Le GNL américain "est un pilier essentiel de l'infrastructure de sécurité énergétique" de l’UE

Réunion le 4 avril 2023 à Bruxelles du Conseil de l'énergie UE-Etats-Unis
Réunion le 4 avril 2023 à Bruxelles du Conseil de l'énergie UE-Etats-Unis Tous droits réservés European Union
Tous droits réservés European Union
Par Stefan Grobe
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

En déplacement cette semaine à Bruxelles, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a réaffirmé le soutien énergétique des Etats-Unis à l’UE.

PUBLICITÉ

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken était omniprésent cette semaine à Bruxelles. Il était dans la capitale belge pour participer à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN, mais aussi pour prendre part au Conseil de l'énergie UE – Etats-Unis.

Il a renouvelé l'engagement de Washington à collaborer avec ses partenaires de l'Union en matière de sécurité énergétique, afin de s'assurer que les 27 ne dépendent plus du gaz et du pétrole en provenance de Russie. Pour évoquer ces enjeux Euronews a interrogé Simone Tagliapietra, chercheur à l'institut Bruegel.

Euronews :

Quelles sont les principales réalisations de cette coopération énergétique transatlantique ?

Simone Tagliapietra :

Je pense que la principale réalisation jusqu'à présent a été la grande coopération en matière de GNL (gaz naturel liquéfié) qui a été établie entre l'Union européenne et les États-Unis. Les États-Unis exportaient en 2021 environ 20 milliards de mètres cubes de GNL vers l'Europe. L'année dernière, en pleine crise énergétique, les exportations de GNL vers l'Europe sont montées en flèche pour atteindre plus de 56 milliards de mètres cubes, et le GNL américain représente désormais un pilier essentiel de l'infrastructure de sécurité énergétique européenne.

Euronews :

Washington et l'UE se sont engagés à atteindre la neutralité carbone en 2050. Est-ce que la guerre en Ukraine menace cette ambition ?

Simone Tagliapietra :

En ce qui concerne l'Europe, je pense que la guerre en Ukraine a été, et continue d'être, un catalyseur de la transformation verte depuis le début de la guerre. Nous avons constaté une augmentation significative du déploiement de panneaux solaires dans toute l'Europe, par exemple. Nous avons assisté à une forte accélération du déploiement des pompes à chaleur qui permettent aux familles de se débarrasser de leur chaudière à gaz à la maison. Nous assistons donc à des mesures sans précédent pour réduire la dépendance de l'Europe à l'égard du gaz, et ces mesures sont prises par les industries et par les familles elles-mêmes. Je pense donc qu'après cette guerre, l'Europe sera beaucoup plus verte qu'auparavant. Je dirais donc que ce que (Vladimir) Poutine a fait en Ukraine a certainement renforcé le partenariat énergétique entre l'Union européenne et les États-Unis.

Euronews :

Cette étroite coopération serait-elle en danger si un républicain remportait l'élection présidentielle américaine l'année prochaine ?

Simone Tagliapietra :

Quand Donald Trump est arrivé à la Maison Blanche, il a dit : écoutez, les énergies renouvelables sont des fake news et nous voulons que le charbon soit de retour dans le mix énergétique américain. Ce que nous avons constaté pendant sa présidence c'est que les énergies renouvelables n'ont cessé de croître aux États-Unis et que l'utilisation du charbon n'a cessé de diminuer. Il en sera de même dans d'autres secteurs de l'énergie. Cela signifie que les réalités du marché sont bien plus importantes que ce qu'un président peut penser. Et je pense que même si Donald Trump est de retour ou si les républicains sont de retour, cela n'affectera pas beaucoup les nouvelles relations entre les États-Unis et l'UE dans le domaine de l'énergie. De plus, il est dans l'intérêt des acteurs industriels aux États-Unis de continuer à exporter de l'énergie vers l'Europe.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

L'incertitude monte en Europe alors que les prix du pétrole continuent de grimper

State of the Union : protéger la nature et contrôler les grandes entreprises technologiques

State of the Union : économie de guerre et aide humanitaire