Le Congrès des députés du peuple russe, l'initiative qui vise à réunir les dissidents au régime du Kremlin et préparer l'après-Vladimir Poutine se retrouve pour la 3e fois depuis le début de la guerre.
Le Congrès des députés du peuple russe, l'initiative qui vise à réunir les dissidents au régime du Kremlin et préparer l'après-Vladimir Poutine, s'est réuni ce lundi à Varsovie.
Il s'agit de la troisième réunion de ce genre depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine. Son objectif était de fixer les grandes lignes d'une nouvelle constitution.
"Les exilés veulent préparer le nouveau "système de loi post-Poutine", et affirment vouloir libérer le peuple russe que le Kremlin a kidnappé. Ils ont peut-être besoin d'une légitimation après la guerre, lorsque Poutine quittera le pouvoir. Mais beaucoup de gens, de politiciens et même des experts regardent cette initiative avec de la distance" explique Agnieszka Legucka, de l'Institut polonais des Affaires Internationales PISM.
En Russie, ce Congrès laisse sceptique - à cause de son passé, mais aussi de son soutien aux opérations militaires contre la Russie, en particulier pour la "Légion de la liberté" qui combat aux côtés des soldats ukrainiens.
Ilya Ponomarev, ancien membre de la Douma et dissident politique, détaille: "nous sommes ici dans les locaux du Congrès des députés du peuple. Il y a des défenseurs des droits de l'homme, de grands journalistes, de grands militants politiques. L'objectif est de construire la nouvelle Russie. L'objectif est de faire adopter la nouvelle constitution, d'adopter le nouvel ensemble de lois de base et de créer un parlement de transition qui fonctionnerait dès le changement de régime jusqu'au moment où le parlement normal et pleinement légitime serait voté par les Russes ordinaires. Je ne dis pas que nous avons l'ultime légitimité, que nous sommes le pouvoir de la Fédération de Russie, mais au moins nous sommes quelque chose."
Mais tous les opposants politiques ne voient pas d'un bon œil les actions de ce Congrès. Ils lui reprochent notamment son inefficacité et son manque d'impact réel.
"En aucun cas, personne ne s'intéresse à la manière dont il peut influencer ce qui se passe en Russie. Ils ne réfléchissent pas à la façon dont ils peuvent changer la situation, et le maximum qu'ils proposent est une sorte de "contre-propagande" à ce que fait Poutine. Mais ce n'est pas avec des conférences et des congrès qu'on gagnera. On parle, on se montre, on est très content de nous, mais qu'en adviendra-t-il ? Rien, comme toujours" critique l'initiative Anastasia Sergeeva, membre du Conseil civique russe.
L'opposition russe en exil multiplie les nouvelles initiatives, comme ce congrès ou encore des unités armées qui soutiennent l'armée ukrainienne dans la lutte contre la Russie. Mais elle reste toujours très divisée, et marquée par les rivalités internes et rancunes entre ses principales représentants.