Gaza : frappes sur Rafah, la CIJ rejette la "demande urgente" de l'Afrique du Sud

Des Palestiniens observent les dégâts causés par une frappe israélienne sur un immeuble résidentiel à Rafah, dans la bande de Gaza, le 16 février 2024.
Des Palestiniens observent les dégâts causés par une frappe israélienne sur un immeuble résidentiel à Rafah, dans la bande de Gaza, le 16 février 2024. Tous droits réservés AP Photo/Hatem Ali
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Par Euronews, AP
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Cet article a été initialement publié en anglais

La Cour internationale de justice de l'ONU a toutefois souligné qu'Israël devait respecter les mesures antérieures imposées.

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Deux frappes aériennes israéliennes sur Rafah dans la nuit de vendredi à samedi ont tué au moins 13 personnes, dont neuf membres d'une même famille, selon des responsables hospitaliers et des proches.

Le nombre de Palestiniens tués pendant la guerre à Gaza a dépassé les 28 000 personnes, selon le ministère de la santé de Gaza, dirigé par le Hamas. Un quart des habitants de Gaza sont affamés. Environ 1 200 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées et quelque 250 ont été enlevées lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre.

Les frappes de cette nuit sont intervenues après que le président américain Joe Biden a une nouvelle fois mis en garde le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu contre une opération militaire dans la ville la plus méridionale de Gaza sans un "plan crédible et exécutable" visant à protéger les quelque 1,4 million de Palestiniens qui s'y trouvent.

Toutefois, le ministre israélien de la Défense a déclaré que le pays "planifiait minutieusement" l'invasion terrestre de Rafah qu'il avait promise, et M. Netanyahu s'est engagé tôt vendredi à rejeter les "diktats internationaux" sur une résolution à long terme du conflit entre Israël et les Palestiniens.

Les Palestiniens fuient Rafah

Israël a identifié Rafah comme le dernier bastion du Hamas à Gaza et a promis d'y poursuivre son offensive. On estime que 1,4 million de Palestiniens, soit plus de la moitié de la population de Gaza, se sont entassés dans la ville, la plupart d'entre eux étant des personnes déplacées qui ont fui les combats ailleurs dans la bande de Gaza.

Israël a déclaré qu'il évacuerait les civils avant d'attaquer, bien que les responsables de l'aide internationale aient déclaré qu'il n'y avait nulle part où aller en raison de la vaste dévastation laissée par l'offensive.

Selon des responsables humanitaires de l'ONU, les Palestiniens auraient déjà quitté cette zone en raison de l'intensification des frappes israéliennes et se dirigeraient vers les zones centrales autour de Deir al-Balah.

Le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, a fait part aux journalistes vendredi des mouvements signalés en direction de Deir al-Balah, qui se trouve à environ 16 kilomètres au nord de Rafah. Il a également décrit le manque de nourriture à Rafah et ailleurs, en particulier dans le nord de la bande de Gaza, première cible de l'offensive, où de vastes zones ont été complètement détruites.

"A Rafah, les conditions humanitaires sont devenues de plus en plus sévères, avec des rapports continus de personnes arrêtant les camions d'aide pour prendre de la nourriture", a-t-il déclaré.

Dans toute la bande de Gaza, M. Dujarric a indiqué que l'acheminement de l'aide était entravé par les fréquentes fermetures de frontières, les restrictions de longue date à l'importation de marchandises dans l'enclave palestinienne, les dommages subis par les infrastructures essentielles et la situation en matière de sécurité.

La plus haute juridiction de l'ONU rejette la demande de mesures contre l'offensive de Rafah

La Cour internationale de justice (CIJ) a rejeté vendredi une "demande urgente" de l'Afrique du Sud visant à imposer des mesures d'urgence pour protéger Rafah. Elle a toutefois souligné qu'Israël devait respecter les mesures antérieures imposées à la fin du mois dernier à un stade préliminaire dans l'affaire de "génocide".

La plus haute juridiction des Nations unies a déclaré dans un communiqué que la "situation périlleuse" à Rafah "exige la mise en œuvre immédiate et effective des mesures provisoires" qu'elle avait ordonnées le 26 janvier.

Elle a déclaré qu'aucune nouvelle ordonnance n'était nécessaire car les mesures existantes "sont applicables dans toute la bande de Gaza, y compris à Rafah".

Elle a ajouté qu'Israël "reste tenu de se conformer pleinement aux obligations qui lui incombent en vertu de la convention sur le génocide" et de l'arrêt du 26 janvier, qui ordonnait à Israël de faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher la mort, la destruction et tout acte de génocide dans la bande de Gaza.

La Cour a également demandé au Hamas de libérer les otages encore en captivité. Le Hamas a exhorté la communauté internationale à faire en sorte qu'Israël exécute les ordres du tribunal.

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