Une grande exposition du photographe allemand Wolfgang Tillmans sera la dernière avant la fermeture de la mondialement célèbre "Notre-Dame des tuyaux".
Le Centre Pompidou, l'une des institutions culturelles les plus radicales et les plus appréciées de Paris, s'apprête à fermer ses portes cet automne pour une rénovation majeure de cinq ans.
Cette rénovation prévoit le désamiantage de toutes les façades, d'importantes améliorations en matière de sécurité incendie et la reconfiguration d'étages entiers, y compris la création d'un nouveau niveau dédié aux enfants.
Sa vaste collection de chefs-d'œuvre modernes et contemporains sera dispersée dans les musées de Paris, de France et d'ailleurs.
Les travaux devraient commencer d'ici la fin de l'année 2025 et la réouverture est prévue pour 2030.
Le bâtiment qui a enfreint les règles et fait scandale
Avec ses tuyaux exposés de manière non-conventionnelle et ses escaliers mécaniques squelettiques rampant à l'extérieur, le Pompidou fut un jour considéré comme un scandale architectural.
Les premiers critiques l'ont surnommé de manière moqueuse la "Notre-Dame des tuyaux", consternés par sa rupture avec l'élégance ordonnée du Paris haussmannien.
Mais avec le temps, le bâtiment - conçu par les jeunes architectes Renzo Piano et Richard Rogers, alors inconnus, et inauguré en 1977 - a conquis le cœur du public.
Commandé par le président Georges Pompidou - décédé avant son achèvement - et baptisé en son honneur, le bâtiment est né de sa vision radicale : un lieu où l'art et la vie entreraient en collision, et où des disciplines allant de la peinture à la performance pourraient coexister sous un même toit.
Aujourd'hui, le Centre Pompidou abrite plus de 120 000 œuvres d'art moderne et contemporain, dont des pièces emblématiques de Louise Bourgeois, Frida Kahlo, Joan Miró, Marcel Duchamp, Marc Chagall et bien d'autres encore.
Rien d'étonnant à ce qu'il soit si populaire. Pour la seule année 2024, le centre a attiré plus de 3 millions de visiteurs, ce qui en fait l'une des institutions les plus visitées de Paris, juste derrière le Louvre (8 millions) et le musée d'Orsay (3,7 millions).
Cette année, l'institution a présenté l'une de ses expositions les plus ambitieuses et les plus politiques de mémoire récente. Intitulée Paris Noir (article en anglais), l'exposition (qui s'est tenue jusqu'à la fin du mois de juin) a retracé la riche contribution, trop souvent négligée, des artistes noirs d'Afrique, des Amériques et des Caraïbes qui ont vécu ou transité par Paris entre 1950 et 2000.
Avec plus de 150 artistes - de Wifredo Lam à Luce Turnier, de Beauford Delaney à Agustín Cárdenas - l'exposition a permis de dresser une nouvelle cartographie de la modernité postcoloniale, d'une grande ampleur et d'une grande force visuelle.
Aujourd'hui, la dernière grande exposition avant la fermeture de Pompidou est une vaste rétrospective du photographe allemand Wolfgang Tillmans. Installée dans l'ancienne bibliothèque publique, l'exposition rassemble plus de trois décennies de travail de l'artiste lauréat du prix Turner, largement considéré comme l'un des photographes les plus influents de sa génération.
Intitulée " Nothing could have prepared us - Everything could have prepared us" (Rien n'aurait pu nous préparer - Tout aurait pu nous préparer), cette rétrospective présente l'approche très variée de l'artiste en matière de création d'images, qu'il s'agisse de portraits, de natures mortes, d'architecture, de photographies documentaires ou d'abstraction.
La rétrospective Wolfgang Tillmans se tiendra jusqu'au 22 septembre 2025.