Marine Le Pen : ses 144 propositions, le programme du Front national

Marine Le Pen : ses 144 propositions, le programme du Front national
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Par Euronews
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La campagne du Front national et de sa Présidente est entachée par plusieurs affaires politico-médiatico-financières.

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La campagne du Front national et de sa Présidente est entachée par plusieurs affaires politico-médiatico-financières. Malgré tout, à une dizaine de jours de l‘élection présidentielle, Marine Le Pen, présidente du Front national, est toujours en tête des sondages, avec 23,5 % d’intentions de vote au premier tour.
On dit de Marine Le Pen qu’elle passera facilement au second tour. Qu’en est-il vraiment ? Nous ne saurons pas avant le jour J.

Dans l’intervalle, penchons-nous sur le programme de la candidate du FN.

Marine Le Pen a présenté 144 propositions, un projet présidentiel qui s’articule au travers de sept grands thèmes : une France libre, une France sûre, une France prospère, une France juste, une France fière, une France puissante, une France durable.
La lutte contre l’immigration, la sécurité, la préférence nationale en matière économique et sociale, et la sortie de l’Union européenne et de l’euro sont au coeur de ces thèmes.
Marine Le Pen a promis 60 milliards d‘économies, mais de nombreuses mesures n’apparaissent pas financées.
Elle a néanmoins publié un chiffrage de son programme, le lien est ici.

L’Europe

C’est inscrit en préambule aux réformes institutionnelles françaises. Avant toute chose, Marine Le Pen veut la souveraineté (monétaire, législative, territoriale, économique) qu’elle pense perdue pour le pays dans tous ces domaines. Elle entend pour cela, entamer des négociations avec les autres Etats membres de l’Union européenne pendant six mois environ, et puis organiser un référendum national sur l’accord obtenu ou sur l’appartenance à l’Union européenne. Dans ce cas, un Frexit serait possible.

Mais elle ne met plus en avant la sortie de l’euro, aucun détail ne figure quant au retour de cette souveraineté monétaire, si ce n’est, à un moment, “le rétablissement d’une monnaie nationale adaptée à notre économie”.
On sait que depuis le Brexit, alors même que les Britanniques n’avaient pas l’euro, mais la livre sterling, les prix à la consommation ont augmenté outre Manche… Et les éventuelles solutions aux problèmes d’inflation ou de perte de valeurs de l‘épargne des Français ne sont pas évoquées.

Réformes institutionnelles

D’abord, Marine Le Pen annonce la couleur en promettant d’organiser un référendum en vue de réviser la Constitution et de conditionner toute révision future de la Constitution à un référendum en élargissant la possibilité d’avoir recours à ces référendums.

Marine Le Pen est favorable au retour du septennat pour le mandat présidentiel, mais non-renouvelable.

Elle veut mettre en place le scrutin proportionnel à toutes les élections. Pour l’Assemblée nationale, la proportionnelle serait intégrale avec une prime majoritaire de 30 % des sièges pour la liste arrivée en tête et un seuil de 5 % des suffrages pour obtenir des élus. Cette prime majoritaire comporte le risque de voir les partis majoritaires restés au pouvoir ad vitam…

Et elle compterait réduire le nombre de députés à 300 (contre 577 aujourd’hui) et le nombre de sénateurs à 200 (contre 348 aujourd’hui).

Elle voudrait aussi ne conserver que trois niveaux d’administration : communes, départements et Etat. La Région disparaîtrait.

Marine Le Pen met en avant les économies réalisées, car cela voudrait dire la disparition de près de 2 200 élus. Elle dit vouloir revaloriser le rôle et le statut des maires. Mais difficile de voir où elle en venir pour “rétablir la démocratie de proximité”.

Sécurité et justice

Marine Le Pen veut “réarmer massivement les forces de l’ordre : en personnel (plan de recrutement de 15 000 policiers et gendarmes), en matériel (modernisation des équipements, des commissariats et des casernes, adaptation des armements aux nouvelles menaces), mais aussi moralement et juridiquement (notamment par la présomption de légitime défense).”

Des promesses qui séduisent les forces de l’ordre, mais qui ne sont pas assorties de sources de financement précises.

Elle dit aussi, sans plus de détails sur ses moyens d’actions, vouloir “mettre en place un plan de désarmement et de reprise en main par l’Etat des zones de non-droit”.

Elle souhaite également abolir la loi Taubira qui pourtant a mis en place “la contrainte pénale” : “une nouvelle peine qui soumet le condamné à un ensemble d’obligations et d’interdictions (de se rendre dans certains lieux, de rencontrer certaines personnes, etc.) et à un accompagnement soutenu (programme de soins, d’insertion professionnelle, etc.) pendant une durée qui peut aller de 6 mois à 5 ans. Elle concerne principalement des personnes majeures aujourd’hui condamnées à des peines de prison avec sursis et mise à l’épreuve, ou ayant commis un délit pour lequel une peine d’emprisonnement inférieure ou égale à 5 ans est encourue (vols, dégradations, outrages, délits routiers, violences, etc.). Cette loi, en matière de droits des victimes, permet de généraliser les bureaux d’aide aux victimes à tous les tribunaux de grande instance : “Ouvert à l’intérieur des tribunaux, le bureau d’aide aux victimes est un guichet unique (service d’accueil, d’écoute et d’information) permettant aux victimes d’être renseignées, accompagnées et orientées, depuis le dépôt de la plainte jusqu’à la phase d’exécution de la décision de justice.”

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Marine Le Pen veut aussi “lutter contre la délinquance des mineurs en responsabilisant les parents par la suppression du versement des aides sociales aux parents de mineurs récidivistes en cas de carence éducative manifeste.”

Elle veut “créer 40 000 places supplémentaires de prison en 5 ans”. On ne sait pas exactement combien de nouveaux établissements pénitentiaires cela représente.

Mais il faut savoir que le gouvernement Valls a promis en octobre 33 nouveaux établissements pour lutter contre la surpopulation carcérale et que les lieux d’implantation de 21 d’entre eux ont été révélés en février.

Le FN, toujours dans l’autorité, veut aussi rattacher l’administration pénitentiaire au ministère de l’Intérieur et renforcer le renseignement pénitentiaire.

Si Marine Le Pen ne parle plus du rétablissement de la peine de mort, elle propose “d’instaurer une peine de prison de perpétuité incompressible pour les crimes les plus graves.”

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Elle veut aussi “rétablir l’expulsion automatique des criminels et des délinquants étrangers et pour ce faire, mettre en place des accords bilatéraux permettant que les étrangers condamnés purgent leur peine dans leur pays d’origine.” Tout ceci dépendrait de nombreuses négociations.

Enfin, elle dit vouloir augmenter le nombre de postes de magistrats, notamment par un recrutement au tour extérieur. Elle dénonce l’Ecole Nationale de la Magistrature qu’elle veut supprimer, comme François Fillon, et propose de créer une filière de formation commune aux carrières judiciaires (avec des écoles d’application).

La suppression de l’Ecole Nationale de la Magistrature est une revendication ancienne du Front national et figurait dans le programme de Jean-Marie Le Pen aux élections présidentielles de 2002 et de 2007.

Le Syndicat de la magistrature dit “s’opposer fermement à ces orientations contraires aux exigences démocratiques d’égalité, de pluralisme et de qualité qui devraient guider toute réflexion sur le recrutement et la formation des magistrats.”

La Défense

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Marine Le Pen souhaite une France guerrière, elle veut augmenter dès la première année du mandat le budget de la Défense à 2 % du PIB puis tendre vers 3 % à l’horizon de la fin du quinquennat. Ces 2 % minimum seraient inscrits dans la Constitution.

Elle veut augmenter les effectifs militaires de 50 000 personnes. Elle a accusé François Fillon d’avoir supprimé 54 000 postes lorsqu’il était Premier ministre, mais il s’avère que non. 15 000 postes avaient été supprimés et ces réductions d’effectifs stoppées après les attentats en France. L’an dernier, le gouvernement socialiste a réembauché 2 300 militaires.

Elle compte faire construire un second porte-avions baptisé “Richelieu”. Elle veut aussi “davantage d’avions, de blindés, moderniser les équipements et “pérenniser la force de dissuasion nucléaire de la France”.
Elle voudrait aussi rétablir le service militaire obligatoire (trois mois minimum).

Mais si elle entend faire respecter la France, paradoxalement, elle veut aussi quitter le commandement militaire intégré de l’OTAN, ce qui reviendrait à faire partie de l’OTAN, mais ne plus avoir son mot à dire sur ses missions.

Le terrorisme

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Sur le sol français, Marine Le Pen entend interdire et dissoudre les organismes de toute nature liés aux fondamentalistes islamistes. Expulser tous les étrangers en lien avec le fondamentalisme islamiste (notamment les fichés S étrangers).

Or, si “les fiches S sont absolument indispensables pour les services de police, gendarmerie et douanes, il y en a 10 500, ce qui signifie que certaines d’entre elles peuvent être créées sur la base d’un simple renseignement, non recoupé”, expliquait Manuel Valls en octobre 2016.

Mais il faut savoir, comme l‘écrivait Le Huffingtonpost que “le fichier S comprend 16 niveaux de classification qui, plus que la dangerosité des individus, visent à indiquer la marche suivre pour les forces de l’ordre lorsqu’elles entrent en contact avec la personne fichées (ne rien faire, relever l’identité des accompagnants, etc…)”. Selon Le Parisien, “les fiches S14 correspondent aux combattants partis mener le jihad à l‘étranger et qui en sont revenus. Au mois d’août, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve annonçait que 840 fiches S avaient été émises concernant ces combattants étrangers, dont 140 ayant résidé ou résidant encore en France. Les islamistes radicalisés ne sont pas les seuls à figurer dans ce fichier. On y dénombre également des hooligans, des activistes d’extrême gauche ou d’extrême droite, des zadistes, des personnes liées aux mouvances altermondialistes violentes (Black blocks).”

Marine Le Pen entend aussi “fermer toutes les mosquées extrémistes recensées par le ministère de l’Intérieur”.
Il y aurait 120. Le ministère de l’Intérieur en ayant déjà fait fermer une vingtaine. Elles sont toutes surveillées et leur fermeture “en contravention avec toutes les règles de l’Etat de droit et les principes constitutionnels. Parce que la lutte contre le terrorisme se fait dans le cadre de l’Etat de droit,” expliquait Bernard Cazeneuve sur France Inter en janvier dernier. (Voir l’article de Libération du 7 février 2017)

Elle veut interdire le financement étranger des lieux de culte et de leur personnel, cela représenterait environ 10 % des financements déclarait début 2016 Thomas Andrieu, directeur des libertés publiques et des affaires juridiques du ministère de l’intérieur, interrogé à ce sujet au Sénat.

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Le Parti frontiste dit aussi vouloir interdire tout financement public (Etat, collectivités territoriales…) des lieux de culte et des activités cultuelles.”
Sur ce point, c’est déjà le cas, “la loi de 1905 interdit le financement public des cultes en France, les projets sont principalement financés par les fidèles via des quêtes, le moment le plus important étant la période du Ramadan”.
La jurisprudence autorise toutefois les mairies à financer la partie culturelle de ces mosquées (bibliothèque, salle de cours, restaurant, etc). Elles peuvent aussi apporter des garanties d’emprunt ou encore mettre à disposition des locaux communaux, comme l’explique Le Figaro.

Pour lutter contre les filières djihadistes, Marine Le Pen met en avant la déchéance de la nationalité française, l’expulsion et l’interdiction du territoire pour tout binational lié à une filière djihadiste.

Elle veut aussi, renforcer l’autorité du Premier ministre en créant “une agence unique de lutte antiterroriste qui lui serait directement rattachée, pour qu’il évalue la menace et soit en charge des opérations de réponses.

Immigration, l’affirmation de l’identité et du “chez nous”

La candidate propose de fixer un “solde annuel ” d’immigration légale à 10 000 personnes, et elle souhaite “simplifier et automatiser” l’expulsion de migrants. 10 000, c’est très peu, étant donné la demande en France pour certaines compétences.

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Elle veut la “fin de l’automaticité du regroupement et du rapprochement familial”.

Elle voudrait lutter contre le communautarisme en inscrivant notamment dans la Constitution le principe : “la République ne reconnaît aucune communauté”.
Elle veut mettre aussi fin au droit du sol et rendre plus difficile l’acquisition de la nationalité française, voire impossible la régularisation des étrangers en situation illégale.
Elle veut “promouvoir l’assimilation républicaine, plus forte que l’intégration”, nous dit son programme.

Elle propose aussi et toujours de renforcer les frontières, voire de les fermer, de sortir de l’espace Schengen, et dans cette optique, de recruter 6 000 nouveaux douaniers.

Les logements sociaux seront, en priorité, donnés aux Français, mais faut-il que la construction de ces logements suivent…

Elle veut aussi supprimer l’enseignement des langues et cultures d’origine à l‘école.

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La santé, la retraite, la vieillesse

Marine Le Pen a promis de garantir la Sécurité sociale à tous les Français, mais veut la “simplifier et investir dans les outils numériques”, elle dénonce “la gabegie financière”. Mais la Sécurité sociale a pourtant des frais de gestion tout à fait exemplaires, voire inférieurs aux assurances complémentaires.

L’Institut Montaigne a évalué que l’instauration d’une cinquième branche de la Sécu pour la dépendance, proposée par Marine Le Pen, représenterait un coût supplémentaire de 9,2 milliards d’euros par an.

Il a aussi évalué la suppression de l’Aide médicale d’Etat destinée aux étrangers illégaux à 598 millions d’euros d‘économie. Mais cela ne dit pas combien coûteront les conséquences de cette suppression, puisque cette aide permet de détecter des maladies et de protéger ainsi l’ensemble de la population.

Marine Le Pen propose aussi d’augmenter la proportion des médicaments génériques et de développer la vente à l’unité des médicaments remboursables en imposant aux laboratoires l’adaptation de leurs chaînes de production… De quelle manière ?

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Sur la question des retraites, le FN a promis de revenir à la retraite à 60 ans avec 40 années d’annuité, reprenant ainsi un argument de gauche, mais cela semble irréaliste dans les conditions actuelles.
Il promet aussi d’augmenter le minimum vieillesse, un minimum vieillesse dont le versement serait “conditionné à la nationalité française ou à vingt ans de résidence en France”.

La fiscalité et le pouvoir d’achat

Elle veut instaurer une Prime de Pouvoir d’Achat (PPA) à destination des bas revenus et des petites retraites (pour les revenus jusqu’à 1 500 euros par mois), financées par la création d’une contribution sociale sur les importations de 3 %.

Elle veut baisser immédiatement de 5 % les tarifs réglementés du gaz et de l’électricité, mais ne dit pas comment le financer !

Elle prévoit la “diminution de la taxe d’habitation pour les ménages modestes” et une “baisse de 10 % des taux des trois premières tranches de l’impôt sur le revenu ”, mais Marine Le Pen ne précise pas, là encore, le financement.

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Pour ce qui est de la “défiscalisation des heures supplémentaires”, l’expérience menée par Nicolas Sarkozy a montré son inefficacité. Cela s‘était soldé par la perte de 4 milliards d’euros par an de cotisations pour la protection sociale, et l’impact sur les plus précaires a été très mauvais, comme l’explique le journal l’Humanité.

Concernant les fonctionnaires, une catégorie longtemps honnie par le FN, Marine Le Pen promet de dégeler et de revaloriser le point d’indice et de préserver le statut de la fonction publique, de maintenir au maximum les hôpitaux de proximité, sans dire comment…
C’est une tentative claire de séduction de ces fonctionnaires du secteur médical.

Elle n’augmentera pas le SMIC, car disait-elle à la radio récemment : “cela entraînerait une charge supplémentaire pour les entreprises, qui sont déjà dans une très grande fragilité dans notre pays ”.

Mais les héritiers sont favorisés par ce qu’elle appelle “renforcer la solidarité intergénérationnelle”, en pouvant “transmettre sans taxation 100 000 euros à chaque enfant tous les cinq ans (au lieu de quinze ans actuellement) et en augmentant le plafond des donations sans taxation aux petits-enfants à 50 000 euros, également tous les cinq ans”. C’est une mesure de préservation du capital des plus fortunés, même si, elle ne se déclare plus en faveur de la suppression de l’ISF, l’impôt sur la fortune.

Comme François Fillon, elle veut rétablir l’universalité des Allocations familiales.

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Elle dit aussi vouloir “sécuriser les dépôts et l’épargne des Français en abrogeant la directive européenne sur l’Union bancaire et une disposition de la loi Sapin II qui prévoient la ponction ou le gel de l’épargne bancaire et des contrats d’assurance-vie en cas de menace de crise bancaire”, mais elle ne dit pas comment cette épargne préservée serait réduite à peau de chagrin si la France quittait l’euro.

Le travail, dialogue social et économie

Marine Le Pen voudrait réduire le taux d’impôt sur les sociétés à 15 % pour les TPE et créer un taux intermédiaire à 24 % pour les entreprises moyennes (il est de 33 % aujourd’hui). Elle propose d’abaisser les “charges sociales” des TPE et PME.

Elle dit vouloir instaurer “une véritable liberté syndicale par la suppression du monopole de représentativité”, cela ouvrirait donc la voie à des organisations inconnues qui serait soumise à un “contrôle public de financement en vertu de la moralisation de la vie syndicale”.

Comme François Fillon, encore, et en contradiction avec le maintien de la durée du travail à 35 h, elle propose aussi “la possibilité d’allonger le temps de travail via des accords au niveau des branches professionnelles à la condition d’une compensation salariale intégrale (37 heures payées 37 ou 39 heures payées 39)”. Elle dit aussi vouloir abroger la Loi Travail, mais ne l’a pas voté quand cela avait été proposé à l’Assemblée…

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Elle veut privilégier le protectionnisme et patriotisme économique, dit-elle encore, soutenir le “Fabriqué en France”, interdire l’importation et la vente de produits provenant de l’étranger qui ne respectent pas les normes imposées aux producteurs français. Réserver la commande publique aux entreprises françaises “si l‘écart de prix est raisonnable”.

Elle veut créer une “Autorité de Sûreté Économique” pour assurer la protection des secteurs stratégiques et porteurs par un contrôle des investissements étrangers qui portent atteinte aux intérêts nationaux.

Elle souhaite créer “un secrétariat d’État dédié aux mutations économiques rattaché au ministère des Finances afin d’anticiper les évolutions des formes de travail liées aux nouvelles technologies (ubérisation, robotisation, économie du partage…). En coopération avec les secteurs concernés, établir une nouvelle régulation pour préserver une concurrence loyale.”

Elle veut porter le budget de la recherche publique à 1 %, soit une augmentation de 30 %, mais avec quel financement encore ?
Peut-être par la lutte contre la fraude sociale et fiscale qui est évoquée brièvement, ou encore en coupant “les dépenses liées à l’immigration et à l’Union européenne”, dit encore son programme, sans plus de détail.

L‘école, la GPA, le mariage pour tous, le CSA et les intermittents du spectacle

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Comme François Fillon, elle veut développer massivement l’alternance et “revaloriser le travail manuel par l’établissement de filières professionnelles d’excellence (suppression progressive du collège unique, autorisation de l’apprentissage à partir de 14 ans). Et développer des lycées professionnels ou technologiques sur tout le territoire pour les élèves sortis du système scolaire sans diplôme.” Donc elle prône ainsi la remise au travail.

Elle veut d’ailleurs transférer aux établissements supérieurs d’enseignement général et professionnel la charge de trouver une offre de stage à chaque étudiant…

“À l’école primaire, elle dit vouloir réserver la moitié du temps d’enseignement au Français, à l’écrit comme à l’oral, revenir sur la réforme des rythmes scolaires, instaurer le port de l’uniforme à l‘école”.

Elle veut “maintenir l’interdiction de la Gestation pour autrui et réserver la Procréation médicalement assistée aux problèmes de stérilité”, donc entre un homme et une femme.

Elle veut aussi supprimer le “mariage pour tous” en créant une union civile (PACS amélioré), mais sans effet rétroactif.

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Elle propose de “réformer le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel avec la création de trois collèges : l’un composé des représentants de l’Etat, le deuxième de professionnels, le troisième de représentants de la société civile (associations de consommateurs, de téléspectateurs, etc.).”

Elle dit aussi proposer de “remettre en ordre le statut d’intermittent du spectacle par la création d’une carte professionnelle, afin de préserver ce régime tout en opérant un meilleur contrôle des structures qui en abusent.”

Elle voudrait aussi supprimer la Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur Internet, Hadopi et ouvrir le chantier de la licence globale.

Sachant que la licence globale consiste à légaliser les échanges entre internautes de contenus audiovisuels sur internet en échange d’une rétribution forfaitaire. Il y a différents modes d’application qui ont chacun leurs avantages et leurs chances de succès.

Environnement et agriculture

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Marine Le Pen souhaite soutenir les agriculteurs français en leur réservant les commandes publiques. Tout comme Jean-Luc Mélanchon qui veut du bio et du français “dans toutes les cantines de France et de Navarre”.
Comme lui aussi, elle refuse les traités de libre-échange, veut développer les circuits courts de la production à la consommation, en réorganisant les filières.
Elle dit vouloir transformer la PAC.

Le budget français de la PAC est de 9,1 milliards d’euros (courants) de crédits européens par an sur la période 2014/2020.
La France reste l’un des principaux bénéficiaires du budget européen dédié à la PAC (environ 50 milliards d’euros). Il est vrai que ce budget a baissé de 2 %, mais la situation de la France est bien meilleure que celle d’autres Etats comme l’Allemagne.
Le problème réside dans l’attribution de cet argent, qui n’est pas équitablement répartis.

Comme les autres, elle dit vouloir aussi encourager l’installation des jeunes agriculteurs et défendre la qualité.

En ce qui concerne, la biodiversité, le FN se dit “pour moins de pêche industrielle”. Il pourrait taxer les détergents classiques si les industriels ne se mettaient pas au “bio”.

“La véritable écologie consiste à produire et consommer au plus près et retraiter sur place”, dit-elle.

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Elle veut isoler les habitats des Français.
Et elle veut développer massivement les filières françaises des énergies renouvelables (solaire, biogaz, bois…), à l’investissement public et privé et aux commandes d’EDF. Par contre, elle souhaite décréter un moratoire immédiat sur l’éolien, et donc stopper leur construction, ce qui peut séduire les électorats concernés. Mais qui est en contradiction avec le développement des énergies renouvelables…

Sur le nucléaire, elle veut engager le grand carénage, c’est-à-dire la restauration et la modernisation des centrales nucléaires françaises pour qu’elles continuent de fonctionner après 40 ans d’existence. Aujourd’hui, il existe 58 réacteurs, répartis sur 19 sites.

Uniquement pour la centrale de Cattenom en Moselle, le grand carénage a été chiffré à 51 milliards d’euros d’investissement sur la période 2014-2025.

Autant d’argent qui n’est pas investi dans la transition énergétique vers le renouvelable.

Marine Le Pen veut aussi interdire les OGM, l’exploitation du gaz de schiste, tant que les conditions de sécurité ne sont pas réunies, et “faire de la protection animale une priorité nationale, interdire notamment l’abattage sans étourdissement préalable, et en remplaçant le plus possible les expérimentations animales.” Cela ne mange pas de pain, en cette période où les méthodes de certains abattoirs sont dénoncées, et où la viande n’a plus vraiment la cote.

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Marine Le Pen veut aussi renationaliser les autoroutes. Mais qui paiera le coût de l’entretien ?

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