Kyiv utilise les armes à sous-munitions livrées par Washington, selon la Maison Blanche

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, à la Maison Blanche à Washington, le lundi 17 juillet 2023.
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, à la Maison Blanche à Washington, le lundi 17 juillet 2023. Tous droits réservés AP Photo/Susan Walsh
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Par Euronews avec AFP
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Ces armes sont potentiellement dangereuses pour les civils et interdites dans de nombreux pays européens, mais pas en Ukraine ou en Russie.

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Kyiv a commencé à utiliser les armes à sous-munitions controversées livrées par les Etats-Unis, a indiqué la Maison Blanche, au moment où l'Ukraine cherche à donner de l'élan à sa contre-offensive contre les forces russes.

Dans un entretien diffusé début juillet par la chaîne CNN, le président américain Joe Biden avait confié avoir pris une "décision très difficile" en livrant ces armes à l'Ukraine, justifiant cela par le fait que Kyiv est "à court de munitions".

A la question de savoir si les armes à sous-munitions de Washington étaient à présent déployées et utilisées par l'Ukraine, John Kirby, un porte-parole de la Maison Blanche, a répondu : "Oui."

Selon M. Kirby, le déploiement de ces armes sur le front a eu lieu "à peu près au cours de la semaine dernière".

Les forces ukrainiennes "les utilisent de manière appropriée. Elles les utilisent efficacement et elles ont réellement un impact sur les formations défensives russes et les manœuvres défensives" de Moscou, a déclaré le porte-parole aux journalistes.

Les armes à sous-munitions peuvent disperser jusqu'à plusieurs centaines de petites charges explosives, capables de rester non explosées dans le sol et créant un risque pour les civils après la fin d'un conflit.

Elles sont interdites par de nombreux pays, notamment européens, signataires d'une convention signée à Oslo en 2008 et à laquelle ni la Russie, ni les Etats-Unis, ni l'Ukraine ne sont parties.

"En Russie, il y a une bonne réserve d'armes à sous-munitions", avait souligné le président russe Vladimir Poutine, dans une interview à la chaîne de télévision publique "Rossia-1", diffusée dimanche, menaçant de les employer sur le front si Kyiv utilisait ce type d'armement.

Les soldats ukrainiens accusent déjà depuis le début du conflit Moscou d'utiliser ces munitions controversées.

Avertissement de Kyiv

Du côté de la mer Noire, qui concentre l'attention des belligérants depuis l'expiration d'un accord crucial pour l'alimentation mondiale, l'Ukraine a prévenu jeudi qu'elle traiterait les bateaux se dirigeant vers les ports contrôlés par Moscou comme de potentiels transporteurs de matériels militaires "avec tous les risques associés", comme l'avait fait auparavant la Russie après s'être retirée de l'accord.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, les ports ukrainiens de Mykolaïv et d'Odessa ont subi des frappes russes, "fermement" condamnées par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Au moins trois personnes sont mortes et plus de vingt ont été blessées dans ces frappes de drones et de missiles, selon des responsables. A Mykolaïv, "au moins cinq immeubles résidentiels ont été endommagés", a indiqué le maire Oleksandre Sienkevitch.

"Une nuit d'enfer pour notre peuple !", a réagi le patron du service ukrainien des Situations d'urgence, Serguiï Krouk, l'armée de l'air ukrainienne indiquant que Moscou a lancé au total 38 missiles et drones sur les deux villes.

"Ces attaques ont un impact bien au-delà de l'Ukraine. Nous voyons déjà l'effet négatif sur les prix mondiaux du blé et du maïs, ce qui fait souffrir tout le monde, en particulier les populations vulnérables dans les pays du Sud", a indiqué le porte-parole de M. Guterres, Stéphane Dujarric.

Kyiv accuse Moscou de viser spécifiquement ses infrastructures portuaires, afin d'empêcher toute reprise éventuelle des exportations ukrainiennes de céréales.

Dans la nuit de mardi à mercredi, Moscou avait ciblé les terminaux céréaliers et les infrastructures portuaires d'Odessa et de Tchornomorsk, détruisant des silos et, notamment, 60 000 tonnes de grains.

L'armée russe a de nouveau affirmé jeudi ne viser que des cibles militaires, assurant avoir détruit des sites de production et de stockage de drones navals à Odessa et des dépôts de munitions et de carburant à Mykolaïv.

Dénonçant les entraves au commerce de ses propres engrais et produits agricoles, le Kremlin s'est retiré mardi de l'accord signé en juillet 2022, qui permettait à Kyiv d'exporter ses céréales malgré la guerre et le blocus russe des ports ukrainiens.

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Le chef du Kremlin a assuré mercredi que la Russie était prête à revenir à l'accord si ses demandes étaient réalisées "dans leur totalité", accusant les Occidentaux de "chantage politique".

Kyiv a demandé la mise en place de "patrouilles militaires" navales sous mandat de l'ONU, sans réponse jusqu'à présent.

Pas de progrès significatifs sur le front

Dans le nord-ouest de la péninsule annexée de Crimée, une adolescente a par ailleurs été tuée dans une attaque qui a endommagé quatre bâtiments administratifs dans la nuit de mercredi à jeudi, a indiqué le gouverneur local installé par Moscou, Sergueï Aksionov.

L'incendie qui s'est déclaré mercredi sur un terrain militaire de l'est de la Crimée, nécessitant l'évacuation de plus de 2 000 personnes, était lui toujours en cours jeudi.

Kyiv n'a pas revendiqué mais frappe régulièrement des garnisons ou des stocks de matériel russes en profondeur des lignes, jusque dans la péninsule de Crimée.

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Sur le front, les combats se concentrent dans l'est de l'Ukraine où les deux armées se font face, sans progrès significatifs.

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