La possession d'un animal de compagnie contribue-t-elle à prévenir la démence chez les personnes âgées ?

Un Jack Russell Terrier porte un imperméable
Un Jack Russell Terrier porte un imperméable Tous droits réservés Francine Orr / Los Angeles Times via Getty Images
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Par Saskia O'Donoghue
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Cet article a été initialement publié en anglais

Une étude récente a révélé que le fait de s'occuper d'un animal de compagnie - en particulier chez les célibataires et les personnes âgées - pourrait contribuer à ralentir les taux de déclin cognitif.

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Nous connaissons tous le dicton "les chiens, c'est pour la vie, pas seulement pour Noël".

Cette phrase est particulièrement pertinente cette année, car de nouvelles recherches ont montré que la possession d'un chien ou d'un autre animal domestique peut aider à garder l'esprit actif à un âge avancé.

Les chiens sont bien connus pour leur capacité à améliorer la condition physique des humains, mais une étude britannique vient de montrer que les animaux de compagnie peuvent réduire le déclin de la mémoire sur une période de dix ans par rapport aux personnes qui n'en ont pas.

Toutefois, les conclusions, publiées dans JAMA Neurology, montrent que la possession d'un animal de compagnie est associée à un ralentissement du déclin des capacités cognitives uniquement chez les personnes âgées vivant seules, et non chez celles qui vivent avec d'autres personnes.

Selon les scientifiques à l'origine de cette étude, la possession d'un animal de compagnie est donc une bonne solution pour celles et ceux qui n'ont pas d'interactions fréquentes avec d'autres êtres humains. 

Il s'agit notamment des personnes qui ont perdu leur conjoint ou d'autres membres de leur famille.

Les auteurs du rapport ont utilisé les données de 7 945 adultes de 50 ans ou plus vivant au Royaume-Uni.

Sur une période de neuf ans, ils ont comparé les taux de déclin des capacités cognitives entre les propriétaires et les non-propriétaires d'animaux de compagnie.

Chaque année, les participants ont été invités à effectuer différents tests. Ils devaient notamment nommer le plus grand nombre d'animaux possible en une minute et réciter 10 mots sans rapport entre eux immédiatement après qu'ils leur aient été donnés, puis à nouveau après un certain délai.

La reine Elizabeth II, âgée de 95 ans, caresse Candy, son chien Dorgi
La reine Elizabeth II, âgée de 95 ans, caresse Candy, son chien DorgiSTEVE PARSONS/POOL/AFP

Les tests mesuraient la mémoire verbale et la fluidité - deux compétences bien connues et essentielles pour accomplir les tâches quotidiennes et rester indépendant jusqu'à un âge avancé.

L'étude a montré que les personnes vivant seules présentaient le déclin mental le plus important, mais que ce déclin était largement compensé si une personne seule s'occupait d'un animal de compagnie.

Le Dr Yanzhi Li, auteur principal de l'étude, explique que la solitude est un facteur de risque connu de démence et que les animaux de compagnie peuvent contribuer à résoudre le problème de l'isolement social et du déclin cognitif.

"Il convient de noter que, par rapport aux propriétaires d'animaux vivant avec d'autres personnes, les propriétaires d'animaux vivant seuls ne présentaient pas de taux de déclin plus rapide de la mémoire verbale ou de la fluidité verbale", affirme-t-il. 

"Ces résultats suggèrent de manière préliminaire que la possession d'un animal de compagnie pourrait complètement compenser l'association entre le fait de vivre seul et des taux plus rapides de déclin de la mémoire verbale et de la fluidité verbale chez les adultes plus âgés", ajoute Yanzhi Li.

Les résultats de la recherche ne précisent pas le type d'animal de compagnie des participants, mais ils suggèrent que les animaux domestiques sont utiles en dehors du maintien de la forme physique de leurs maîtres.

Ces résultats interviennent quelques jours seulement après la publication d'une étude distincte de l'université d'Exeter et de l'université de Maastricht, selon laquelle l'isolement social est l'un des nombreux facteurs de risque de démence précoce.

Les scientifiques pensaient jusqu'à présent que la génétique était la seule cause de la démence, en particulier chez les personnes qui en sont atteintes à un stade anticipé.

L'équipe d'Exeter et de Maastricht a cependant découvert que la solitude et la dépression jouent également un rôle clé, au même titre que les problèmes de santé, la pauvreté et le manque d'éducation.

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Commentant les découvertes des deux rapports, le Dr Leah Mursaleen, responsable de la recherche clinique à Alzheimer's Research UK, a expliqué qu'il y avait de plus en plus d'espoir pour l'avenir de la maladie.

"Nous assistons à une transformation de la compréhension du risque de démence et, potentiellement, de la manière de le réduire à la fois au niveau individuel et sociétal", a-t-elle confié.

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