L'astronomie, école de la vie

L'astronomie, école de la vie
Tous droits réservés 
Par Stéphanie Lafourcatère
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Du système solaire aux aurores boréales, l’astronomie est un domaine certes fascinant, mais abstrait. Dans cette édition, explorons deux projets en

PUBLICITÉ

Du système solaire aux aurores boréales, l’astronomie est un domaine certes fascinant, mais abstrait. Dans cette édition, explorons deux projets en Norvège et en Afrique du Sud qui mettent l’Univers à portée de main des élèves et leur font envisager l‘étendue des possibles.

Norvège : sur la piste des aurores boréales

Seriez-vous prêts à affronter des températures glaciales, des nuits sans fin et des ours polaires pour assouvir votre passion ? C’est justement ce que font des étudiants en quête d’aurores boréales sur l‘île de Spitzberg en Norvège, à 1300 kilomètres du pole Nord.

Au Svalbard, se trouve la plus septentrionale de toutes les universités du monde : le centre UNIS, créé en 1993. Environ 500 étudiants originaires du monde entier y sont accueillis chaque année. Ce jour-là, ils sont 17 à se préparer à partir de nuit pour l’observatoire Kjell Henriksen, situé au sommet d’un mont de 520 mètres de haut. “Y a-t-il deux volontaires pour la garde ?” demande au groupe, Pål Ellingsen, post-doctorant au sein de UNIS.

Kjell Henriksen Observatory #01 (KHO), Adventdalen, Sitsbergen… / The Green Life ♥ https://t.co/cgwicgI8dgpic.twitter.com/SCdQ4riwBi

— Gerry Hill (@GreenLifeNow1) 9 novembre 2015

Avant le départ, les étudiants volontaires doivent apprendre à se servir d’un fusil. Il faut être prêt au cas où dans cette zone reculée où se trouve l’Observatoire, un ours polaire s’approcherait trop près du groupe et se montrerait agressif. “Le risque est très réel si un ours polaire vient nous dire bonjour !” insiste Jack Jenkins, étudiant.

Une fois sur place, les étudiants placent leur équipement sur le toit, puis entrent dans le complexe. “La prochaine étape, indique Mikko Syrjäsuo qui travaille au sein d’UNIS et à l’Observatoire, va consister à démarrer l’instrument et voir comment l‘étalonnage fonctionne.”

A l’intérieur du bâtiment principal, l‘équipe met en route les instruments qui vont lui permettre d‘étudier les aurores boréales, ces phénomènes lumineux magiques dues à l’entrée de particules issues du soleil dans la haute atmosphère.

Ohhh look! Aurora live Kjell Henriksen Observatory Norway http://t.co/sF4DVeX68kpic.twitter.com/WxWjnZx6LR

— Angel Brise' (@AngelBrise67) 26 février 2015

Le site est relié à une autre installation qui dispose d’un radar. Le professeur Kjellmar Oksavik invite l’un de ses élèves à prendre la place de l’opérateur. “Le moment le plus stressant quand on est aux commandes du radar, c’est le démarrage, souligne-t-il avant de décrire la marche à suivre. Etudiant, Lloyd Woodham est en charge des opérations, il ne cache pas son stress : “C’est tout nouveau pour moi, il faut s’assurer que tout marche correctement et cela me rend nerveux.”

Le radar de 300 tonnes se met en position. Manoeuvre réussie “Les étudiants sont très bons, estime Anja Strømme, enseignante à UNIS, ils ont assez bien géré les choses qu’ils n’avaient pas encore apprises et ils ont bataillé et essayé de comprendre, de lire les données et de voir de quoi il pouvait bien s’agir, etc.”

L’heure est déjà à l’interprétation des premières images en provenance de la haute atmosphère. Katie Ann Herlingshaw, étudiante, s’enthousiasme : “Cela nous donne tellement d‘éléments sur les relations Soleil-Terre, cela me passionne ! assure-t-elle. En étudiant ici, je complète mon doctorat, mais ce n’est pas pour cela que je suis là, je suis là pour la science et les aurores boréales,“insiste-t-elle.

Afrique du Sud : quand la Lune ouvre un nouvel horizon

L’astronomie peut-elle donner aux enfants le goût des études et leur faire envisager un nouvel avenir ? C’est ce que nous découvrons en Afrique du Sud où l’on leur propose de s’attaquer aux grands mystères de l’Univers.

Comme tous les vendredis, le club d’astronomie se réunit dans l‘école primaire Lwandle du Cap. Le matériel utilisé sert à mettre les planètes à portée de main des enfants et il tient dans une boîte conçue par Universe Awareness (UNAWE), une organisation soutenue par l’Unesco.

“Je crois que l’espace, c’est important parce que c’est là que se trouvent le Soleil, les étoiles, la Lune, notre Terre – on fait partie du système solaire, explique Yanga, l’un des élèves. Peut-être qu’un jour, on pourra tous aller dans l’espace, dans l’Univers et voir toutes ces choses qu’on a apprises,” espère-t-il.

Universe Awareness sensibilise les plus jeunes à l’astronomie dans une soixantaine de pays, notamment dans les écoles d’Afrique du Sud où souvent, les classes sont surchargées et où l’enseignement des sciences est peu développé. Buzani Khumalo coordonne le programme dans la région du Cap. “Aujourd’hui, grâce au programme, les élèves sont capables de comprendre les sciences très tôt et cela renforce leur passion pour ce domaine, indique l’enseignante avant d’ajouter : On espère leur permettre d’améliorer leurs connaissances jusqu‘à leur passage dans le secondaire.”

Dans le désert semi-aride du Karoo, l’ Observatoire national d’Afrique du Sud a des allures de base lunaire. Des scientifiques du monde entier viennent sur place pour scruter le ciel nocturne. C’est là que nous rencontrons le coordinateur national de l’organisation qui s’occupe aussi des programmes pédagogiques et de la communication de l’Observatoire. “Quand ils voient une étoile filante, ils vont demander ce que c’est, pourquoi elle est là, pourquoi les autres étoiles ne bougent pas, précise Sivuyile Manxoyi. Les questions se présentent et on doit y répondre et quand on le fait, on les ramène aux sciences en utilisant des principes de la physique et des mathématiques,” dit-il.

A quelques kilomètres de l’Observatoire, à Sutherland, les difficultés sociales sont criantes dans certains secteurs de la ville. Chômage, alcoolisme et criminalité font partie des fléaux auxquels sont confrontés bon nombre d’habitants. Pour les plus jeunes, étudier l’Univers permet de s‘échapper du quotidien.

Universe Awareness activities earlier today in Sunderland, South Africa. Organised by tibisaysn</a> & <a href="https://twitter.com/silvinkii">silvinkiipic.twitter.com/9qyn1qOUPu

— Universe Awareness (@unawe) 4 septembre 2015

Une classe de l‘école primaire Roggeveld participe ce jour-là à un atelier sur l’astronomie. Une fillette nous présente son dessin : “C’est la Lune avec les montagnes, les collines et les rochers.” L’intervenant Willem Prins, de l’organisation UNAWE, précise : “On commence par la Lune parce qu‘à leur âge, c’est l’un des corps célestes les plus simples à expliquer parce qu’elle est visible la nuit, mais aussi la journée.”

PUBLICITÉ

L’astronomie pourrait ne pas sembler une priorité au sein de communautés défavorisées, mais pour l’organisation Universe Awareness, il faut adopter une perspective plus large. “Le meilleur moyen de leur donner de l’espoir, assure Willem Prins, c’est de commencer à leur apprendre ces choses très jeunes : il faut les sensibiliser au fait que l’Univers est si grand, que les possibilités sont immenses pour leur donner le sentiment qu’il n’y a pas de limites.”

Raising #students’ interest in #STEM via #astronomy with unawe</a>! <a href="https://t.co/oqCcjSCzQW">https://t.co/oqCcjSCzQW</a> <a href="https://t.co/PSSRxqroRe">pic.twitter.com/PSSRxqroRe</a></p>&mdash; WISE (WISE_Tweets) 25 mars 2016

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

La Norvège dit oui à l'exploitation minière sous-marine

Un manchot du zoo d'Édimbourg promu général de division dans l'armée norvégienne

La tempête Hans submerge le sud de la Norvège