Signature ce dimanche d'un accord de coopération et de développement entre l'UE et l'Egypte

Le président égyptien Al-Sissi et la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen , le 15 juin 2022.
Le président égyptien Al-Sissi et la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen , le 15 juin 2022. Tous droits réservés AP/AP
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Par euronews avec agences
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Des représentants de l'UE sont attendus ce week-end au Caire pour signer un vaste accord de coopération et de développement avec l'Egypte avec Gaza et la question migratoire en toile de fond.

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Une importante délégation européenne comprenant la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, accompagnée du Premier ministre belge, Alexander de Croo, du Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, et de la Première ministre italienne, Georgia Meloni, est attendue ce week-end au Caire. 

Les Européens y rencontreront Abdel Fattah Al-Sissi, le président égyptien, dans le cadre des discussions sur un partenariat renforcé entre l'UE et l'Égypte.

Les discussions entre l'UE et l'Égypte se sont intensifiées au cours des dernières années pour couvrir un large éventail de domaines d'intervention (énergie, climat, migrations et investissements). Une aide européenne de 7,4 milliards d'euros en prêts et en dons d'ici 2027 pourrait être annoncée.

L'UE et l'Égypte travaillent ensemble à un partenariat global et de longue durée pour ce pays clé de l'Afrique du Nord comptant quelque 106 millions d'habitants.

L’Egypte a déjà reçu un montant de 240 millions d’euros durant la période de 2021-2024 en subventions dans le cadre de l’Instrument européen de voisinage pour soutenir le développement vert et durable, le développement humain, la résilience économique et le renforcement de la prospérité.

Ce nouveau partenariat stratégique fait suite au soutien économique que l'Égypte a obtenu des Émirats arabes unis et du Fonds monétaire international (FMI). Entre fin février et début mars, le Caire a ainsi reçu quelque 10 milliards de dollars du fonds émirati ADQ, dans le cadre d'un accord pour le développement d'environ 180 kilomètres carrés à Ras el Hekma, le long de la côte nord égyptienne. Un projet qui implique un investissement initial de 35 milliards de dollars et qui permettra de renflouer les caisses de l'État, grevées par les effets de la guerre dans la bande de Gaza. Le 6 mars dernier, le FMI a annoncé vouloir augmenter la valeur du prêt qu'il accordera à l'Egypte en échange de réformes économiques de 3 à 8 milliards de dollars.

Cette aide répond à l'inquiétude de la communauté internationale face à la situation financière de l'Égypte, au bord de la banqueroute, dont la dette extérieure s'élevait à 164,5 milliards de dollars en septembre dernier, avec des réserves de change en berne (35,2 milliards de dollars, soit l'équivalent de 6,5 mois d'importations de marchandises). 

La guerre à Gaza au coeur des préoccupations

En pleine guerre entre le Hamas et Israël, la président de la Commission européenne avait rappelé lors de son dernier déplacement au Caire que "l'Egypte constitu[ait] véritablement une bouée de sauvetage pour Gaza" et que l'UE utilisait "pleinement cette bouée de sauvetage pour répondre aux besoins humanitaires à Gaza".

Le président Abdel Fattah Al-Sissi a de nouveau mis en garde contre les graves conséquences que pourrait avoir l'opération israélienne à Rafah : un afflux de réfugiés palestiniens vers l'Egypte. S'exprimant au Caire devant les élèves de l'académie de police, il a de nouveau appelé à un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour permettre à l'aide de "mettre fin à la famine et à son impact sur la population". Il a mis en garde contre l'expansion de la guerre dans la région, affirmant qu'elle menacerait "la sécurité de la navigation dans la mer Rouge et le canal de Suez", ce qui affecterait à son tour le commerce international.

L'agenda migratoire en toile de fond

La Première ministre italienne entend aussi profiter de son déplacement au Caire pour faire avancer son propre agenda politique concernant la question migratoire. Selon Giorgia Meloni, le partenariat avec l'Egypte s'inscrit dans la même démarche que le protocole d'accord controversé signé à l'été 2023 entre l'UE et la Tunisie pour répondre à la question de l'immigration et du développement économique pour les deux parties. 

Giorgia Meloni défend depuis son arrivée au pouvoir un plan d'ensemble en Afrique pour lutter contre la pression migratoire via son "plan Mattei".

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