Des peintres, photographes ou réalisateurs exposent leurs œuvres dans les vitrines du Palais-Royal
Dans les vitrines du Palais-Royal abritant le ministère de la Culture, à Paris ; des peintures, des photos ou des vidéos conçues par des artistes réfugiés en France. Parmi eux, la jeune Lina Aljijakli dont les personnages aux yeux immenses semblent évoquer les affres interminables de son pays, la Syrie.
Comme elle, 150 artistes issus d'une vingtaine de pays ont trouvé leur place à L'atelier des artistes en exil, une association cofondée par Judith Depaule. Ils sont peintres, sculpteurs, écrivains, comédiens ou réalisateurs.
"Ca fait très longtemps que la France a un parcours avec l'exil, explique Judith Depaule On a beaucoup de grands exilés dans la culture française, donc il est temps que ça recommence."
Mohamed Hijazi est lui aussi syrien. Ce réalisateur de 29 ans a passé trois mois en prison avant de fuir Damas. Son dernier film compile des vidéos amateurs filmées au cœur de la guerre. Sa crainte en tant qu'artiste : n'être visible que parce qu'il est syrien.
"Il y a beaucoup d’œuvres d'art et de productions auxquelles on accorde de l'importance simplement parce qu'elles sont syriennes, et cela est à la fois bon et mauvais, confie-t-il. C'est sans doute bon pour la Syrie mais pas forcément pour le travail lui-même en tant qu’œuvre d'art. Mon espoir est de pouvoir travailler sur des choses différentes, sans lien avec la Syrie et de montrer que nous sommes capables de produire des œuvres sans que ce soit forcément lié au fait que l'on vienne d'un pays en guerre ou d'un endroit où il y a des conflits."
Cette fenêtre sur l'art en exil est à découvrir jusqu'à la fin mars au 5, rue Valois, Paris 1er.