Les avocats d'Eva Kaili demandent une enquête sur une éventuelle violation de l'immunité

L'eurodéputée Eva Kaili
L'eurodéputée Eva Kaili Tous droits réservés Fred MARVAUX/ European Union 2017 - Source : EP
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Par Maria Psara
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L’élue grecque est impliquée dans le scandale de corruption qui a secoué en décembre 2022 le Parlement européen. Ses avocats souhaitent des réponses sur la procédure réalisée par l'institution.

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Près d'un an après l'arrestation de l'eurodéputée Eva Kaili, ses avocats expliquent qu'ils avaient demandé une audition devant la commission des affaires juridiques du Parlement européen afin de présenter ce qu'ils affirment être des preuves d'une violation du droit à la protection parlementaire de l'élue grecque.

Ils espèrent que si le Parlement estime que son arrestation a violé les règles de l'institution en matière d'immunité, cela soutiendra leur cause devant les tribunaux belges.

Ils affirment que l'ancienne vice-présidente de l'hémicycle a fait l'objet d'une enquête illégale de la part de la police belge et des services secrets. En tant que députée elle bénéficiait d'une protection parlementaire, expliquent les deux conseils de l'élue grecque dans une interview accordée à Euronews.

Eva Kaili a porté l'affaire devant les tribunaux, mais la procédure est toujours en cours. Les avocats menacent donc de prendre des mesures contre le Parlement européen.

"Le Parlement européen a le devoir d'agir maintenant. Il n'a plus le droit de reporter. Il doit agir maintenant", insiste Christophe Marchand, avocat d’Eva Kaili.

"S'il n'agit pas, nous en tirerons les conséquences car nous considérons qu'il s'agit d'une faute. C'est une faute personnelle des personnes qui sont en charge au Parlement pour ne pas avoir simplement programmé une audience. C'est une faute personnelle. C'est une violation de la législation européenne".

Eva Kaili a été arrêtée en décembre dernier. Elle est poursuivie pour corruption, blanchiment d'argent et participation à une organisation criminelle, après la découverte de milliers d'euros en cash dans son appartement. Les enquêteurs soupçonnent des pots-de-vin du Qatar et du Maroc pour influencer les décisions du Parlement.

Ses avocats souhaitent maintenant que l'affaire soit classée en raison de ce qu'ils décrivent comme de multiples erreurs commises par les autorités belges.

"On ne peut plus appeler ce dossier Qatargate. C'est fini. Il faut appeler ce dossier : Belgiangate. Les services secrets ont fait un rapport qu'ils ont remis au procureur fédéral en avril de l'année dernière. Ce qui est très important, c'est que le nom d'Eva Kaili n'est pas mentionné dans ce rapport. Il n'y avait donc aucun soupçon à son encontre", affirme l’autre conseil d’Eva Kaili, Sven Mary.

Les avocats accusent le juge, précédemment en charge de l'enquête, d'essayer de protéger d'autres eurodéputés.

La décision dans la procédure lancée par la parlementaire grecque contre les autorités belges est pour le moment reportée. Eva Kaili attend dans le même temps d'être jugée dans le scandale de corruption qui a entraîné son arrestation.

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