Le chef de l'OTAN tempère les propos d'Emmanuel Macron sur l'envoi de troupes en Ukraine

Emmanuel Macron, lundi 26 février 2024.
Emmanuel Macron, lundi 26 février 2024. Tous droits réservés Gonzalo Fuentes/Pool via AP
Tous droits réservés Gonzalo Fuentes/Pool via AP
Par euronews avec agences
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Le président français a déclaré lundi que l'envoi de troupes occidentales en Ukraine n'était pas exclu. Le secrétaire général de l'OTAN a démenti mardi tout projet de déploiement de troupes de combat.

PUBLICITÉ

A l'issue d'une conférence des pays soutenant l'Ukraine à Paris, le président français n'a pas exclu lundi l'envoi de troupes occidentales pour soutenir l'Ukraine alors que le conflit avec la Russie est entrée samedi dans sa troisième année.

"Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer des troupes sur le terrain de manière officielle et approuvée. Mais en termes de dynamique, rien ne peut être exclu", a déclaré Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse à l’Elysée.

Le dirigeant français a déclaré que "nous ferons tout ce qui est nécessaire pour que la Russie ne puisse pas gagner la guerre" après la réunion de plus de 20 chefs d'État et de gouvernement européens et d'autres responsables occidentaux.

Mais Emmanuel Macron a refusé de fournir des détails sur les pays qui envisageaient d’envoyer des troupes, affirmant qu’il préférait maintenir une certaine "ambiguïté stratégique".

De son côté le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré ce mardi que l'Alliance militaire n'avait pas l'intention d'envoyer des troupes de combat en Ukraine. "Les alliés de l’OTAN apportent un soutien sans précédent à l’Ukraine. Nous le faisons depuis 2014 et nous avons intensifié nos efforts après l’invasion à grande échelle. Mais il n’est pas prévu que des troupes de combat de l’OTAN soient déployées sur le terrain en Ukraine."

Le chancelier allemand Olaf Scholz et le président polonais Andrzej Duda ainsi que les dirigeants des pays baltes participaient à la conférence de Paris. Les États-Unis étaient représentés par leur plus haut diplomate pour l’Europe, James O’Brien, et le Royaume-Uni par le ministre des Affaires étrangères David Cameron.

Le président Polonais a confirmé que la discussion la plus animée avait porté sur l'opportunité d'envoyer des troupes en Ukraine mais qu'"il n'y avait pas d'accord sur la question. Les avis divergent ici, mais de telles décisions n’existent pas."

En France les réactions n'ont pas tardé à fuser pour critiquer les propos d'Emmanuel Macron. 

Le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a estimé dans la nuit que "la guerre contre la Russie serait une folie", jugeant "irresponsables" les propos du président  Macron.

En attendant, plusieurs pays européens, dont la France, ont surtout exprimé leur soutien à l'initiative lancée par la République tchèque d'acheter des munitions et des obus en dehors de l'UE, ont indiqué les participants à la réunion.

Peu avant le sommet le président ukrainien avait regretté n'avoir reçu que 30% du "million d'obus que l'Union européenne" avait "promis" à l'Ukraine. Durant la conférence, lors d'une intervention à distance Volodymyr Zelensky a appelé les dirigeants réunis à Paris à "veiller à ce que Poutine ne puisse pas détruire nos acquis et ne puisse pas étendre son agression à d'autres nations".

Le président polonais a déclaré qu'il espérait que "dans un avenir proche, nous serons en mesure de préparer ensemble d'importantes expéditions de munitions vers l'Ukraine. C’est le plus important maintenant. C’est quelque chose dont l’Ukraine a vraiment besoin."

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a déclaré pour sa part que son pays avait décidé de consacrer plus de 100 millions d'euros à cette fin.

En outre, une nouvelle coalition doit être lancée pour "mobiliser" davantage les pays dotés des capacités nécessaires pour livrer des missiles à moyenne et longue portée, a déclaré Emmanuel Macron, alors que la France a annoncé le mois dernier la livraison de 40 missiles de croisière Scalp supplémentaires à longue portée.

Les pays européens craignent que les États-Unis réduisent leur soutien alors que l’aide à Kyiv vacille au Congrès. Ils craignent également que l’ancien président américain Donald Trump revienne à la Maison Blanche et change le cours de la politique américaine sur le continent.

La conférence de Paris intervient après que la France, l'Allemagne, l'Italie et le Royaume-Uni ont récemment signé des accords bilatéraux de 10 ans avec l'Ukraine, envoyant un signal fort de soutien à long terme alors que Kyiv s'efforce de renforcer le soutien occidental.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

L'art du portrait politique : comment les dirigeants contrôlent leur image

Ukraine : l’Allemagne embarrassée par la fuite d’une conversation secrète entre des officiers

Ukraine : la victoire "dépend de vous", lance Zelensky à l'Occident