Cette fois, les manifestants n'ont pas crié ni brandi de drapeaux, mais ont dansé pour la liberté.
Au son des mix des DJs, des manifestants se sont rassemblés samedi soir à Budapest, sur la place Kossuth, face au Parlement hongrois, pour protester contre la politique de lutte antidrogues menées par le gouvernement.
Ces derniers mois, les descentes de polices se sont multipliés dans les salles de concert. Plusieurs musiciens et chanteurs critiques du gouvernement ont été arrêtés pour possession de faibles quantités de stupéfiants. Des observateurs estiment que ces descentes de police sont une manière de réprimer les voix critiques du gouvernement hongrois.
Les organisateurs de la manifestation de samedi soir ont souligné qu'il ne s'agissait pas de défendre les dealers et les consommateurs, mais de protéger la vie nocturne et le tourisme, amis aussi de plaider pour une autre politique de lutte contre les drogues.
"Des dizaines de jeunes sont emmenés menottés. Il y a effectivement des problèmes de drogue, mais je ne pense pas que cela soit une solution", affirme Péter Sárosi, rédacteur en chef du site web Drogriporter, à l'origine de la manifestation.
"Nous sommes ici devant le Parlement pour demander au gouvernement de s'asseoir avec des experts, d'élaborer une stratégie globale de lutte contre la drogue et d'investir dans ce qui rendra nos communautés plus sûres et plus saines, à savoir la prévention, le traitement, la réduction des risques et l'information".
Le publiciste Róbert Puzsér est également monté sur scène lors de la manifestation, déclarant que le gouvernement Orbán a transformé la stratégie hongroise en matière de drogues en un gadget de campagne, mais qu'il ne se préoccupe pas vraiment des milliers de personnes dans les régions reculées du pays dont les vies sont ruinées par les drogues de synthèse.
Il a rappelé que récemment, le commissaire du gouvernement chargé de l'éradication du trafic de drogue, László Horváth, a déclaré qu'il y avait une tolérance zéro pour les drogues, mais que l'alcool faisait partie de la culture hongroise. L'alcoolisme représente pourtant un problème majeur de santé publique.
Si les overdoses liées à la consommation de stupéfiants font quelques dizaines de victimes par an dans le pays, l'alcoolisme y est lui la cause de quelques 30 000 décès prématurés.