Grâce à des mesures de sécurité strictes, les produits de Fukushima sont de nouveau sur le marché

Spotlight
Spotlight Tous droits réservés euronews
Tous droits réservés euronews
Par Damon Embling
Partager cet article
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

En raison des craintes de contamination, les exportations d’aliments s’étaient effondrées dans la région de Fukushima au Japon. Mais aujourd'hui, grâce aux mesures de sécurité strictes prises par le pays, elles ont repris.

PUBLICITÉ

Le secteur de l’agriculture avait été l'un des plus durement touchés par la catastrophe nucléaire de Fukushima, survenue au Japon il y a onze ans.

En raison des craintes de contamination, les exportations d’aliments s’étaient effondrées. Mais aujourd'hui, grâce aux mesures de sécurité strictes prises par le pays, elles ont repris. Ce qui est une excellente nouvelle pour les producteurs locaux, et pour les consommateurs du monde entier.

Couvert de neige, ces champs d’Isazawa dans la préfecture de Fukushima, reprendront bientôt une teinte orangée. Ici, des hectares de terre sont consacrés à la culture du kaki, qui sera à nouveau récolté au début de l’automne prochain. Le kaki est originaire du Japon où il est le fruit national.

euronews
champs de kaki en hiver - Japoneuronews

Sato Junya qui vit dans la région, dirige une entreprise familiale. Il fait sécher les kakis pour en faire une friandise délicieuse : le Anpogaki. C'est une douceur qui est née ici et qui est maintenant appréciée dans le monde entier.

On épluche d’abord le kaki et on le laisse sécher pendant deux semaines. Il devient ensuite sucré et prend un parfum très doux. La texture n'est ni trop dure, ni trop molle, on retrouve une sensation propre à l'Anpogaki", explique le producteur japonais.

Sato Junya vendait plus de trois tonnes d'Anpogaki par an. Mais, après la catastrophe nucléaire de Fukushima, la production s'est arrêtée pendant deux ans, il nous explique à quel point cela a été dur pour lui :

"Ce travail, la production d'Anpogaki, faisait partie de ma vie quotidienne. Et quand on vous dit que vous ne pouvez plus produire pendant deux ans. Vous vous demandez ce que vous pouvez bien faire à la place."

euronews
Sato Junya, producteur d'Anpogakieuronews

Sato Junya espère que les dernières restrictions à l'exportation prendront également bientôt fin. Cela lui permettrait de relancer totalement son activité :

"J’ai retrouvé ma motivation pour continuer mes activités dans l’agriculture. Et dès que toutes les restrictions seront levées, je pourrais faire beaucoup de choses auxquelles je pensais depuis longtemps."

Le Japon reprend ses exportation grâce à ses mesures strictes

Les exportations mondiales de produits alimentaires représentent une part importante de l'économie de Fukushima. Après la catastrophe, par crainte de contamination, 55 pays et régions avaient imposé des restrictions sur les produits provenant d'ici et des préfectures voisines.

Mais aujourd'hui, grâce à des mesures de sécurité strictes, 41 pays ont entièrement levé leurs restrictions.

euronews
Centre de test qui mesure le niveau de radioactivité des produitseuronews

Ce centre de test spécialisé contrôle jusqu'à cinq mille boîtes d'Anpogaki par jour. Aucune d'entre elles ne peut dépasser 50 Becquerels, l'unité utilisée pour mesurer le niveau de radioactivité.

"Nous les vérifions tous, un par un. Si un seul kaki dépasse la valeur limite, par exemple s’il atteint les 51 Becquerels, la boîte entière est jetée", dit Seino Kimihiro, le directeur du centre agricole de Yanagawa.

Mais les tests de conformité vont encore plus loin. Les arbres qui ont donné ces fruits sont également soumis à un contrôle approfondi comme l'explique Kazumata Seiichi, président de l'association coopérative agricole de Fukushima Mirai :

"Nous analysons chacun de ces arbres, jusqu'au sommet des branches, pour vérifier s’il correspond aux standards. S'il y a un problème, nous l'abattons. Nous avons déjà abattu huit mille arbres."

"Nous voulons que les gens soient rassurés"

L'anpogaki n'est qu'un des nombreux produits qui sont testés ici. Dans ce centre de contrôle régional, du bovin aux champignons, on examine absolument tout. Tous les produits doivent répondre à des niveaux de sécurité 10 fois plus stricts que les normes mondiales.

"Pour assurer un niveau de sécurité et de fiabilité élevé, nous effectuons des contrôles très stricts. Nous voulons que les gens soient rassurés. Seuls les produits qui ont été approuvés peuvent être commercialisés. C'est le protocole que nous avons mis en place", nous fait savoir Okazaki Kazuhiro, le directeur, du département de la promotion de la sécurité agricole et centre de technologie agricole de Fukushima.

euronews
Tous les produits qui vont être commercialisés sont contrôléseuronews

Les inspecteurs de sécurité affirment qu'il est extrêmement rare qu'un produit ne réponde pas aux normes.

PUBLICITÉ

Plusieurs pays ont mis un terme aux restrictions

Les États-Unis ont mis en avant "les mesures de contrôle rigoureuses du Japon" pour justifier la suppression de toutes leurs restrictions à l'importation. Après "10 année de test sur des prélèvements", ils estiment qu'il existe un "risque très faible" pour les consommateurs américains.

Les résultats de test des aliments prélevés par l'Australie correspondant aux normes, Canberra aussi a décidé de mettre fin à ses mesures de restriction.

Quant au Canada, il a déclaré "qu'aucun test supplémentaire" n'est prévu après la levée de ses restrictions d’importation de produit japonais.

Partager cet article

À découvrir également

Fukushima : le Japon prend toutes les précautions avant le rejet en mer des eaux traitées