Joe Biden lance sa campagne lors du discours sur l'état de l'Union

Le président américainJoe Biden prononce le discours sur l'état de l'Union devant le Congrès au Capitole, le 7 mars 2024, à Washington.
Le président américainJoe Biden prononce le discours sur l'état de l'Union devant le Congrès au Capitole, le 7 mars 2024, à Washington. Tous droits réservés Shawn Thew/AP
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Par Euronews avec AP
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Devant le Congrès jeudi, Joe Biden lancé plusieurs flèches contre Donald Trump en lui reprochant de prôner "le ressentiment, la vengeance et la revanche", de mettre en péril la liberté dans son pays et à l'étranger, et de se "soumettre" à Vladimir Poutine.

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Au Capitole jeudi soir, le président a donné le ton de son discours sur l'état de l'Union très rapidement en ciblant son rival républicain Donald Trump, sans jamais citer son nom.

Pendant 68 minutes, sur un ton vif et offensif, comme pour répondre aux critiques et aux inquiétudes persistantes sur son âge, Joe Biden a tancé les républicains sur leur politique, et invité ses collègues démocrates à dialoguer avec lui sur les questions économiques, les impôts et les soins de santé.

Joe Biden est rapidement revenu sur les menaces qui pèsent sur le pays, évoquant l'insurrection du 6 janvier 2021 au Capitole par des partisans de Donald Trump cherchant à renverser l'élection de 2020, et appelant à contrer la menace qui pèse sur la démocratie.

Donald Trump accusé de se "soumettre" à Vladimir Poutine

"Mon prédécesseur, un ancien président républicain, dit à Poutine : “Faites ce que vous voulez.” Je le cite. Un ancien président a vraiment dit ça, se soumettant à un dirigeant russe. Je pense que c’est scandaleux. C’est dangereux, et c’est inacceptable ! », a lancé le président, tout en exhortant le Congrès à soutenir l’Ukraine pour "arrêter Poutine", alors qu’une aide cruciale pour Kiev est toujours bloquée par l’opposition républicaine.

"La liberté et la démocratie sont attaquées en même temps chez nous et à l'étranger", a déclaré Joe Biden en appelant le Congrès à soutenir les efforts de l'Ukraine pour se défendre contre l'invasion russe.

Le président a lancé un appel aux législateurs pour qu’ils adoptent une aide à la défense qui fait cruellement défaut à l’Ukraine. De graves pénuries de munitions ont permis à la Russie de reprendre l'offensive.

"Mon prédécesseur - et certains d'entre vous ici - cherchent à enterrer la vérité sur le 6 janvier - je ne le ferai pas", a déclaré M. Biden. "C'est le moment de dire la vérité et d'enterrer les mensonges. Voici une vérité simple. On ne peut pas aimer son pays uniquement lorsqu'on gagne".

"Ma vie m'a appris à embrasser la liberté et la démocratie", a déclaré Joe Biden. "Un avenir fondé sur les valeurs fondamentales qui ont défini l'Amérique : l'honnêteté, la décence, la dignité, l'égalité. Respecter tout le monde. Donner à chacun une chance équitable. Ne pas donner de refuge à la haine. Aujourd'hui, d'autres personnes de mon âge voient une histoire différente : une histoire américaine de ressentiment, de vengeance et de châtiment. Ce n'est pas moi".

Le président Joe Biden s'exprime lors du discours sur l'état de l'Union au Capitole, jeudi 7 mars 2024, à Washington.
Le président Joe Biden s'exprime lors du discours sur l'état de l'Union au Capitole, jeudi 7 mars 2024, à Washington.Mark Schiefelbein/Copyright 2024 The AP. All rights reserved.

Messages sur son âge

Le président, âgé de 81 ans, était surveillé de près, non seulement pour son message, mais aussi pour sa capacité à le faire passer avec vigueur et maîtrise.

Les collaborateurs de la Maison-Blanche ont indiqué que Joe Biden souhaitait prouver que ses détracteurs avaient tort en montrant son côté combatif et en essayant d'épingler les républicains sur des positions qu'il juge en décalage avec le pays, notamment en ce qui concerne l'accès à l'avortement, mais aussi la politique fiscale et les soins de santé. Cela fait partie des efforts qu'il déploie depuis le début de sa campagne pour clarifier, même dans ses discours officiels, le choix des électeurs qui se présenteront aux urnes cet automne.

Le discours sur l'état de l'Union est une soirée phare du calendrier de la Maison Blanche, offrant aux présidents une ligne directe avec un public captif de législateurs et de dignitaires dans l'hémicycle et des dizaines de millions de téléspectateurs à la maison. Pourtant, cette soirée a perdu de son éclat avec la baisse du nombre de téléspectateurs.

M. Biden s'est livré à un échange bruyant avec les législateurs en se demandant si le code des impôts était juste et si les milliardaires et les entreprises avaient besoin de "2 000 milliards de dollars d'allégements fiscaux supplémentaires", comme il l'a reproché aux républicains.

Les thèmes centraux de l'avortement et de l'immigration

L'un des moments les plus controversés de son discours a eu lieu lors de ses remarques sur l'immigration, lorsque Joe Biden a dénoncé les soutiens apportés par les groupes conservateurs à la législation bipartisane sur les frontières que les républicains ont rejetée le mois dernier.

Alors que la représentante Marjorie Taylor Greene, parée d'accessoires pro-Trump, tançait Biden, le président a brandi un badge blanc que l'élue républicaine de Géorgie lui avait remis plus tôt, portant le nom de Laken Riley, qui, selon les autorités, a été tué par un ressortissant vénézuélien qui est entré illégalement aux États-Unis en septembre 2022.

Joe Biden a qualifié Laken Riley de "jeune femme innocente qui a été tuée par un illégal". Il a exprimé ses condoléances à sa famille.

Biden a peint un avenir optimiste pour le pays alors que les textes législatifs massifs qu’il a promulgués au cours de ses deux premières années de mandat sont mis en œuvre. Mais il devait également avertir que les progrès qu’il constate dans le pays et à l’étranger sont fragiles – et particulièrement vulnérables si Trump revient à la Maison Blanche.

L'accès à l'avortement et aux traitements de fertilité était également un élément clé du discours, en particulier à la lumière d'une décision controversée de la Cour suprême de l'Alabama qui a bouleversé l'accès aux traitements de fécondation in vitro dans l'État.

Joe Biden a également fustigé l’annulation de la garantie fédérale concernant l’avortement et promis de "rétablir" cette protection si les Américains élisent un Congrès favorable au "droit de choisir".

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Recherche de cessez-le-feu à Gaza

Cette année, Joe Biden a été confronté à de puissantes secousses – en particulier parmi ses partisans  – en raison de son soutien indéfectible à la guerre menée par Israël contre le Hamas à Gaza. La Maison Blanche avait initialement espéré qu’un cessez-le-feu à court terme serait mis en place d’ici le discours. Il reproche au Hamas de n’avoir pas encore accepté un accord négocié par les États-Unis et leurs alliés.

De nombreux démocrates et républicains portaient des épinglettes et des autocollants en l’honneur des otages israéliens toujours retenus captifs à Gaza. Pendant ce temps, plusieurs progressistes de la Chambre portaient des keffiehs palestiniens, ces foulards à carreaux noirs et blancs qui symbolisent désormais la solidarité palestinienne. Le cortège de Biden a emprunté un itinéraire détourné jusqu’au Capitole, alors que des centaines de manifestants en faveur du cessez-le-feu tentaient de perturber son chemin depuis la Maison Blanche. 

"Je travaille d’arrache-pied pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat d’au moins six semaines", qui permettrait la libération des otages israéliens retenus à Gaza, a avancé le président. Joe Biden a également annoncé qu’il avait ordonné à l’armée américaine d’établir un port temporaire sur la côte de Gaza afin d’augmenter le flux d’aide vers le territoire assiégé.

Après le discours, Biden devait effectuer un week-end de voyage électoral, organisant des événements en Pennsylvanie vendredi et en Géorgie samedi. Donald Trump fera également campagne en Géorgie ce jour-là.

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