Ce que l'on sait de l'attaque au couteau dans un lycée d'Arras

Lycée Gambetta d’Arras
Lycée Gambetta d’Arras Tous droits réservés AFP
Tous droits réservés AFP
Par euronews avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Un homme d'une vingtaine d'années, fiché pour radicalisation (fiché S) et armé d'un couteau, a tué un enseignant et blessé grièvement deux personnes vendredi matin dans un collège-lycée à Arras (Pas-de-Calais).

PUBLICITÉ

Le président Emmanuel Macron est arrivé vendredi peu avant 15H00 au lycée Léon Gambetta d'Arras, où un enseignant a été tué et deux personnes gravement blessées dans une attaque au couteau sur fond de crainte d'importation du conflit entre Israël et le Hamas.

Le président français est entré dans l'établissement, accompagné par les ministres de l'Intérieur Gérald Darmanin et de l'Education Gabriel Attal, après avoir été accueilli par les autorités locales, a constaté un journaliste de l'AFP sur place.

Emmanuel Macron a appelé les Français à rester "unis" et à "faire bloc" face à "la barbarie du terrorisme islamiste", après l'attaque au couteau à Arras."

Restons unis", "nous faisons bloc et nous tenons debout", a déclaré le chef de l'Etat dans la cour du lycée où a eu lieu l'attaque. "Le choix est fait de ne pas céder à la terreur, de ne rien laisser nous diviser".

"L'enseignant qui a été tué s'est interposé d'abord et a sans doute sauvé lui-même beaucoup de vies", a déclaré, le président de la République. Il a tenu à "rendre hommage à tous nos enseignants" et "salué la réactivité de l'ensemble des services de sécurité intérieure".

Voici ce que l'on sait de cette attaque pour laquelle le parquet national antiterroriste a ouvert une enquête.

Que s'est-il passé ?

Les faits se sont déroulés devant et dans l'enceinte de la cité scolaire Gambetta-Carnot, un établissement public du centre-ville qui compte environ 2 000 élèves, allant du collège au BTS.

En fin de matinée, l'assaillant arrive à pied, agresse un professeur qui décèdera devant l'école. Un second enseignant intervient pour le défendre, il sera blessé, selon une source policière.

Une alerte intrusion retentit ensuite dans l'imposant bâtiment, dont une seule des trois portes d'entrée est généralement ouverte pour filtrer le flux d'élèves: le jeune homme est entré dans l'établissement.

Une nouvelle attaque a eu lieu dans la cour, décrit Martin Dousseau, un enseignant de philosophie qui a assisté à la scène. Il raconte un mouvement de panique au moment de l'intercours de 11h00, quand les élèves du collège se sont retrouvés face à un homme armé.

Selon cet enseignant, l'agresseur s'en est pris avec ses "deux couteaux" à un agent technique qui "saignait", avant de le poursuivre en lui demandant s'il était professeur d'histoire. Cet enseignant dit avoir pu se barricader derrière une porte vitrée, empêchant l'assaillant de fondre sur lui.

Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent un jeune homme, pantalon noir, veste grise et capuche noire, se battre avec plusieurs adultes dans la cour de l'établissement.

Il s'en prend à l'un d'eux muni d'une chaise pour tente de le repousser, avant de lui donner des coups de pied et de le frapper, visiblement arme à la main. Puis les images le montrent en train de se diriger vers la porte de l'établissement où élèves et personnel ont été confinés.

Qui sont les victimes ?

Un enseignant a été tué. Il s'agit d'un enseignant de français, selon une source proche.

Parmi les deux blessés figurent un agent du lycée en urgence absolue, après avoir été atteint de plusieurs coups de couteau, et un enseignant en urgence relative, a précisé une source policière.

Selon une source proche du dossier, l'agent est "très gravement blessé, entre la vie et la mort".

Qui est l'assaillant ?

L'auteur de l'attaque est un jeune homme d'une vingtaine d'années, d'origine tchétchène, fiché pour radicalisation (fiché S), a indiqué à l'AFP une source policière. La préfecture a annoncé son interpellation par la police.

Le jeune homme serait né en Russie, selon une source policière. Arrivé en France en 2008, il avait entrepris au printemps 2021 que soit réexaminée sa demande d'asile, selon cette même source. Sa requête ayant été jugée irrecevable par l'Ofpra, dans une décision de mars 2021, un recours avait été présenté devant la Cour nationale du droit d'asile le mois suivant, puis rejeté en août de la même année.

PUBLICITÉ

Depuis cet été, il était par ailleurs suivi par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), via des écoutes et des mesures de surveillance physique, selon une source au renseignement.

Il avait notamment été contrôlé jeudi sans qu'aucune infraction ne puisse lui être reprochée. Son profil "s'apparente donc à un individu radicalisé dont le potentiel est connu mais qui décide subitement de passer à l'acte, rendant difficile sa neutralisation", a encore dit cette source.

Son frère a également été interpellé à proximité d'un autre établissement scolaire, sans être en possession d'une arme, selon les premières informations, a ajouté une autre source policière.

L'enquête

Le parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert une enquête pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste, tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste.

Les investigations ont été confiées à la sous-direction antiterroriste de la direction nationale de la police judiciaire (Sdat), service coordonnateur, à la direction nationale de la police judiciaire (DNPJ) et à la DGSI.

PUBLICITÉ

Selon une source policière, "plusieurs membres de la famille ont été interpellés pour les besoins de l'enquête".

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Scènes de chaos à Dublin après une attaque au couteau qui a fait cinq blessés

Attaques terroristes en Europe : comment sont recrutés les loups solitaires ?

Attaque d'Arras : l'hommage à Dominique Bernard, un enseignant "sensible", "discret" et "aimé"