L’Europe spatiale pourra s’appuyer sur ses propres lanceurs en 2024

Lancement d'une fusée Ariane-5 depuis Kourou en décembre 2022
Lancement d'une fusée Ariane-5 depuis Kourou en décembre 2022 Tous droits réservés Business Wire 2022
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Par Grégoire Lory
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A l’occasion de la 16e Conférence spatiale européenne à Bruxelles, les acteurs du secteur ont confirmé que l’Europe reprendra à partir de juin ses propres tirs.

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En 2024, l'Europe sera de nouveau dans l'espace... par ses propres moyens. Les responsables politiques et industriels ont indiqué mardi à Bruxelles lors de l'ouverture de la 16e Conférence spatiale européenne que le Vieux continent pourra à nouveau s'appuyer sur ses propres lanceurs. La fenêtre pour ces nouveaux tirs est fixée entre le 15 juin et le 31 juillet.

Depuis l’été dernier, l'Europe ne dispose plus de gros lanceur avec la fin d'Ariane 5, dont le terme été programmé en 2018. Ce vide est une situation dangereuse pour la compétitivité et la sécurité du continent.

"Nous devons être honnêtes. Nous sommes confrontés à une crise sans précédent. L'Europe a perdu son accès indépendant à l'espace, mettant en péril le déploiement souverain des fleurons européens : Galileo, Copernicus et bientôt IRIS² (la nouvelle infrastructure européenne pour la résilience, l'interconnexion et la sécurité par satellite)", reconnaît Thierry Breton, Commissaire européen en charge du Marché intérieur.

"Retrouver notre souveraineté en matière d'accès à l'espace est donc primordial pour que l'Union reste un acteur spatial crédible", poursuit-il.

La nouvelle fusée Ariane 6 était attendue pour 2020. Mais le calendrier d'origine était ambitieux. L’industrie a également rencontré des difficultés dans le développement de nouvelles technologies comme celles pour le détachement des étages des fusées. Les chaînes d'approvisionnement ont aussi été perturbées par la pandémie de Covid-19. Pour les acteurs du secteur, il faut tirer les leçons de cette crise des lanceurs.

"Premièrement, nous devons nous assurer que les lanceurs de la génération précédente et ceux de la nouvelle génération se chevauchent. Ce que nous avons appris de la situation actuelle, c'est qu'Ariane 5, qui a été mise hors service en juillet de l'année dernière, devrait se chevaucher au moins trois ou quatre ans avec un nouveau lanceur", souligne Josef Aschbacher, Directeur général de l'ESA (l'Agence spatiale européenne).

"Deuxièmement, le prochain gros lanceur que nous sommes en train de développer dans le cadre d'un processus de sélection sera certainement réutilisable".

De plus, depuis deux ans et le début de la guerre en Ukraine, l'Europe ne veut plus s'appuyer sur les Soyouz, les véhicules spatiaux russes.

Cette reprise des lanceurs européens est une étape importante pour renforcer l'autonomie du continent en matière de politique spatiale. Pour le moment, l'Europe doit compter sur différents partenaires comme l'Inde ou l'entreprise américaine SpaceX, dirigée par Elon Musk.

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