Nouvelles libérations d'otages israéliens et de prisonniers palestiniens attendues

Libération de deux otages russes
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Par euronews avec AFP
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Un nouveau groupe d'otages israéliens et de prisonniers palestiniens devait être libéré mercredi, à quelques heures de l'expiration prévue d'une trêve dans la guerre entre Israël et le Hamas.

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Au 6e jour de la trêve, une source proche du Hamas a annoncé que des otages israéliens retenus depuis le 7 octobre dans la bande de Gaza avaient été remis au Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Il n'a pas précisé leur nombre et Israël n'a pas confirmé ces libérations dans l'immédiat.

Dix otages israéliens devaient être libérés mercredi en échange de la libération de 30 Palestiniens emprisonnés par Israël, selon l'accord de trêve négocié par l'intermédiaire du Qatar, des Etats-Unis et de l'Egypte.

Le Hamas a annoncé plus tôt la libération de deux femmes otages russes, mais hors du cadre de l'accord de trêve. Les deux ex-otages sont arrivées en Israël via l'Egypte.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine ont lancé une attaque en Israël, d'une ampleur inédite. Environ 1.200 personnes, en grande majorité des civils ont été tuées et environ 240 enlevées selon les autorités.

En représailles, Israël a promis d'"anéantir" le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, pilonnant le territoire palestinien et lançant le 27 octobre une offensive terrestre, jusqu'à la trêve entrée en vigueur le 24 novembre. D'après le gouvernement du Hamas, 14.854 personnes, dont 6.150 âgées de moins de 18 ans, ont été tuées dans les frappes israéliennes.

L'accord de trêve a par ailleurs permis l'entrée d'un plus grand lot d'aides humanitaires dans le territoire palestinien assiégé, dévasté par sept semaines de bombardements israéliens. Mais les organisations internationales estiment que ces aides ne suffisent pas et appellent à un cessez-le-feu durable face à ce que le chef de l'ONU a décrit comme une "catastrophe humanitaire monumentale" à Gaza.

Entrée en vigueur le 24 novembre pour initialement quatre jours, la trêve a été prolongée ensuite jusqu'à jeudi 05H00 GMT.

Une source proche du Hamas a indiqué mercredi que le mouvement islamiste était "d'accord" pour la prolonger "de quatre jours" supplémentaires et de libérer de nouveaux otages israéliens.

Mais en soirée, une source au sein du Hamas a affirmé que le mouvement palestinien jugeait "insatisfaisantes" les propositions israéliennes pour une prolongation de la trêve.

Ces derniers jours, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis de "libérer tous les otages" aux mains du Hamas mais affirmé qu'il voulait "détruire" le mouvement palestinien, classé organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne.

"Jours horribles"

L'accord de trêve a déjà permis la libération au total d'au moins 60 otages israéliens, tous des civils, et de 180 détenus palestiniens. En outre, 23 autres otages, en majorité des Thaïlandais vivant en Israël, ont été libérés hors du cadre de cet accord.

Depuis le 24 novembre, le Hamas a relâché chaque jour une dizaine de femmes et d'enfants, contre la libération de trois fois plus de prisonniers palestiniens.

Mardi, dix otages israéliens et deux Thaïlandais ont été libérés, de même que 30 prisonniers palestiniens.

Le Hamas a dit détenir la majorité des quelque 240 otages. Les autres sont aux mains d'autres groupes armés palestiniens à Gaza.

Par ailleurs, l'armée israélienne a dit "vérifier" des informations sur la mort d'un bébé de 10 mois, le plus jeune des otages enlevés le 7 octobre, de sa mère et de son frère de 4 ans. La branche armée du Hamas a affirmé qu'ils avaient été "tués à Gaza dans un bombardement israélien".

Peu de témoignages directs ont filtré sur les conditions de vie des otages à Gaza. Mais la grand-mère d'Eitan Yahalomi, un enfant de 12 ans libéré lundi, a raconté qu'il avait été détenu à l'isolement pendant 16 jours.

"Les jours où il a été seul ont été horribles", a déclaré Esther Yaeli au site d'information israélien Walla.

A Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, Ahmed Salaima, un ex-détenu palestinien de 14 ans, a retrouvé sa famille mardi soir. Il s'agit du plus jeune prisonnier palestinien à avoir été libéré depuis le 24 novembre.

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"Je ne remercierai jamais assez Dieu pour la libération de mon fils", s'est exclamé son père, Nayef Salaima.

"Menace existentielle"

Dans l'objectif de prolonger la trêve, les pays médiateurs redoublent d'efforts Antony Blinken doit avoir des entretiens jeudi en Israël et en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 et où siège l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, rival du Hamas.

"Nous souhaiterions voir la pause (dans les combats) prolongée", a affirmé M. Blinken à Bruxelles. Cette prolongation "signifie plus d'otages qui rentrent chez eux, plus d'aide".

Depuis le 7 octobre en Israël, les violences ont en outre flambé en Cisjordanie, séparée de la bande de Gaza par le territoire israélien. Mercredi, un enfant de huit ans et un adolescent de 15 ans ont été tués par l'armée israélienne, selon l'Autorité palestinienne.

Près de 240 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens depuis le 7 octobre, d'après l'Autorité palestinienne.

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"Notre peuple fait face à une menace existentielle", a lancé à l'ONU le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki devant le Conseil de sécurité de l'ONU à New York.

A la même réunion, le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a averti qu'une reprise des combats entre Israël et le Hamas risquerait de provoquer "un désastre qui pourrait engloutir la région".

Malgré la "lueur d'espoir" apportée par la trêve, les habitants de Gaza vivent "une catastrophe humanitaire monumentale", a dénoncé le patron de l'ONU Antonio Guterres, réclamant un "véritable cessez-le-feu humanitaire".

Il a aussi réclamé la libération de tous les otages à Gaza "immédiatement et sans condition".

"Ni eau, ni nourriture"

Déjà soumis à un blocus israélien terrestre, maritime et aérien depuis 2007, le petit territoire surpeuplé a été placé le 9 octobre en état de siège total par Israël.

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Selon l'ONU, 1,7 million de ses 2,4 millions d'habitants ont été déplacés par la guerre et plus de la moitié des logements ont été endommagés ou détruits.

Des milliers de Palestiniens, déplacés ont profité de la trêve pour rentrer chez eux dans le nord de la bande de Gaza, la partie du territoire la plus dévastée, ignorant l'interdiction de l'armée israélienne qui y a pris le contrôle de plusieurs secteurs.

"Nous n'avons ni eau, ni nourriture, ni farine depuis dix jours. La situation est dure, très dure", raconte à l'AFP Achraf Selim, un habitant de Gaza.

Dans la ville, des gens portant des bidons font la queue près d'une citerne pour s'approvisionner en eau potable.

"Les gens arrivent ici à pied, de loin, d'environ 10, 20 ou 30 kilomètres, simplement pour obtenir de l'eau potable", raconte à l'AFP Mohammed Matar, propriétaire d'une installation de dessalement.

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Dans la même ville, à l'hôpital al-Nasr, cinq bébés prématurés ont été découverts morts, a affirmé le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas Ashraf al-Qidreh, en accusant les soldats israéliens de les avoir privés de soins en empêchant les médecins de les approcher.

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