Roberta Metsola se réjouit des récentes réformes adoptées par le Parlement européen

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Par Méabh Mc Mahon
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Pendant ces deux dernières années à la présidence du Parlement européen, Roberta Metsola a été confrontée à plusieurs crises et à des défis majeurs. Elle se réjouit des réformes récemment adoptées par l'UE qui faciliteront le travail du prochain Parlement.

À quelques semaines des élections européennes, Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, a accordé un entretien exclusif à Euronews. Nous avons évoqué avec elle les réformes européennes de ces dernières années, les récents scandales qui ont secoué les institutions de l'UE, ainsi que les défis qui attendent le prochain Parlement européen.  

Des réformes majeures pour les institutions de l'UE

Présidente du Parlement européen depuis plus de deux ans, Roberta Metsola se réjouit tout particulièrement des récentes législations adoptées par l'Union européenne.

"D'un point de vue institutionnel, nous sommes parvenus à faire passer un grand nombre de réformes pour relever les défis auxquels l’Union européenne a été confrontée", déclare-t-elle.

"En ce qui concerne le prochain Parlement qui siégera en juillet, je suis extrêmement fière de ces réformes, de l'efficacité avec laquelle les législations pourront être traitées à l'avenir, de manière plus fluide".

Roberta Metsola se félicite également de l'adoption du récent Pacte sur la migration et l'asile, malgré les contestations dont il a fait l'objet.

"Ce sont les extrémistes qui ne l'aiment pas, des deux côtés du spectre politique", affirme Roberta Metsola. "Pourquoi ? Parce que les mesures sont équilibrées, axées sur la solidarité, sur le renforcement des frontières extérieures, sur le retour des migrants".

"Il reste encore beaucoup à faire sur les relations avec les autres pays, sur la nécessité de parler à nos voisins non seulement de migration, mais aussi d'investissement, de développement et de possibilités, et nous ne devons jamais oublier qu'au centre même de cette législation se trouvent des êtres humains, les migrants", ajoute-t-elle.

Des suspicions de corruption au Parlement européen

L'hiver dernier, des rumeurs ont circulé selon lesquelles plusieurs eurodéputés auraient été influencés par des gouvernements nationaux

Roberta Metsola ne s'en cache pas : "C’était un véritable “coup de poing”".

"Ce jour-là, nous avions le choix. Nous pouvions dire que c'est quelque chose qui peut se produire dans n'importe quel Parlement, ou mettre l’accent sur la famille politique du parti, ou encore pointer du doigt le pays concerné", explique-t-elle.

"Mais j'ai refusé de le faire", ajoute Roberta Metsola. "J'ai dit que ce Parlement devait aller de l'avant. Il doit s'assurer que si une telle chose devait se reproduire, des pare-feu seraient mis en place et un signal d’alarme serait déclenché".

Plus récemment, des membres du Parlement auraient été influencés par des personnes proches du Kremlin en échange d'argent pour diffuser des messages positifs sur la Russie - un scandale désormais connu sous le nom de Russiagate.

"Nous avons surveillé différentes élections nationales et nous avons remarqué une désinformation sans précédent, une désinformation russe dans certains pays plus que dans d'autres", déclare Roberta Metsola.

Elle attend désormais de recevoir des informations de la part des autorités nationales, car toute intervention supplémentaire nécessiterait l'adoption d'une levée d'immunité par le Parlement. 

"Pour mener une enquête officielle, comme nous l’avons fait par le passé, nous avons besoin d’une demande des autorités nationales", explique-t-elle. "C'est ce que nous attendons. Et si cela se produit, nous ferons notre travail comme nous l'avons toujours fait".

Une année cruciale pour la démocratie dans le monde

Deux milliards de personnes seront appelées aux urnes en 2024, dans 50 pays différents, un record historique pour la démocratie dans le monde.

Roberta Metsola est consciente de l'importance de mobiliser la population européenne, et en particulier les jeunes. Mais comment les atteindre ?

"Il y avait un choix à faire : devons-nous utiliser les plateformes de réseaux sociaux ? Quatre pays votent à partir de 16 ans, un pays votera à partir de 17 ans", explique-t-elle.

"Ce que je ne veux pas, c'est que ces jeunes s'informent en s'appuyant sur des sources de propagande et de désinformation. Nous nous sommes donc dits : “Allons-y, faisons passer notre message”", ajoute Roberta Metsola, qui a elle-même rejoint TikTok récemment.

"Nous espérons qu'un jour, en faisant défiler une page, les jeunes trouveront quelque chose qui leur fera dire : “Oh, ça m’intéresse, je vais aller voter”".

La présidente du Parlement souhaite que les citoyens européens prennent conscience de l'importance de leur vote.

"Vous avez le choix. Vous pouvez choisir les personnes qui seront dans ces fauteuils, ou laisser les autres décider pour vous", déclare-t-elle.

"Les eurodéputés que vous élirez prendront des décisions qui affecteront votre vie quotidienne, qu'il s'agisse de questions relatives au climat ou à des questions sociales, telles que la directive sur la violence envers les femmes, un très gros pilier de la législation sur lequel nous travaillons depuis de nombreuses années".

"C'est quelque chose que vous pouvez influencer par votre vote tous les cinq ans. Ne manquez pas cette occasion", conclut Roberta Metsola.

Journaliste • Vincent Reynier

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