Euroviews. Voici les changements de paradigme dont Israël a besoin de toute urgence

Un manifestant brandit le drapeau d'Israël lors d'un rassemblement à Bellevue, WA, octobre 2023.
Un manifestant brandit le drapeau d'Israël lors d'un rassemblement à Bellevue, WA, octobre 2023. Tous droits réservés AP Photo/Euronews
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Par Erel Margalit
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Cet article a été initialement publié en anglais

La victoire d'Israël n'est pas seulement sur le champ de bataille - elle passe aussi par une reconsidération régionale et un désir commun de vie, de prospérité, de développement créatif et d'un avenir meilleur, écrit Erel Margalit.

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Le massacre du 7 octobre commis par le Hamas a profondément modifié le sol sous les pieds des Israéliens.

L'assaut terroriste contre des communautés de civils essentiellement sans protection a brisé le contrat social non écrit mais impératif entre l'État et ses citoyens, un contrat en vertu duquel les citoyens servent dans l'armée et, en retour, nous - en particulier ceux d'entre nous qui construisent leur vie près des lignes ennemies - sommes défendus par l'appareil de sécurité du pays.

Ce contrat s'est effondré avec l'attaque terroriste effroyable et sans précédent diffusée dans le monde entier, qui représente le plus grand échec en matière de renseignement et de sécurité, depuis la création de l'État.

Pour restaurer ce qui a été perdu, Israël doit maintenant opérer un changement de paradigme urgent sur plusieurs fronts : sécuritaire, diplomatique et économique.

Sur le plan de la sécurité, les conséquences dévastatrices de l'assaut, qui a duré plusieurs heures, ont mis fin à la doctrine d'endiguement défendue pendant de nombreuses années, selon laquelle Israël peut apaiser le territoire voisin dirigé par des terroristes en l'aidant à transférer des fonds, en espérant qu'ils serviront à développer l'économie gazaouie et en priant pour que les tirs de roquettes aveugles sur les villes israéliennes soient réduits au minimum.

L'action contre le Hamas n'est pas seulement un acte d'autodéfense

Au fil des ans, le Hamas a engrangé 2,5 milliards de dollars (2,27 milliards d'euros) par an à Gaza, grâce à l'Iran, au Qatar et à un réseau d'organisations caritatives internationales.

La majeure partie de cet argent sert à financer la vie de luxe des principaux dirigeants du Hamas, à construire des tunnels sous les villes de la Bande de Gaza, à renforcer l'infrastructure terroriste dans le territoire et à acquérir des armes et des munitions.

Le 7 octobre, cet appareil a été directement dirigé contre les civils israéliens, ce qui a eu des conséquences catastrophiques.

Il doit être clair maintenant que la coexistence avec un groupe terroriste est impossible, et que le Hamas doit être combattu et vaincu, tout comme les puissances occidentales ont combattu et vaincu le soi-disant État islamique, et les États-Unis ont combattu et vaincu Al-Qaida avant cela.
Des personnes en deuil assistent aux funérailles de la famille Kotz, dont les cinq membres ont été tués par des militants du Hamas à Gan Yavne, le 17 octobre 2023
Des personnes en deuil assistent aux funérailles de la famille Kotz, dont les cinq membres ont été tués par des militants du Hamas à Gan Yavne, le 17 octobre 2023AP Photo/Ohad Zwigenberg

Il doit être clair aujourd'hui que la coexistence avec un groupe terroriste est impossible et que le Hamas doit être combattu et vaincu, tout comme les puissances occidentales ont combattu et vaincu l'État islamique, et comme les États-Unis ont combattu et vaincu Al-Qaida avant cela.

Israël a le devoir d'éradiquer le Hamas et les autres groupes terroristes palestiniens qui représentent une menace pour la sécurité de son peuple.

Les citoyens de toute la société israélienne ne toléreront plus le danger que représente la vision diabolique de la terreur du Hamas, et les soldats israéliens mèneront cette guerre jusqu'à son terme.

L'action décisive d'Israël contre le Hamas n'est pas seulement un acte d'autodéfense ; c'est une prise de position contre le terrorisme qui menace la paix et la sécurité mondiales.

Mais la guerre seule n'est pas une politique. Une diplomatie habile doit être au cœur de toute stratégie gagnante.

Les alliés modérés - y compris les Palestiniens - veulent voir un Moyen-Orient transformé

En effet, en tirant parti des liens diplomatiques et des accords économiques avec les principaux États arabes modérés tels que les Émirats arabes unis, le Maroc, Bahreïn, l'Égypte, la Jordanie et l'Arabie saoudite, Israël doit élaborer une stratégie de sortie de guerre qui permettrait de déployer de vastes efforts de reconstruction à Gaza, tout en offrant de solides incitations au développement économique pour les Palestiniens.

Or, à l'heure actuelle, il semble que les plans d'Israël pour le lendemain de la guerre soient terriblement sous-développés.

Les alliés modérés de la région, y compris les Palestiniens, ont intérêt à voir un Moyen-Orient transformé et doivent être sollicités en tant que partenaires bienvenus pour une solution visant à mettre fin au conflit, aux côtés des États-Unis, de l'OTAN, de l'Europe et du Royaume-Uni.

Un réalignement au Proche-Orient devra inclure des éléments de la coopération et du partenariat existants entre Israël et ses alliés arabes dans des secteurs tels que les technologies agricoles, les technologies de l'eau, la cybersécurité et les soins de santé.
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'entretient avec le ministre bahreïni des Affaires étrangères Abdullatif bin Rashid al-Zayani à son arrivée à Manama, 13/10/2023
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'entretient avec le ministre bahreïni des Affaires étrangères Abdullatif bin Rashid al-Zayani à son arrivée à Manama, 13/10/2023AP Photo/Jacquelyn Martin

Ce type d'alliance stratégique permettrait non seulement de renforcer la sécurité d'Israël, mais aussi de jeter les bases d'un front uni contre les idéologies extrémistes qui sévissent dans notre région.

Un réalignement du Moyen-Orient devra inclure des éléments de la coopération et du partenariat existants entre Israël et ses alliés arabes dans des secteurs tels que les technologies agricoles, les technologies de l'eau, la cybersécurité et les soins de santé.

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Si nous y parvenons, Gaza pourrait un jour être un endroit où les écoles, les hôpitaux et les lieux de culte seraient débarrassés des tunnels de terreur et des terroristes du Hamas, où les gens pourraient occuper des emplois de qualité et avoir une chance de vivre une vie meilleure en coexistence avec Israël.

L'Autorité palestinienne est le seul partenaire capable d'administrer Gaza.

Il est essentiel que les parties prenantes travaillent ensemble pour renforcer le soutien à une éventuelle direction de Gaza par l'Autorité palestinienne, qui reconstruirait l'enclave palestinienne et tracerait une nouvelle voie pour la bande de Gaza et la région.

Les Palestiniens modérés de Jérusalem et de Cisjordanie, avec lesquels nous et les entreprises de notre portefeuille travaillons depuis des années en tant que collègues, amis et partenaires, sont nos alliés pour un avenir de paix et de coexistence.

Le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin et le dirigeant palestinien Yasser Arafat se serrent la main lors de la signature de l'accord de paix à Washington, en 1993
Le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin et le dirigeant palestinien Yasser Arafat se serrent la main lors de la signature de l'accord de paix à Washington, en 1993AP Photo/Ron Edmonds

Pour que cela se produise à Gaza, l'Autorité palestinienne devra être réformée afin de regagner la confiance des Palestiniens et des Israéliens, ainsi que de la communauté internationale.

Elle doit se débarrasser de la corruption paralysante que ses dirigeants ont laissé prospérer et dénoncer une fois pour toutes tout soutien à la terreur.

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Mais nous devons également reconnaître que l'Autorité palestinienne a été un partenaire clé d'Israël en matière de sécurité, l'aidant à lutter contre les extrémistes depuis une trentaine d'années. Elle est le seul partenaire capable d'administrer Gaza.

La victoire d'Israël réside dans le désir commun d'un avenir meilleur

Sur le plan économique, Israël doit envisager une transformation de ses communautés et capitaliser sur les partenariats et programmes existants développés par son solide écosystème technologique pour attirer les talents, stimuler la création d'emplois et mettre en place des institutions inclusives. L'innovation est en fin de compte la clé d'un avenir collectif.

En favorisant le développement économique local et régional, Israël a le potentiel de créer de nouvelles opportunités dans divers domaines - des domaines professionnels et de l'éducation à l'armée, au secteur de la haute technologie et sur le terrain - ouvrant ainsi la voie à une nouvelle ère.

La victoire d'Israël ne se joue pas seulement sur le champ de bataille, elle passe aussi par une reconsidération régionale et un désir commun de vie, de prospérité, de développement créatif et d'un avenir meilleur.

Le lendemain de la guerre est l'occasion pour Israël de remodeler Gaza et le Moyen-Orient dans son ensemble.

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Erel Margalit est un ancien membre de la Knesset, un investisseur israélien dans les hautes technologies et un entrepreneur social. Il est le fondateur et le président exécutif de la société de capital-risque Jerusalem Venture Partners, basée à Jérusalem, et de Margalit Startup City, un ensemble international de pôles socio-économiques thématiques.

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