L'humanitaire belge Olivier Vandecasteele, détenu en Iran pendant 455 jours, a été libéré

Le Belge Olivier Vandecasteele sur une bannière d'Amnesty International
Le Belge Olivier Vandecasteele sur une bannière d'Amnesty International Tous droits réservés Capture d'écran AP
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Par Jorge LiboreiroEuronews avec AFP
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Il est en route vers la Belgique a annoncé ce vendredi le Premier ministre belge Alexander de Croo.

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Emprisonné à Téhéran depuis février 2022, Olivier Vandecasteele a été libéré. Il est en chemin vers la Belgique. Ce travailleur humanitaire était poursuivi pour des accusations d’espionnage, un chef d’accusation contesté à Bruxelles.

La nouvelle a été annoncée par le Premier ministre belge, Alexander De Croo, dans un communiqué de presse publié vendredi matin.

"Olivier Vandecasteele est en route pour la Belgique. Si tout se passe comme prévu, il sera parmi nous ce soir. Enfin libre", écrit le dirigeant belge.

"Olivier a passé 455 jours dans une prison de Téhéran. Dans des conditions insupportables. Innocent".

Son retour est "un soulagement pour sa famille, pour ses amis, pour son collègue", a ajouté Alexander De Croo, qui a ensuite tweeté une photo de l'humanitaire à bord d'un avion, avec ces mots : "Enfin avec nous".

Olivier Vandecasteele a quitté Téhéran jeudi soir et a été transporté par avion à Oman pour y passer un examen médical, a déclaré le Premier ministre. Il était accompagné de diplomates et de militaires belges.

Sa libération a été rendue possible grâce à un échange de prisonniers entre l'Iran et la Belgique, a indiqué le ministère des Affaires étrangères d'Oman dans un communiqué.

Peu après l'annonce d'Alexander De Croo, le gouvernement iranien a confirmé que le prisonnier échangé était Assadollah Assadi, un ressortissant iranien qui avait été condamné à 20 ans de prison par le tribunal d'Anvers en 2021 pour avoir planifié un attentat à la bombe manqué contre un groupe d'opposition iranien à Paris.

L'ONG Médecins du Monde, avec laquelle Olivier Vandecasteele a travaillé, a déclaré avoir appris sa libération "avec un immense soulagement".

"Nous lui souhaitons un bon retour chez lui et un séjour heureux auprès de ses proches", ajoute l’organisation humanitaire.

Qui est Olivier Vandecasteele ?

Né à Tournai, dans le sud de la Belgique, Olivier Vandecasteele a passé sa carrière professionnelle à travailler pour plusieurs ONG en Afghanistan, au Mali, dans la région du Sahel et, plus récemment, en Iran.

Le ressortissant belge est retourné à Téhéran en février 2022 pour s'occuper de ses affaires personnelles pour ce qui devait être un voyage rapide avant de quitter définitivement le pays.

Il a été arrêté le 24 février par des agents de sécurité iraniens en civil, qui ne lui auraient pas présenté de mandat d'arrêt.

Selon un groupe d'experts des Nations Unies, Olivier Vandecasteele a été soumis à de "multiples interrogatoires" et s'est vu refuser l'accès à un avocat.

Olivier Vandecasteele a d'abord été détenu à la prison d'Evin avant d'être transféré, les yeux bandés, dans une pièce sans fenêtre située dans un lieu inconnu, ont indiqué les experts.

Il a ensuite été condamné à 40 ans de prison et à 74 coups de fouet.

La justice iranienne avait retenu quatre chefs d'accusation contre lui : espionnage, coopération avec les États-Unis, contrebande de devises et blanchiment d'argent. Ces accusations ont été qualifiées d'"arbitraires" et de "violation flagrante du droit international" par les experts des Nations Unies.

"Nous pensons que M. Vandecasteele a été arbitrairement privé de sa liberté et qu'il est victime d'une disparition forcée pendant les périodes de détention", ont-ils déclaré dans un rapport publié en janvier.

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Les experts ont reçu des documents faisant état d'une perte de poids de 15 kilos, de problèmes de santé "graves" et d'une grève de la faim de deux semaines.

La détérioration de son état de santé a déclenché des manifestations de solidarité dans toute la Belgique et a renforcé la pression sur le gouvernement pour qu'il trouve une solution diplomatique pour ramener le travailleur humanitaire dans son pays.

Les relations entre l'Occident et l'Iran se sont détériorées ces derniers mois à la suite de la mort de Mahsa Amini et des preuves de plus en plus nombreuses de l'aide militaire apportée par Téhéran à Moscou dans le cadre de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

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