Washington sous tension à deux jours de la passation de pouvoir

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Par euronews avec AFP, AP
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La menace plane sur la cérémonie d'investiture du président élu Joe Biden. Les services de sécurité sont aux aguets. Un homme a été arrêté par la Garde nationale à Washington.

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La menace plane sur la cérémonie d'investiture du démocrate Joe Biden. Washington a des allures de camp retranché autour du Capitole. L'assaut du Capitole le 6 janvier dernier est dans toutes les mémoires. La garde nationale est sur le qui-vive. Ce dimanche, un homme muni d'un accréditation non valide à la cérémonie de mercredi a été arrêté à un point de contrôle, pour possession d'un pistolet non enregistré et détention illégale de 500 cartouches de munitions.

Les responsables de la défense craignent aussi de passer à côté d'une attaque de l'intérieur : un initié qui ferait partie des membres des services impliqués dans la sécurisation de l'investiture. Le FBI est donc notamment en train de contrôler les antécédents et les liens des 25 000 soldats de la Garde nationale qui seront à Washington pour l'événement.

Pour Shelly Miles, une habitante de Washington, "les États-Unis ne peuvent plus jamais se permettre que cela se reproduise. C'est la plus grande menace pour la sécurité intérieure que nous ayons jamais eue depuis la guerre civile".

La garde nationale a également été mobilisée dans plusieurs Etats, et des grillages installés autour de certains parlement locaux, comme en Californie, ou dans le Minnesota.

Ici, dans le Michigan, pas de grilles ; quelques dizaines de personnes ont manifesté devant le parlement de l'État à Lansing. Un groupe de "Boogaloo Boys", mouvement d'extrême droite radicale armée, et un groupe de partisans de Donald Trump étaient présents.

Mais ces manifestations ont toutes été pacifiques. Parmi les "Boogaloo boys", certains condamnent même l'assaut du capitole : "je ne suis pas d'accord avec la raison de leur présence au Capitole, mais je suis absolument favorable à ce que le gouvernement sache pour qui il travaille".

Ce dimanche de manifestation s'est déroulé sans effusion de sang aux États-Unis, un soulagement pour les autorités. L'homme arrêté à Washington a été libéré avec interdiction de revenir dans la capitale.

Le programme de Joe Biden

A l'ouverture d'une semaine historique, le camp Biden a dévoilé sa feuille de route pour sortir les Etats-Unis de leurs crises économique, sociale et sanitaire, sans être trop ralenti par la procédure de destitution de Donald Trump.

Le démocrate a placé sa prestation de serment sous le thème de "l'Amérique unie" et prévoit de s'entourer de ses prédécesseurs Barack Obama, Bill Clinton et George W. Bush pour lancer une main tendue à un pays meurtri et divisé.

Dès le premier jour de son mandat, Joe Biden entend ainsi ré-engager les Etats-Unis dans l'accord de Paris sur le climat et lever l'interdiction d'entrée sur le territoire américain visant les ressortissants de plusieurs pays, principalement ceux à majorité musulmane.

Le 46e président des Etats-Unis espère aussi donner un nouvel élan à la plus grande campagne de vaccination de l'histoire américaine.

Il y a urgence : en moyenne, depuis le 1er janvier, plus de 3 000 personnes sont mortes du Covid-19 chaque jour aux Etats-Unis, et plus de 236 000 cas quotidiens ont été détectés.

Une hécatombe que n'a pas ralenti, loin s'en faut, le début hoquetant de la campagne de vaccination.

L'ancien vice-président d'Obama souhaite ainsi que 100 millions de doses soient injectées pendant ses 100 premiers jours de mandat, grâce à d'imposants centres de vaccination.

"C'est faisable", juge le très respecté Anthony Fauci, qui va devenir le conseiller principal de Joe Biden sur le Covid-19 après avoir été celui de Donald Trump. Quelque 100.000 soignants seront mobilisés.

Joe Biden sera, dans un premier temps, contraint de gouverner par décrets, afin d'éviter d'en passer par le Congrès et en particulier le Sénat, occupé par la procédure de destitution de Donald Trump.

Des pans entiers de son programme, comme son plan de relance économique titanesque de 1.900 milliards de dollars, censé aider les millions d'Américains qui vivent aujourd'hui d'allocations chômage, doivent toutefois être soumis à l'approbation des élus américains.

Il devra aussi respecter le calendrier parlementaire pour faire confirmer les membres de son gouvernement, soumis chacun à un vote du Sénat.

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Le procès en destitution de son prédécesseur Donald Trump pourrait s'ouvrir seulement quelques heures après la prise de fonctions de Joe Biden.

Les démocrates accusent le milliardaire républicain d'avoir "incité à l'insurrection" de ses partisans contre le Capitole le 6 janvier, un assaut qui a fait cinq morts.

Donald Trump a commis "le crime présidentiel le plus grave de l'histoire américaine", a jugé sans détours Jamie Raskin, un des élus à l'origine de cette procédure, dimanche.

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