Un brillant avenir pour l'Iran ?

Un brillant avenir pour l'Iran ?
Tous droits réservés 
Par Sandrine Delorme avec JAVAD MONTAZERI, BEATRIZ BEIRAS
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

L‘économie iranienne redémarre et c’est grâce à la mise en oeuvre de l’accord sur le nucléaire. La levée des sanctions sur les ventes de pétrole et

PUBLICITÉ

L‘économie iranienne redémarre et c’est grâce à la mise en oeuvre de l’accord sur le nucléaire. La levée des sanctions sur les ventes de pétrole et de gaz, sur les transactions bancaires, sur les ventes et l’achat de devises, d’or et de métaux ont apporté une bouffée d’air, mais il faudra beaucoup plus au pays pour revitaliser toute son économie, à commencer par des réformes structurelles.

Notre correspondant Javad Montazeri a rencontré Shahrokh Soufipour, un homme d’affaires iranien. Il a un business d’informatique. La plupart des produits qu’il vend sont fabriqués aux Etats-Unis. Le régime des sanctions lui a rendu la tâche pour le moins difficile…

Egalement propriétaire de l’un des plus populaires bars à burger de Téhéran, Shahrokh Soufipour évoque ses problèmes :

Il y a eu une stagnation dans l’industrie alimentaire, c’est certain. On n’a pas avancé, mais on n’a pas reculé non plus. Mais dans le secteur des nouvelles technologies, nous avons eu une baisse d’un quart d’activité depuis mars 2015. Notre société a des coûts fixes, mais nous n’avons pas été capables de les honorer, c’est un échec.

La gestion de ce nouveau souffle économique est tout aussi importante que l‘était la gestion d’une économie sous sanction. Avec l’ouverture du marché iranien, les choses peuvent devenir encore plus difficiles pour la production et le commerce locaux, compétition oblige…

Les investisseurs étrangers sont évidemment attirés par ce grand marché presqu’intact de 80 millions d’habitants… Et pour l’heure Shahrokh constate un mouvement dans les secteurs du textile, alimentaire, du tourisme et dans l’industrie automobile :

Fait intéressant depuis l’accord sur le nucléaire, la plupart des panneaux publicitaires autour de Téhéran sont dédiés aux constructeurs automobiles, à différentes voitures de marques différentes, certaines que je ne connaissais pas débarquent en Iran, des voitures rares.

Mais le gouvernement iranien sera-t-il capable de réformer pour contrôler l’inflation, remettre sur les rails son système bancaire, rénover une industrie pétrolière vétuste, tout en accueillant ces investisseurs ?

Le président Hassan Rohani le croit. Et lors de son voyage à Paris, fin janvier, il a passé commande pour 118 avions airbus d’une valeur de 23 milliards d’euros, et a passé des accords avec Peugeot pour produire de nouveaux modèles en Iran.

Mercedes-Benz vient également tout juste d’ouvrir une agence officielle après une longue absence en Iran. Tous les constructeurs occidentaux avaient quitté l’Iran à cause des sanctions, mais Mercedes, Volkswagen, Renault, ou encore Toyota étaient dans les starting-block pour revenir…

On se sent fier de voir qu’au lendemain de l’accord de Vienne, les pays européens faisaient la queue pour venir en Iran. C’est un signal positif qui doit être intégré aussi bien que possible. Celui qui a un esprit d’entreprise doit faire des plans, je peux voir un brillant avenir pour l’Iran.

*L’Iran n’est plus en récession depuis 2014, la croissance tourne toujours autour de 1 %.
Depuis deux ans, le taux de chômage a baissé de quelques points, mais il reste supérieur à 10,5 % (sur une population active estimée à 23 millions en 2014) et il est toujours très élevé chez les jeunes. L’inflation de son côté a chuté, passant de plus de 40 % en 2014 à 11,7 %.* Un mieux pour les prix à la consommation qui se ressent, et ça devrait encore s’améliorer…

Je sais qu’un centre commerciaI est en construction dans l’ouest de Téhéran, ce sera le plus grand en terme de taille de tout le moyen orient. Cela montre que les conditions économiques à Téhéran et en Iran s’améliorent et ceux qui investissent à ce niveau l’ont déjà envisagé.

Le produit intérieur iranien a été estimé à 406 milliards de dollars. Après celui de l’Arabie Saoudite, c’est le plus élevé du Moyen-Orient. Et le FMI prévoit une augmentation de 4,4 à 5 % du PIB pour l’année à venir.

Pour notre correspondant à Téhéran, Javad Montazeri, “le peuple iranien et les entrepreneurs sont satisfaits de l’accord sur le nucléaire et de sa mise en oeuvre, cependant tous les yeux sont maintenant braqués sur le développement intérieur et la mise en place des réformes promises par le Président Hassan Rohani qui doivent améliorer les conditions politiques et économiques en Iran.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Iran : les modérés mobilisent leurs troupes à deux jours des élections

Iran : mode d'emploi d'un double scrutin crucial mais tronqué

Le système électoral iranien, un simulacre de démocratie