Le Parlement hongrois a déclaré l’état d’urgence illimitée face à l’épidémie. Cette situation permet au Premier ministre de s’affranchir de l’aval des députés.
L’état d’urgence en Hongrie et surtout les pouvoirs accordés dans ce cadre au Premier ministre annonce de nouvelles tensions entre l’Union européenne et Budapest. Le texte adopté en début de semaine réduit le rôle du Parlement et permet ainsi à Viktor Orban de diriger par décret le pays. Une peine de 5 ans d’emprisonnement est aussi prévue en cas de diffusion de fausses informations.
Le gouvernement hongrois est pointé du doigt depuis plusieurs années par les institutions de l’Union pour ses atteintes au respect de l’Etat de droit. Certains eurodéputés estiment que Budapest a atteint le point de non-retour démocratique. "Cela signifie la suspension de la démocratie parlementaire en Hongrie et un pouvoir absolu à travers les décrets pour Viktor Orban sans durée limitée", dénonce le social-démocrate Juan Fernando López Aguilar.
La Commission européenne analyse actuellement le texte. Ce dossier est à l’ordre du jour de la réunion du Collège des Commissaires ce mercredi. Sans jamais mentionner la Hongrie, la présidente de l’institution rappelle que pendant la crise il est important de défendre les valeurs européennes.
Le porte-parole du gouvernement hongrois répond sur Twitter que cet état d’urgence préserve les droits fondamentaux européens comme l’Etat de droit et la liberté de la presse.