoir été attaquée, à Odzaci (nord-est), "après avoir enregistré un cas de corruption électorale, où des dizaines de bulletins de vote ont été apportés aux bureaux des partis politiques".

Des accusations que la Première ministre, Ana Brnabic, a balayées lors d'une conférence de presse dans la soirée. Dans un exercice dont est aussi coutumier le président, elle a égrené des unes de la presse non-acquise au SNS, les accusant de chercher à semer le chaos avec des mensonges.

"électeurs fantômes" à Belgrade

Lors de dernières élections législatives, couplées à des présidentielles et des municipales en avril 2022, le SNS et ses alliés avaient remporté 120 des 250 sièges au parlement, et Aleksandar Vucic avait été réélu pour un second mandat.

Mais après les fusillades de mai, l'opposition a réclamé de nouvelles législatives, que M. Vucic a convoquées début novembre, en espérant renforcer sa mainmise.

Dans une campagne très courte, l'opposition a prôné "une vie sans peur des puissants", une société apaisée et une amélioration de la situation économique, dans un pays durement frappé par l'inflation, en particulier sur l'alimentation. Le taux d'inflation annuel a dépassé les 15% au printemps, avant de tomber à 8% en novembre.

Le président a lui promis dans les années à venir une hausse du salaire moyen pour atteindre 1.400 euros, et une augmentation des pensions de retraite à 650 euros.

En septembre, le salaire médian dans le pays était de 560 euros.

La campagne a aussi fini de consacrer le retour en politique de figures ultranationalistes du passé, dont notamment Vojislav Seselj - ex-mentor politique d'Aleksandar Vucic quand il était encore membre du Parti radical serbe (extrême droite), puis condamné pour crimes contre l'Humanité par la justice internationale.

Il est aujourd'hui allié du SNS pour les élections locales à Belgrade.

C'est dans la capitale que l'opposition espère encore marquer des points - soulignant là aussi des irrégularités.

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"On estime que jusqu'à 20.000 électeurs fantômes ont été importés en Serbie pour voter pour le SNS aux élections locales à Belgrade", a affirmé Djordje Miketic, candidat sous la bannière de la Serbie contre la violence - et dont une vidéo intime a été diffusée à quelques jours de l'élection sur une chaîne proche du pouvoir.

"Nous appelons tous les acteurs politiques en Serbie et la communauté internationale à ne pas garder le silence face à ce vol brutal, et nous disons aux citoyens d'être prêts à défendre leur volonté électorale", a-t-il ajouté.

Les élections dimanche étaient suivies par plus de 5.500 observateurs - serbes et étrangers, un chiffre jamais vu en Serbie. Une conférence de presse des observateurs internationaux est organisée lundi après-midi.

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