En réponse aux critiques du Kremlin suite à l'exclusion des athlètes russes et bélarusses de la cérémonie d'ouverture des J.O. de Paris, le CIO qualifie les accusations de "racisme et de néo-nazisme" d'inacceptables et de "très agressives".
PUBLICITÉLe Comité International Olympique (CIO) a répondu aux critiques de la Russie concernant les restrictions imposées aux athlètes lors d'une conférence de presse qui a clôturé la session de deux jours de sa commission exécutive.
Le président du CIO, Thomas Bach, s'en est remis à son porte-parole, Mark Adams, lorsqu'il a été interrogé sur les commentaires russes, en raison de la nature "personnelle" des accusations.
Mark Adams a déclaré que les déclarations de Moscou, en particulier les accusations de "racisme et de néonazisme", étaient "très agressives".
Il considère que les commentaires vont "au-delà de tout ce qui est acceptable" et que "lier le président, sa nationalité et l'Holocauste dans ce contexte atteint un nouveau niveau". Thomas Bach est d'origine allemande.
Mardi, le Kremlin a réagi avec fureur à l'interdiction faite par le CIO aux athlètes russes et bélarusses de participer au traditionnel défilé d'ouverture des Jeux olympiques de Paris.
"Ces décisions montrent à quel point le CIO s'est éloigné de ses principes et a glissé vers le racisme et le néonazisme", a déclaré la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, lors d'une conférence de presse.
Les athlètes russes pourront concourir en tant que candidats "neutres"
L'année dernière, le CIO a suspendu la Russie des Jeux olympiques de 2024, mais a autorisé les athlètes à concourir sans affiliation s'ils n'avaient pas exprimé leur soutien à la guerre menée par la Russie en Ukraine.
Ce statut de neutralité oblige les athlètes russes à "renoncer à toute association avec leur patrie, leur citoyenneté, leur histoire, leur culture et leur peuple", affirme Maria Zakharova.
"Les décisions du CIO sont erronées, injustes et inacceptables", ajoute-t-elle. "Nous sommes scandalisés par les conditions discriminatoires sans précédent imposées par le Comité international olympique aux athlètes russes".
La décision de bannir les athlètes de Russie et du Bélarus de la cérémonie d'ouverture des J.O. fait suite à celle du Comité international paralympique qui, il y a deux semaines, a annoncé une interdiction similaire pour la cérémonie d'ouverture des Jeux paralympiques, prévue pour le 28 août.
La Russie et le Béelarus sont exclus des sports d'équipe aux Jeux olympiques et le CIO a mis en place une procédure de contrôle en deux étapes pour que les athlètes individuels de ces pays puissent bénéficier du statut de neutralité. Ces athlètes doivent d'abord être approuvés par l'organe directeur de leur sport individuel, puis par une commission d'examen nommée par le CIO.
Pour obtenir le statut "neutre", les athlètes ne doivent pas avoir soutenu publiquement l'invasion de l'Ukraine, ni être affiliés à des agences militaires ou de sécurité de l'État. On ne sait pas encore si l'appartenance à un club sportif militaire russe, tel que le CSKA, sera un motif de refus du statut.
Le CIO a déclaré mardi qu'il s'attendait à ce qu'environ 36 athlètes neutres munis d'un passeport russe et 22 d'origine bélarusse se qualifient pour les Jeux de Paris.
La décision concernant la participation de ces athlètes à la cérémonie de clôture du 11 août sera prise ultérieurement. Les médailles remportées par les athlètes neutres ne seront pas comptabilisées en tant que groupe collectif dans le tableau général des médailles.
Le CIO a également révélé les détails du drapeau de remplacement couleur vert jade qui représentera les athlètes neutres lors des cérémonies de remise des médailles, au cours desquelles un hymne sans paroles, écrit pour l'occasion, sera joué.