Samuel Paty : pour l'avocate de la famille, l'État aurait pu empêcher l'assassinat

Une photo de Samuel Paty tenue à Conflans-Sainte-Honorine, le 20 octobre 2020
Une photo de Samuel Paty tenue à Conflans-Sainte-Honorine, le 20 octobre 2020 Tous droits réservés Lewis Joly/Copyright 2020 The Associated Press. All rights reserved
Par Stephane HamalianEuronews avec AFP
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L'avocate de la famille de Samuel Paty pointe des "dysfonctionnements" de la part des autorités, qui "auraient pu éviter" cet assassinat. Le ministre de l'Intérieur se défend.

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L'administration française aurait pu empêcher l'assassinat de Samuel Paty. C'est ce qu'estime la famille de ce professeur violemment assassiné en octobre 2020, qui a porté plainte contre l'Etat.

Samuel Paty avait montré des caricatures du prophète Mahomet lors d'un cours sur la laïcité dans son collège. Il n'a fallu que quelques jours pour que la polémique enfle sur les réseaux sociaux, notamment dans les milieux islamistes.

Le 16 octobre 2020, le professeur a été assassiné et décapité par un terroriste islamiste russe d'origine tchétchène de 18 ans.

"Anzorov cherchait à faire son jihad"

L'avocate de la famille de Samuel Paty estime que le professeur aurait pu être protégé s'il "avait été placé sous protection policière". 

"Tous les critères étaient réunis : il y avait des menaces physiques contre Samuel qui arrivaient au collège, son nom, sa localisation circulaient sur les réseaux sociaux. Donc on a une rupture d'anonymat qui est un critère très important" souligne Maître Virginie Le Roy.

"L'assassin, Abdoullakh Anzorov lui-même, avait été détecté par la plateforme Pharos, ce signalement avait été transmis à la DGSI et n'a pas été traité" poursuit-elle.

"Or on sait qu'Abdoullakh Anzorov cherchait des cibles sur Twitter. Il cherchait à faire son jihad. Donc tout ça aurait pu être traité, ce qui aurait permis de neutraliser Anzorov par une mesure administrative ou judiciaire préventive et ça n'a pas été fait" dénonce-t-elle.

Le ministère de l'Intérieur se défend

Le ministre français de l'intérieur s'est défendu, estimant jeudi que l'Etat n'avait "pas à rougir" de son action dans cette affaire, dans une interview sur BFM TV.

Gérald Darmanin a dit comprendre la plainte déposée par la famille de Samuel Paty, qui souhaite comprendre et connaitre la vérité. Il a assuré que l'assassin du professeur, dont le compte Twitter avait été signalé quelques mois avant le meurtre, n'était pas connu des services de renseignements, et qu'il s'était autoradicalisé en quelques jours.

Gérald Darmanin a également appelé à "ne pas se tromper de cible" : "ceux qui ont tué Samuel Paty, ce sont les islamistes radicaux".

La plainte déposée par la famille de Samuel Paty à Paris, et dont l'AFP a eu connaissance, cible les délits de "non-empêchement de crime et de non-assistance à personne en péril" et vise "plusieurs agents du ministère de l'Intérieur et du ministère de l'Éducation nationale" qui ont eu à connaître directement ou indirectement de la situation du professeur.

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