Une enquête conclut que la station de ski autrichienne huppée a sous-estimé la contamination au covid-19, pour sauver la saison touristique. 6000 touristes étrangers infectés ont pu la propager dans leur pays.
On l'appelle l'Ibiza des neiges. La station de ski autrichienne d'Ischgl est depuis la Covid-19 au coeur de l'actualité, mais plus à cause de la clientèle huppée qui la fréquente. Ici, s'est répandu en mars dernier le coronavirus, comme une traînée de poudre, et 6 000 touristes étrangers de 45 pays affirment avoir été contaminés. Autant de personnes qui ont propagé le virus dans leur pays.
Une commission d'enquête conclut que les autorités locales ont tenté de minimiser le danger, pour sauver la saison touristique. Il y a eu des erreurs, comme celle du chancelier autrichien Sebastian Kurz, qui a instauré une quarantaine en demandant aux clients d'évacuer Ischgl en une heure.
"Bien que non mentionnée dans l'annonce du Chancelier, les étrangers se sont évidemment sentis concernés par la quarantaine, explique Ronald Rohrer, président de la commission d'enquête. Ils ont couru vers leur voiture en portant encore leurs chaussures de ski quasiment. Les skis loués ont simplement été jetés à l'entrée des magasins, les chambres d'hôtel ont été abandonnées à la hâte, avec encore des affaires dedans."
La contamination serait partie du Kitzloch, un bar bondé tous les soirs, avec un employé testé positif. Pendant deux jours les soirées continuent, jusqu'à la contamination de tout le personnel, et la fermeture de l'établissement. Le reste de la station continue la fête après le ski, les remontées mécaniques restent ouvertes malgré l'obligation de fermer la station.
Quatre plaintes contre l'Etat autrichien ont été déposées par plusieurs plaignants, dont la famille d'un homme qui a succombé au coronavirus.