Débat : l'Europe et la Chine face au défi de la préservation de la biodiversité

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Par Jeremy Wilks
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Alors que la première partie du sommet des Nations Unies sur la biodiversité se déroule à Kunming en Chine, nous réunissons des spécialistes européens et chinois pour un débat sur euronews qui définit les problèmes et explore les solutions.

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On sait que la biodiversité est menacée dans le monde entier. Quelles sont les pistes pour protéger la vie sauvage et créer un monde plus respectueux de la nature ? Alors que la première partie du sommet des Nations Unies sur la biodiversité se déroule à Kunming en Chine, nous réunissons des spécialistes européens et chinois pour un débat sur euronews qui définit les problèmes et explore les solutions. Retrouvez la version intégrale ici.

Le président Xi Jinping a tenu le discours introductif lors de la COP15 sur la biodiversité à Kunming en Chine. Voici ce que la Chinoise Li Lin, directrice de la politique et de la sensibilisation mondiales à WWF International, en retient :"L'un des points les plus marquants, c'est qu'il a promis l'équivalent de 200 millions d'euros pour la création d'un fonds pour la biodiversité de Kunming et aussi appelé d'autres pays à en faire partie," se félicite-t-elle.

La pandémie a changé la donne

Autre participante du débat, Meriem Bouamrane, chef de la section écologie et biodiversité de la division des sciences écologiques et de la terre du programme sur l'homme et la biosphère (MAB) à l'UNESCO. Elle estime que la pandémie a changé la donne dans la lutte pour la préservation de la biodiversité.

_"_I__l y a avec cette crise, une prise de conscience sans précédent de notre interdépendance avec la nature, les écosystèmes et la biodiversité. Si les gens sont plus conscients des choix qu'ils ont," ajoute-t-elle, "ils peuvent sélectionner ce qu'ils achètent en sachant que les conséquences de leur choix ont un impact positif ou non sur la biodiversité."

Agir au niveau des consommateurs

Les habitudes de consommation représentent un champ d'action selon des spécialistes qui estiment que l'on devrait intégrer le coût de l'atteinte à la nature dans le prix des produits. C'est ce que préconise Josef Settele, professeur d'écologie de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques IPBES et du Centre Helmholtz pour la recherche environnementale UFZ.

"Ce type d'approche permettra d'avoir des conditions dans lesquelles les aliments biologiques seront moins chers que les conventionnels qui devront eux supporter le coût de l'atteinte à l'environnement," affirme-t-il avant de tempérer : "On doit utiliser des arguments économiques, mais on ne doit pas tomber dans le piège de définir un coût par espèce menacée par exemple."

Quels résultats attendre du sommet de Kunming ?

Alors que les vingt objectifs de préservation d'Aichi ont été fixés en 2010 au Japon, un rapport majeur a pointé un échec collectif à ce propos : aucun des objectifs n'a été pleinement atteint.

Pour Ma Jun, directeur de l'Institut chinois pour les affaires publiques et environnementales, autre participant au débat, en voici les raisons :"Nous mettons tous ces objectifs ambitieux sur le papier," indique-t-il. "Mais ils ne sont pas soutenus par de la législation ou de la politique gouvernementale et puis ll'investissement adéquat n'a pas été mis sur la table," constate-t-il.

Pour autant, Li Lin estime que des avancées peuvent être enregistrées à Kunming : "Cette COP15 est un moment crucial pour la Chine pour qu'elle joue ce rôle de pays hôte et qu'elle tente d'atténuer les différences entre les points de vue à travers le monde, mais aussi ses propres préoccupations pour que l'on aboutisse l'an prochain à Kunming, à la signature d'un traité sur la préservation. Ce texte pourrait être porteur de transformation et ambitieux et continuer d'assurer la protection dont nous avons tous besoin," conclut-elle.

Journaliste • Jeremy Wilks

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