Coraux, plastique, zones mortes : quatre chiffres pour en savoir plus concernant l'impact du réchauffement climatique sur les océans à l'occasion du One Ocean Summit.
Alors que la première édition du One Ocean Summit s'est clôturé ce vendredi à Brest avec la visite d'Emmanuel Macron, décryptons en quelques chiffres l'impact du réchauffement climatique sur les océans.
26% de nos émissions de CO2 sont absorbées par les océans (environ)
Les océans sont un enjeu clé dans la lutte contre le réchauffement climatique en limitant le dioxyde de carbone (CO2) présent dans l'atmosphère de la terre. D'après le rapport 2019 du GIEC consacré aux océans, ils ont absorbé « plus de 90 % de la chaleur accumulée dans l’atmosphère par l’effet de serre depuis la révolution industrielle ». Cependant, ce milieu reste lui-aussi fragile et sensible aux dérèglements climatiques.
Les vagues de chaleur marines, moins connues que les canicules terrestres, ont ainsi des effets dévastateurs sur la biodiversité. Les études concluent à une augmentation en fréquence et en intensité de ces vagues à mesure que le climat se réchauffe.
Trois dangers principaux pour les océans
Trois phénomènes principaux menacent les océans et la biodiversité qu'ils abritent :
- L'augmentation de la température de l'eau : le réchauffement climatique augmente la température de l'eau des océans. Par réaction physique, celle-ci prend plus de place et son niveau augmente entre autres conséquences. 2021 a ainsi été l'année record de chaleur pour les océans d'après Futura Science. Selon la même source, depuis la fin des années 1980, « la température a augmenté à un rythme jusqu'à six fois supérieur à celui des décennies précédentes ».
- L'acidification de l'eau de mer : les océans absorbent une partie du CO2 présent dans l'atmosphère. Cependant, cette absorption a pour conséquence de rendre l'eau plus acide. Ce phénomène a des effets directs sur certains organismes peuplant les océans comme les huîtres ou les moules que nous consommons. Ce phénomène a également un impact sur les coraux. D'après la plateforme Océan et Climat, « l'acidité des océans a augmenté de 30 % en 250 ans et ce phénomène continue à s’amplifier ».
- La désoxygénation : la hausse des températures et des activités humaines conduit à une eau qui s'est appauvrie en oxygène au cours des dernières décennies. Par exemple, un écosystème peut consommer davantage d'oxygène qu'il n'en produit, il « s'étouffe » petit à petit.
Certaines espèces notamment les grands animaux mais aussi les crustacés ou les coraux ne peuvent survivre dans ces nouvelles conditions. Asphyxiés, ils disparaissent alors de ces « zones mortes ». Un comité dédié de l'UNESCO alerte sur l'augmentation de la taille et du nombre de ces zones.
Ces phénomènes sont tous interconnectés comme le montre l'infographie ci-dessous :
250 000 espèces connues
Les zones marines abritent environ 250 000 espèces … officiellement. Un chiffre largement en dessous de la réalité car l'océan est un milieu beaucoup plus vaste à étudier, parfois extrêmement difficile d'accès et avec des écosystèmes très différents. D'après Gilles Boeuf, biologiste, ce chiffre ne représenterait qu'une portion des espèces océaniques : pas plus de 13%.
Si nous ne connaissons pas ces espèces, elles, nous connaissent par le biais de la pollution. En janvier, l'association WWF alertait sur une contamination au plastique ayant « atteint toutes les parties des océans, de la surface aux grands fonds marins, des pôles aux côtes des îles les plus isolées, et se retrouve du plus petit plancton à la plus grosse baleine ».
38 % de la population mondiale vit à moins de 100 km des côtes.
Les océans jouent un rôle primordial pour l'être humain que ce soit pour l'alimentation ou la vie quotidienne ou encore le commerce puisque 90% du transport international de marchandise se fait par la mer. Les océans sont parfois de véritables enjeux politiques comme l'ont montré les tensions entre le Royaume-Uni et la France autour de la pêche.
Océan et climat rapporte que 20% de l’apport en protéines (hors céréales) de l’alimentation humaine provient des produits de la mer. Des produits qui dépendent souvent d'écosystèmes fragiles comme les mangroves ou les coraux fortement menacés par les effets du changement climatique.
Enfin, ces écosystèmes peuvent aussi représenter une protection naturelle à l'heure où les événements météorologiques extrêmes se multiplient. Ainsi, d'après l'Agence française du développement, un récif coralien peut « diminuer la hauteur des vagues de 85 % ».