Coronavirus : l'Île-de-France, en situation critique, a peur de manquer de soignants

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"Il nous faut des bras, il nous faut des médecins, des infirmières, des aide-soignantes", s'alarme Anne Gervais, du service Inter-Urgences.

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L'Île-de-France est la région qui concentre le plus grand nombre de patients, mais les hôpitaux manquent de personnels soignants pour faire face à la crise.

L'un des plus grands réseaux hospitaliers d'Europe proche de la saturation : s'il fallait un signe de plus pour illustrer la gravité de la crise sanitaire à laquelle l'Europe est confrontée, c'est vers Paris et l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris qu'il faudrait regarder.

39 établissements et 100 000 professionnels, dont près de 12 300 médecins et plus de 52 000 personnels soignants, ne seront peut-être pas suffisants pour faire face à la "vague" de cas de coronavirus.

Car l'Île-de-France est devenu l'épicentre de la pandémie en France : elle concentre plus de 30% des personnes hospitalisées pour covid-19, devant la région Grand Est et la région Auvergne-Rhône-Alpes, selon les données de Santé Publique France.

Mieux équipée que d'autres régions certes, mais pour combien de temps ? Cette cheffe de service, engagée depuis des mois pour le collectif Inter-Urgences qui réclame davantage de moyens, n'est guère optimiste : "On en est à un point où on transfère d'un site à l'autre, parfois assez loin en Île-de-France et je ne sais pas si on va pas être amené à transférer vers d'autres régions comme cela se passe ailleurs", explique-t-elle, en référence à la région grand Est où des patients ont été transportés vers d'autres régions.

Appel aux volontaires formés aux métiers de la santé

Jeudi, le directeur général des Hôpitaux de Paris (AP-HP) Martin Hirsch a tiré la sonnette d'alarme en annonçant que sa "visibilité" pour l'accueil de nouveaux patients s'était réduite d'"une semaine" (lors de ces précédentes interventions) à "trois jours". Il a appelé à une réquisition de personnels soignants.

L'Agence régionale de santé Île-de-France avait également lancé un appel à des volontaires formés aux métiers de la santé (étudiants, personnels soignants actifs ou retraités...) à se mobiliser. Une plateforme pour signaler son désir de s'engager a d'ailleurs été mise en place.

Les faiblesses du système hospitalier mises en exergue

Mercredi soir, Emmanuel Macron a annoncé un "plan d'investissement massif" pour les hôpitaux"à l'issue de la crise" et à court terme, une "majoration des heures supplémentaires sous forme de primes exceptionnelles" pour "l'ensemble du personnel soignant et des fonctionnaires mobilisés".

Une annonce qui tombe bien tard pour de nombreux soignants. Car les difficultés des urgences n'ont pas commencé avec la crise du coronavirus. Depuis des mois, les personnels soignants réclament plus de moyens. Et cette crise ne fait que révéler un peu plus les faiblesses du système hospitalier, à commencer par le manque d'effectifs, le manque de revalorisation des carrières et les conditions de travail.

"Cela fait six mois qu'on dit que c'est plus possible : il n'y a pas assez d’effectifs de paramédicaux, d'effectifs aux lits des malades", explique Anne Gervais. "Et d'ailleurs, le président a dit avant : 'allez-y quoiqu'il en coûte'. C'est bien de s'en rendre compte maintenant, mais il faut pas que ce soit juste des déclarations le temps d'une crise et qu'on oublie après".

Les personnels eux s'en souviendront mais pour l'heure ils font bloc, et sont pleinement mobilisés, car ils le savent, le plus dur n'est peut-être pas encore arrivé.

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