Simon Boccanegra mis en scène par Andreas Homoki : le baryton Ludovic Tezier révèle la profondeur des sentiments de l’opéra de Verdi.
Ludovic Tezier avance dans les couloirs de l’Opéra de Zurich. Le baryton marseillais se confie en exclusivité à Euronews.
« Le chemin entre la loge et la scène, c'est une espèce de sas entre deux mondes, le monde de Ludovic Tézier, le monde de Simon Boccanegra.
C’est plutôt un moment de vide. Ce n'est vraiment qu'au moment du premier pas sur scène, quand on se jette en scène et la musique nous rattrape, que l'on peut et on doit se libérer et laisser toute la place au personnage.
Verdi est un compositeur brillant. C'est un compositeur très théâtral. Il y a beaucoup d'amour dans cette partition.
Ce sont des partitions, comme on dit, qui, quand on les a en mains, quand on les déchiffre, on le dit, chaque page est un choc.»
Giuseppe Verdi compose Simon Boccanegra au XIVe siècle : c’est l'histoire tragique d'un aventurier de la mer qui perd son amante et devient le doge de Gênes.
Andréan Homoki, metteur en scène : "Il y a toujours, chez Verdi, ce leitmotiv, des pères forts, de leurs filles. Et des failles dans les familles".
Ludocic Tezier, baryton : « Verdi a perdu ses enfants lorsque ceux-ci avaient un âge extrêmement jeune. Donc il y a toujours une recherche de ces anges perdus et de sa paternité que le destin lui aura volée et qui est extrêmement touchante cette recherche, on la sent parfaitement dans Simon. »
L'apogée de la tension émotive de cet opéra est le moment où Simon Boccanegra retrouve sa fille qu'il avait perdue depuis longtemps.
Jennifer Rowley, soprano : "Même s'il y a cette tension et cette envie de s'embrasser, on se retient, et tous les deux nous nous disons que c'est beaucoup d'émotions d'un coup. Prenons un peu de recul pour réaliser ce que nous ressentons et construire une relation."
Le bonheur est de courte durée : Simon Boccanegra est empoisonné peu de temps après avoir retrouvé sa fille.
Andréan Homoki, métteur en scène : "Il ouvre alors une porte comme vers le Royaume des cieux, comme une consolation. Ce n'est pas une mort comme on l'entend : il va dans un autre monde, dans le monde de ses souvenirs".
Ludocic Tezier, baryton : « Quelle musique ! J’ai beaucoup de tendresse pour cet homme de par la vie qu'il a eue, par le cadeau qu'il nous a fait à tous, aussi bien au public qu'aux artistes que nous sommes. Merci Verdi. »