Le vote devrait sans surprise donner un cinquième mandat à Vladimir Poutine, 71 ans, qui resterait à la tête du pays jusqu'en 2030.
Les premiers bureaux de vote ont ouvert dans les régions les plus orientales de la Russie, la Tchoukotka et le Kamtchatka, à 8 heures du matin, heure locale. Selon la commission électorale centrale, 112,3 millions de personnes sont appelées à se rendre dans les 100 000 bureaux de vote répartis sur les 11 fuseaux horaires du pays. S'y ajoutent près d'1,9 million d'électeurs qui vivent à l'étranger.
Le scrutin a également lieu dans les territoires occupés d’Ukraine, où les habitants sont appelés à "voter" alors que les listes électorales ne sont pas à jour et qu'ils vivent sous la menace d’hommes armés.
La guerre de Moscou contre son voisin entre dans sa troisième année. La Russie a l'avantage sur le champ de bataille mais Kyiv a montré cette semaine sa capacité à attaquer le territoire russe en profondeur, à l'aide de drones, et à la frontière, avec des incursions armées.
Vladimir Poutine brigue un cinquième mandat pratiquement sans opposition. Ses opposants politiques sont soit en prison, soit en exil à l'étranger, et le plus féroce d'entre eux, Alexeï Navalny, est désormais mort. Les trois autres candidats en lice appartiennent à une opposition fictive qui suit la ligne du Kremlin.
Ce nouveau scrutin doit permettre à Vladimir Poutine de demeurer au pouvoir jusqu'en 2030. Il pourra alors concourir à nouveau pour se maintenir au pouvoir jusqu'en 2036, grâce à une révision de la Constitution initiée il y a 4 ans.
Les observateurs ne s'attendent pas à ce que les élections soient libres et équitables. Outre le fait que les électeurs n'ont eu que peu de choix, les possibilités de contrôle indépendant sont très limitées. Le fait que le vote se déroule sur trois jours et l'opacité du vote électronique permettront au pouvoir de truquer les résultats.
Selon les résultats officiels, lors du dernier scrutin de 2018, le président russe avait obtenu 77,53 % des suffrages.
Seule inquiétude du Kremlin dans ce scénario bien rôdé : l'opération "Midi contre Poutine", soutenue par l'équipe du dissident russe Alexeï Navalny. Celle-ci appelle les Russes à venir à venir en masse à “midi pile” dans les bureaux de vote pour exprimer leur désaccord avec ce scrutin.
Jeudi soir, le parquet de Moscou a averti tous les électeurs qui envisagent de participer cette action seront poursuivis.